Le Don

mika

Ca a commencé le matin, quand il a essayé de déjeuner. Il n'arrivait pas à attraper le lait. Etrange, se dit-il. Il se demanda d'abord s'il n'avait pas la vue embrumée par la fatigue, mais même après s'être frotté les yeux, il avait toujours autant de mal à attraper la bouteille. Pire : Il lui sembla à certains instants traverser la bouteille avec sa main. La frayeur s'empara de lui, et il lui sembla même un instant penser qu'il put être mort.

"Je suis mort cette nuit... Je suis mort dans mon sommeil de mort naturelle et je suis intangible, je suis un fantôme !"

A trente-cinq ans, bonjour la mort naturelle. Rupert Kelvin n'était pas quelqu'un de très fute-fute pour ce qui était des choses qui sortaient de l'ordinaire. Il regarda la bouteille et se concentra dessus. Il tenta de la saisir avec rage, la prit effectivement, et sous l'effet de surprise la fit tomber au sol.

-OUARPS ! Eh meeeeerde !!

Il s'empara d'une serpillère pour nettoyer ses cochonneries. Maintenant qu'il se concentrait sur les choses, il avait le moyen de les saisir. Alors pourquoi tout à l'heure, si distrait, il n'y parvenait pas ?

On sonna à ce moment là. Rupert soupira.

"Non mais je rêve..."

Il alla ouvrir, saisissant la poignée avec force détermination. C'est un groom qui avait sonné, en tenue rouge un peu à la Spirou, sauf qu'il avait les cheveux blonds et courts, dépassant légèrement de son chapeau proprement ridicule. Rupert s'étonna.

-Bonjour monsieur...
-... Salut... répondit Rupert.
-Votre nom, monsieur, il me faudrait votre nom.
-... Pourquoi ça ?
-Votre nom, c'est tout.
-Vous êtes qui ?!
-Je suis juste un type qui sonne chez vous et qui vous demande votre nom.

Classique mais efficace. Rupert grommela. Il avait à faire ce matin, fallait qu'il aille au taf.

-Rupert.

Le Groom sortit un livret et le feuilleta. Il chercha du doigt sur les pages et soupira.

-J'en ai bien cinquante.
-Rupert Kelvin... C'est quoi le problème ?!

Le groom chercha encore du doigt et trouva, provoquant un tapotement des doigts.

-Rupert Kelvin, vous êtes le numéro 467. Depuis ce matin vous avez probablement ressenti des sensations étranges.
-... Peut-être bien ouais.
-Je vous informe que vous faites partie des dix personnes que je dois aller visiter ce matin qui ont reçu un don. Félicitations !

Et le groom de serrer machinalement la main de Rupert qui faisait une crise d'hypoglycémie cérébrale.

-Alors numéro 467...

Il sortit un deuxième livret plus épais.

-Le premier c'est l'index, le second, c'est le référentiel, je me trompe tout le temps, parfois c'est irritant... marmonna indifféremment le groom. "Peu importe qu'il entende ce type d'informations", se disait-il probablement.

Rupert ne comprenait rien et était à deux doigts de claquer la porte au nez du groom.

-Voilà ! 467, vous avez le pouvoir de vous rendre intangible, mais ce pouvoir on ne peut plus intéressant et recherché a plusieurs poids et mesures dans la balance : Il n'agit que si vous ne pensez pas sérieusement à être tangible. Je m'explique.

Rupert se frictionna les yeux, abasourdi.

-Vous marchez dans la rue, tranquillement. Un piano à queue déménagé par des déménageurs distraits s'effondre sur vous. Eh bien vous ne recevrez aucun dommage si vous n'entendez ni ne percevez ce piano. Pourquoi, me direz-vous ? Parce que sans l'appréhension d'être touché, vous ne penserez pas à l'être. Cependant si vous constatez ce piano avant l'impact, et si vous avez la conviction d'être tué sur le coup, d'être touché, alors vous mourrez très probablement.

Rupert secoua la tête.

-Vous ne voulez pas revenir dans l'après-midi...
-Hors de question, j'en ai neuf autres comme vous à visiter, mon emploi du temps est bien assez chargé, j'ai des explications à vous fournir. Bien : Plus vous serez distrait et inconscient, plus vous serez intangible. Plus vous serez concentré et déterminé, plus vous serez solide. C'est un peu comme dans la vraie vie : Si on ne souhaite rien, on est transparent, si on est tout dévoué à se faire valoir, on est plus que visible.
-... Ca veut dire quoi, ça ? C'est quoi cette histoire de don là ? Vous voulez un chèque ? Un pourboire ?!
-Mais non, bougre d'andouille. Vous avez reçu un pouvoir !
-De la part de qui ? Pourquoi ?
-Ca n'a aucune importance, c'est nouveau, cela vient de sortir si ce genre d'explication vous plait.
-Ca me plait pas... J'peux refuser le truc, là, le don ?
-Non !
-Ok... Bon...
-Autre chose : Ces dons sont dans la nature depuis toujours. En obtenant un don à votre tour, vous allez percevoir les dons des autres gens. Cela va vous faire un choc. Mais personne d'autre ne peut voir ou comprendre ces dons, seulement les détenteurs de dons eux-même.
-Et ça me sert à quoi ça au fond ?
-A rien, à rien au fond. Votre force de ne pouvoir être touché ou de ne pouvoir toucher que si vous savez que vous allez l'être ou que vous devez le faire n'a aucune... utilité. En soi. C'est à vous d'en faire l'usage que vous souhaitez !
-... Génial. Et vous, vous servez à quoi ?
-Je suis le groom. Je détaille les dons !
-Cool. J'dois aller au boulot, là...
-Je m'en doute... Moi aussi j'ai du travail.
-La belle affaire. Je vous reverrais ?!
-Pourquoi donc ?

Rupert haussa les épaules.

-Des précisions... ?
-Non, aucune. Vous découvrirez par vous même.
-Vous êtes quoi, une entreprise, une société secrète, une secte, une succursale du gouvernement, un représentant en stupéfiant ?
-Oui.
-Oui quoi ?
-Oui à tout. Notre principe est de répondre oui aux questions à choix multiples qui n'incluent ni oui, ni non, ni peut-être. Au revoir, 467.
-C'est Rupert, putain...
-Aucune importance.

Le groom partit. Et Rupert était bien embêté dans cette histoire où il avait compris la moitié des mots seulement.

***

Il avait pris soin de déjeuner et de bien faire attention à désirer et à vouloir toucher ce qu'il avait à toucher. S'habiller fut difficile, il s'habillait toujours très nonchalamment et passa plusieurs fois à travers son pantalon en le tenant.

Sur le chemin, il remarqua des choses étranges. D'abord un gros type devant lui qui baissa son pantalon soudainement. Rupert le dépassa, pensant à un banal pervers. Le gros type repassa devant lui, la main remplie de billets de banque. Rupert s'étonna, se retourna par acquis de conscience et regarda l'homme partir tranquillement vers le centre-ville pour faire des courses.

"Lui, il a le cul bordé de nouilles... à défaut d'autre chose"

Quand il arriva dans le centre ville, au milieu de la foule, quelqu'un avait les yeux qui brillaient d'une lueur rouge inquiétante. Rupert tenta d'éviter son regard. L'homme aux yeux rouges sembla avoir verrouillé une cible. Il tendit l'index en levant le pouce comme pour tirer avec un pistolet invisible. Il visa une jeune femme et sembla comme lui tirer dessus. Rupert était effaré. "Elle va mourir ?!"

Au contraire elle se jeta, alanguie et heureuse, sur le tireur.

-Emmène-moi chez toi et faisons l'amour comme des bêtes !
-Volontiers !

Il partit avec sa "proie", tout content. Rupert n'en croyait pas ses yeux. Des tas de scènes du même genre se déroulèrent devant ses yeux entre sa maison et le métro. Il vit même une femme sortir son rouge à lèvres, tracer une ligne contre un mur et grimper l'immeuble en arpentant sa façade en marchant tout à fait normalement à la verticale, défiant les lois de la gravité. Le tout sans qu'aucun passant ne remarque quoi que ce soit. Elle entra dans un bureau par une fenêtre, sans que personne ne fasse la moindre remarque.

Un autre type dans la station de métro recevait la télévision dans la paume de sa main. Une petite fille était entourée d'insectes volants qui semblaient la nettoyer consciencieusement. Un vieil homme détacha son bras de son corps. Le membre se déplaça tout seul et revint avec un ticket de métro tout à fait valide. Rupert n'en croyait pas ses yeux. Depuis si longtemps il était anormal, incomplet. Maintenant c'est comme s'il avait recouvré la vue. Lui aussi, il était l'un d'entre eux. Sur le quai, un homme semblait ailleurs.

-... Ca va, vous ?
-...
-Monsieur ?

L'homme se frappa la tête avec une petite massue sous les yeux stupéfaits de Rupert.

-Quoi ? répondit-il comme désagréablement dérangé.
-... Je... Je peux me rendre intangible ! Vous c'est quoi, votre... don ?

Conversation étrange pour Rupert. C'est pas un habitué on va dire.

-Moi si j'me frappe la tête assez fort, j'peux avoir la musique que je désire dans ma tête.
-Ah... Cool !
-Nan pas cool. Pour faire Stop je dois me frapper plus fort que pour faire Lecture. Pour monter le son je me gratte la tête, pour le baisser je me caresse le crâne. Quand je me cogne et que je pense des trucs grossiers, j'ai du hard-rock en tête. Quand je me frappe le front après qu'un truc m'ait étonné ou sidéré, j'ai une petite chanson pop tranquille. Et quand quelqu'un me... "tape à l'oeil" si je puis dire, j'ai une guimauve de chanson d'amour.
-... Donc c'est pas la chanson que vous désirez...
-C'est celle que je désire inconsciemment, pas forcément celle que j'aime. Faut que je me frappe moi-même volontairement pour avoir ce que je veux. Pratique, ça fait des économies de disques, de gadgets, d'écouteurs...
-... Sur le chemin j'ai vu quelqu'un chier des billets !
-Hawkes. Il est connu, lui. C'est un sacré lascar ce mec.
-... Vous vous connaissez tous ?
-Ouais pour la plupart. Vous aussi, le groom, les livrets...
-Oui voilà...
-Je m'appelle Dave.
-Rupert... Moi je peux me rendre intangible si je ne fais pas attention et... je suis solide si je me concentre !
-Ouais le truc qui sert à rien.
-Voilà... marmonna Rupert.
-Bah c'est cool.
-... C'est bizarre, je vois le monde différemment !
-Ouais c'est une espèce de nouveauté. Comme si Dieu avait changé les règles.
-... Ouais...

Le métro arriva.

-Je prends un wagon différent du votre.
-Pourquoi ?! s'étonna Rupert qui avait envie de papoter pour le coup.
-Vous m'avez interrompu en plein Queen. Je déteste être interrompu en écoutant du Queen.

Rupert s'étonna. Ils prirent des wagons différents, comme prévu. Mais quand même, Rupert aurait aimé en savoir plus.

Dans le métro c'était le festival. Il y avait une fille noire très lookée qui changeait à volonté la couleur et la longueur de ses cheveux, de ses habits et même - du moins Rupert crut le remarquer - ses mensurations. Elle semblait bien s'amuser et mâchait un chewing gum tout en écoutant de la musique sur un véritable iPod cette fois.

Une vieille avait des chenilles qui lui sortaient des oreilles et du nez. Elle semblait ne rien pouvoir y faire ni même pouvoir en faire quoi que ce soit. Ca ne lui semblait cependant pas désagréable. Une dame à côté les remarqua qui grimpaient sur elle et les écarta avec un papier.

Certains pouvoirs avaient l'air complètement inutiles, sans portée, sans utilité même, d'autres quelque peu utiles dans une certaine mesure. D'autres encore étaient plus amusants à voir qu'à avoir probablement.

Ainsi, un type se faisait pousser les ongles à volonté. Cependant impossible de les faire rétrécir. Il avait donc une paire de ciseaux sur lui pour les couper en cas de besoin.

Rupert avait besoin de s'asseoir. Il passa au travers de sacs et de manteaux qu'il n'avait pas conscience de toucher.

Il s'assied à côté d'un vieil homme aux cheveux gris, l'air complètement désemparé, qui portait une bouteille d'alcool bien pleine. Rupert sourit.

-Vous, vous avez un truc genre Bibine infinie, nan ? Cool comme pouvoir.
-...
-Ou alors vous modifiez votre âge ! Ce serait génial, ça ! Je trouve, en tout cas !
-... C'est un enfer. C'est l'enfer, ce n'est pas une vie, croyez-moi...
-Pardon ?
-La souffrance. Elle ne disparait pas. Elle reste. Ca n'arrange rien. Rien du tout. Rien. Ca arrange certains problèmes et ça en crée d'autres. Et le groom ne vous dit même pas, il ne vous dit même pas...

Rupert crut mal comprendre.

-Monsieur ? Qu'est-ce que vous racontez ?

Il regarda sa montre et ferma lourdement les yeux.

-Le bus 143 de huit heures trente deux direction La Courneuve...
-Quoi ?!

L'homme disparut, littéralement. Rupert se leva brusquement, passant au travers du siège sur lequel il était assis.

"La vache... Oh la vache !! La vache !!"

Rupert regarda à côté de lui. Un chinois bridait et débridait ses yeux à volonté. Il vit que Rupert l'observait, sourit et agrandit ses yeux jusqu'à ce qu'ils couvrent la moitié de son crâne, pour la plus grande horreur de Rupert qui se plaqua contre la porte. Il s'efforça de garder la conviction d'une porte se trouvât derrière lui. Jusque là il se moquait de la place des choses, de leur existence, mais son pouvoir allait lui apprendre à être plus conscient du monde. Du moins c'est ce qu'il se dit. Le chinois brida ses yeux à leur taille initiale et éclata de rire.

-Le champ de vision infini ! C'est génial !
-... Ouais, ouais... Sûrement... ouais...

Sortie du métro. Rupert était secoué. Il marchait à côté d'une femme tenant un chien en laisse.

-Rude journée, hein ?

Rupert regarda la femme, épuisé alors qu'il était à peine neuf heures.

-A qui le dites-vous...
-WWWWOUF ! WOUF ! GRRR !

Rupert écarquilla les yeux. La femme venait d'aboyer. Le chien approcha de Rupert.

-Ne parlez pas à mon chien, voyons !
-... M... M... M... Mais c'est VOUS, le chien !
-Vous me traitez de chien ? Viens, Choupette, on s'en va !

Le chien traina la dame. Ou l'inverse. Non, Rupert avait compris. Le chien avait toujours sa volonté, le contrôle de ses pattes. Cependant il s'exprimait à travers la femme, et inversement. La femme promenait son chien comme si de rien n'était mais sa voix sortait de la bouche de son chien. L'avait t-elle remarqué ou non... Possible qu'elle n'en ait plus conscience à force...
Vraiment étrange.

Rupert était fourbu en arrivant à son bureau. Il se frictionna le visage. On lui apporta un café. Il regarda sa collègue Eva. Une jolie rousse à lunettes avec un beau chignon, en tailleur jaune orangé. Rupert l'avait toujours trouvée jolie.

"Superbe décolleté..."
-Merci...
-Vous avez l'air bien fatigué. Mal réveillé ? sourit-elle, belle comme le jour.
-Hm... C'est quoi, vous ?
-... Quoi moi ?
-Votre pouvoir, votre don, votre... truc spécial ?
-... Euh... Je suis la secrétaire du patron, monsieur Kelvin...
-... Vous n'avez pas reçu la visite d'un groom récemment ?
-Pourquoi aurais-je reçu la visite d'un groom ?!

Il haussa les épaules. Elle partit, tout aussi surprise. Il regarda ses jambes.

"En tout cas s'il venait vous voir, il aurait du mal à résister à de telles jambes."
-J'AI ENTENDU !

Rupert se retourna vers un collègue, de l'autre côté de la palissade, dans un bureau adjacent.

-Kelvin ! Je savais que t'étais pas sur le groupe "Si on peut lire dans mes pensées je suis dans la merde" sur Facebook pour RIEN !
-... Daniels ? T'as entendu...
-Tout ! Y compris le passage sur le décolleté quand elle est arrivée ! Si jamais tu me voles une vente, je balance TOUT !

Hiram Daniels, un collègue dans cette agence immobilière de standing moyen. Un connard pur jus. Et apparemment télépathe.

-Et je ne suis pas un connard !! Connard toi-même ! Je te surveille, Kelvin !
-... Ok d'accord... soupira Rupert.

Il sirota son café. "Cette journée est bizarre... Très, très bizarre."

Il aperçut un cafard sur le mur de son bureau.

-Oh non, ça c'est trop fort, merde !

Il posa sa tasse et se saisit d'un magazine pour écraser la créature qui lui échappa et crapahuta jusqu'au sol. Une dizaine d'autres cafards le rejoignirent, s'agglutinèrent et formèrent peu à peu...

-... Figgins ?

Un être humain, un collègue de Rupert plus exactement. Il regarda Rupert, l'index sur la bouche en signe de silence demandé.

-Le patron fait la tournée des bureaux, si je ne suis pas là mon bureau ne sera pas fouillé.
-... et alors ?
-Bah tu sais, mes sites pornos !

Daniels se releva.

-Dégueulasse !
-La ferme, Daniels !! grogna Rupert.

Daniels montra Rupert du doigt.

-Toi ! T'es mort !
-Pffff...

Rupert soupira et regarda Figgins.

-Je sais pas quoi faire, là... J'ai reçu la visite du groom !
-Quel groom ?

Rupert regarda Figgins, étonné. Lequel ricana.

-T'es trop con ! Moi aussi, ça fait déjà quelques mois.
-Ah... C'est...
-Je peux me décomposer en insectes ! C'est génial.
-En insectes ?
-Ouais, regarde. En mouches...

Ce qu'il fit, au grand dégout de Rupert.

-Eeeerh...

Il se reforma en humain.

-Mais également en puces !

Il recommença la manoeuvre. Rupert regarda vers le sol. Figgins se reforma en humain.

-Ou même en libellules !

Il se décomposa en insectes volants, complexes, luisants, au vol statique si particulier, pour finalement reprendre forme humaine.

-Y'a des désavantages, évidemment. Je ne peux me décomposer qu'en 20 individus. Pas en larves ni en non-insectes. L'araignée par exemple ça m'est impossible !
-... Dommage... ironisa Rupert.
-De même je n'ai pas les caractéristiques de l'insecte en question, et tout le monde doit être réuni pour que je me recompose.

Rupert fit une grimace dégoûtée.

-C'est... crade !
-Ouais au début je trouvais ça aussi crade. Mais finalement c'est sympa. Mes sens ne sont pas modifiés. J'ai la même vue, le même odorat, le même toucher, la même ouïe, le même goût des aliments ! Tu sais ce que c'est que de manger un gâteau en tant que mouche ?
-... C'est répugnant !
-C'est plutôt cool même si ça prend du temps. A plus, le patron va arriver à mon bureau !

Rupert regarda face à lui, puis il s'effondra, la tête entre les bras, dépassé par la situation. C'était une histoire de fous. Une vraie histoire de fous.

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