Le dieu du sport est contre moi

C'est pas que je ne veux pas faire de sport, c'est que souvent Dieu est contre moi. Il est d'ailleurs contre moi dans d'autres domaines (l'euromillion, les hommes, et la sauce à salade), sauf que là, c'est pas le sujet. Hier, j'ai pensé à prendre mes affaires de piscine de natation avec moi au boulot. Je pensais y aller vers 11h15, afin d'éviter la cohue de midi. Naturellement, la réunion qui devait finir à 11h s'est terminée à 12h15. Raté. Ne m’avouant pas vaincue si vite, avant de prendre le train pour rentrer, j'envoie un sms plein d’optimisme à Nora "veux-tu aller nager? Je compte sur toi pour dire non". Elle dit oui. Du coup, hop, je zappe le retour du boulot à la gare à pied et je m'offre royalement le bus. Un bus-un train-un métro et une heure trente plus tard, me voilà pas fraîche du tout devant l'entrée de la piscine comme convenu, pile en même temps que Nora. Et environ 150 autres personnes. Dépitées, nous décidons de rester et regarder si ça se vide, par exemple en cas d’attaque surprise de requins. Accoudées à la rambarde qui surplombe la piscine, nous avons contemplé le bassin nageur : deux lignes autoroutes intégralement occupées par les écoles de natation, à côté deux autres lignes hétéroclites de nageurs-flotteurs-marcheurs, et les dernières, impraticables sans armure blindée, dédiées aux gens avec du matos, palmes, planches et autres crawleurs patentés. Nous sommes restées à contempler ce tableau une bonne demie-heure, histoire de faire nos lausannoises en critiquant commentant et j'ai pu constater que même à 19h, les gens continuent d'affluer dans Ma piscine.

Epuisées (et toujours sales) mais ayant trouvé quelque réconfort dans cette contemplation du genre humain, nous sommes allées boire un café au coucher du soleil, à pied mais pas loin. Le Dieu du café est lui, plus affable.