Le couple moderne , ou le boulet spirituel.

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Lorsqu'il l'avait rencontrée, il avait eu un coup de foudre. Ou plutôt c'était son instinct qui était avide de faire comme tout le monde, d'être « casé ».

Maintenant, sa vie ressemblait à celle de 90 % de la population occidentale.

Une femme ni trop moche ni trop laide, doublé à une relation sexuelle monogame tout les deux jours approximativement (non pas parce qu'on en a envie, simplement pour ne pas faire moins que son voisin), à raison de un orgasme vaginal tout les 3 mois. Ne pas oublier de penser à un partenaire différent environ tout les 5 rapports, pour encore réussir à bander.
Un crédit sur le dos, et un taff de merde en approche. En effet, il venait de signer un contrat de 2 mois chez MASTERFOOD, (Le fast-food des winners !), sous pression de sa petite amie, caissière au supermarché du coin. Il fallait payer le loyer et le crédit qu'il avait supplié durant ses années d'étude pour survivre.

Si tout se passe bien, dans deux ou trois ans ils concevront un gosse par erreur. Elle voudra le garder. Neuf mois plus tard, Chris sera papa. Il lui restera environ un an et deux mois avant de faire sa demande en mariage afin d'être dans le timing moyen, pour se réserver pour la vie à sa femme, se passer le menottes de l'« amour ».


Le destin est déjà tout tracé pour la majeure partie de la population. Non pas par une mysticité supérieure, mais par un groupement de pressions de la société.

Chris est conscient de tout cela. C'est pour ça qu'on l'a mis sous anti-dépresseurs et ne dort plus que 2 courtes heures par nuit. Pour lui, tout cela ressemble plus à de la léthargie spirituelle qu'à autre chose. Il à l'impression de perdre le peu de temps qu'on lui accorde à répondre à des obligations sociales toutes plus inutiles les unes que les autres.

Il aurait envie de tout plaquer, partir.
Partir où ? Pour faire quoi ? Chris en est incapable. Et surtout, cela ferait trop de mal à sa petite amie.

Pour lui, le prétexte de l'amour est un des outils les plus redoutables de la société. Une façon de retenir les gens dans celle-ci, comme les amarres retenant les bateaux de pêche qui ne demandent que de s'enfuir, les jours de tempête, pour s'arracher à leur besogne mortelle.

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