Le délinquant.

chachalou

Quand les termes insultent les bons coeurs.

 

Le jeune homme avait quelque part une forme de peine qu'il ne pouvait exprimer en notant les injustices nombreuses de ce Monde. C'était un gamin chic, classe en son âme et conscience, qui avait à coeur de restaurer toutes les vérités sociales, autant qu'il le pourrait. Pour se faire, il avait commencé à écrire son incompréhension, potasser ses sujets, comprendre les pouvoirs monétaires et les conflits d'intérêts mondiaux. Il restait parfois là, des heures durant, devant son ordinateur, juste pour se renseigner. C'était un bon garçon. Un mec honnête, simplement rendu misérable par sa condition réel. Un homme parmi tant d'autres et qui ne pouvait pas agir face aux lourdeurs et tristesses mondiales. Il regardait des animaux se faire abattre sans raisons, juste pour assouvir la faim de centaines de gens carnivores. Il observait les guerres en différé, les attentats, les enfants soldats et les mères qui perdaient tout dans ces combats. Il rageait seul devant son écran d'ordinateur, pestait contre tous, contre eux, contre ceux qui sans cesse ne comprenait pas la volonté pieuse que lui avait, de protéger chaque êtres dans le besoin.

Ainsi, l'homme a cherché des moyens d'agir, de remédier à cela. Il refusait cette oppression, cette culpabilité de se dire innocent tandis qu'il cautionnait chaque journée, la Mort de milliers de gens. Alors, pour ne pas rester les bras croisés. Pour ne pas rien faire. Pour agir au mieux et avoir le sentiment véridique de ne pas être un fantôme savant, il a apprit à pirater des ordinateurs. Il a comprit comment fonctionnait ce monde caché, numérique et découvert des réseaux masqués. Il a agit ainsi et à couvert, menant bien des actions contre le gouvernement et ses injustices monétaires.

Héro, il l'était. Puissant, il se sentait. Pardonné, c'était ce qu'il demandait de grâce pour son salut, le jour fatal où il ne serait plus. Il est donc devenu cet homme craint, membre à part entière, dans une multitude de guerriers masqués. De l'ombre. En cachette. Inconnus et passant Incognitos. Il s'est donné entièrement à cette quête, juste pour ne pas être passif. 

Seulement voilà, notre bon gars s'est fait pincé un jour banal comme tant d'autre et de héro, la justice l'a finalement statué délinquant. Délinquant, sans foie ni loi, détracteur d'une société ou plutôt, homme investi dans une bataille trop complexe et qui ne pouvait que déranger les autorités. Il a purgé une peine. Il a souffert le martyr. Mais il a résisté dans sa lutte intérieure, revoyant à chaque journée noire, le visage de milliers d'enfants soldats, les corps inertes de ces centaines de gens innocents, les armes tenus sous le cou de pauvres passants, les tombes marbrées et fermées sur les corps démunis du Tiers-monde. 

Il était peut-être de ces délinquants, oui. De ces honnêtes gens qui avaient crus un jour bon de s'investir dans une lutte risquée, juste pour sauver une Terre contaminée par la haine. Il n'avait pas cru à toutes les histoires de propagande répandues sur internet. Il n'avait pas adhéré à toutes les théories fatalement risible quant à la fin du monde, non. Il était resté lucide, honnête et droit. Il avait fait de son combat, un choix. De la détention, un exemple. Et de sa motivation, une leçon. 

Il avait été l'un des premier à appuyer sur Ce bouton. Ce bouton qui prônait la lutte pour l'Amour et pour la Paix dans le Monde. Il avait lancé une mode, des valeurs et des concepts. Et ainsi, par ses agissements, il avait réveillé une foule inerte, lobotomisée par les masses médias.

Car au final, qui n'en rêverait pas ? Rendre le monde meilleur, déjouer des pièges, parler des injustices monétaires, rendre justice aux plus démunis et leur permettre de se battre pour la Vie et non pas, contre la Mort. Il y croyait. Il savait son combat illégal mais justifié par sa morale d'enfant de coeur. 

Alors, il acceptait facilement que dans la rue, à sa sortie, on le traita de délinquant, de mec paumé et de détracteur, d'abruti cinglé passant sa vie devant un ordinateur. Il souriait à ses quelques propos, baissait poliment la tête et se faisait oublier quelques temps. Car ses valeurs, il ne les perdrait pas si rapidement.

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