Le Crash-text

epsilon

Alter : T’es qui toi ?

Ego : Ego

Alter : Impossible ! Ego est à l’Horizontal dans un lit malade à crever, à l’agonie du moi parce qu’il ne se particularise pas.

Ego : à l’Horizontal ?

Alter : c’est une  destination déjantée où je m’étale de tout mon moi. Ravi de vous crasher, je suis Alter ?

Ego : Avec un h aspiré, H Alter ?

Alter : Non sans façon. Si vous m’aspirâtes, je me départicularise et dois courir sans fin après mes molécules. Si vous m’aspirâtes, je me disparate... Crashenez-vous ?

Ego : Avec ma conscience et si je veux ! Et si ma conscience cogite, le pensum collectif en a après moi car je vis à la Verticale, bien au-dessus de vous…

Alter : Et surtout pas de é à la fin de mon prénom car je deviens Altéré. J’en perds mon identité.

Ego : moi, je m’appelle Je. Je est plus grand, plus haut, plus fort, plus riche, plus…

Alter : Crachez vos « plus » et que ça déraille une bonne fois pour toutes !

Ego : Crachez ? Non. Osez l’ego ! Fidèle séide du je…

Alter : Vous allez vous crasher à gonfler le gosier comme vous le faites, et puis ça ronronne, ça bave et ça ingurgite. 

Ego : Crashez-vous vous-même ! Vous, avez besoin de moi. Sans moi, vous n’êtes rien, rien du tout.

Alter : Fatale erreur. Je suis votre autre moi : vaurien, hirsute, ventripotent même. L’un ne va pas sans l’autre.

Ego : Je vous crashe mais je vous aime. Avec moi je rime car autour de vous je respire la lumière !

Alter : Je vous hais parce que je vous espère. Je veux me particulariser de vous, vous comprenez ? Mes particules sont mon entité.

Ego : Particules, particulier... Vous me prenez à partie ? J’en étais sûr, vous m’en voulez, hein ?

Alter : Je suis fait de particules. Je me charge et trace des trajectoires dans un champ électrique indépendant du temps. Je hurle et m’étale à l’Horizontal. Cessez de crasher le feu, je cherche à vous rencontrer…

Ego : Je m’érige à la Verticale du je, l’horizontal m’effraie.

Alter : Je le sais. Le courant passe bien avec moi ! L’un ne va pas sans l’autre !

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