Le fée de la tour de verre
igit
Il n'y a pas si longtemps que ça, quelques années à peine, une jeune demoiselle s'ennuyait profondément dans son triste et gris bureau perdu en haut d’une grande tour en verre.
Comme tous les jours, elle avait pris le métro, comme tous les jours on l'avait bousculée, comme tous les jours, elle avait eu du mal à se lever, et, comme tous les jours, elle avait une énorme pile de feuilles à agrafer ensemble, machinalement.
Mais ce jour là, il se passa quelque chose pour le moins étrange...
Alors que la jolie demoiselle agrafait et agrafait, elle aimait à se perdre dans ses pensées, à rêver d'une vie pleine d'aventures et d'histoires, ces mêmes histoires qu'elle aimait tant lire lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant.
Ce jour là, elle y pensa si fort qu'au bout de quelques temps, le simple dessin qui s'était répété 1000 fois ,peut être plus ,devant ses yeux pris vit, et c'est une petite fée qui se sortit tant bien que mal de la feuille qu’ elle avait entre les mains.
"Bonjour, lui dit la fée en s'étirant, par tes idées et par tes rêves tu m'as sorti de mon long repos, je t'en remercie!"
La jeune employée n'en croyait pas ses yeux, mais, loin d'être effrayée (enchantée même) par cette apparition elle se réjouit de voir que les aventures qu'elle s'imaginait avait enfin pris forme .
"Dis donc, dit la fée, au lieu de me contempler ainsi, n'aurais tu pas un souhait ou un vœux à formuler, je peut tout faire, que veux tu voir? Où veux tu aller? Dans quels châteaux veux tu te rendre? D'un coup de baguette magique je peut t'emmener où bon te sembles, allez, dis moi!"
La jeune fille la regarda d'un air tout aussi joyeux et lui dit: "tout les lieux les plus beaux, je les ai déjà vu en pensée, j'ai dîné dans les meilleurs châteaux au côtés des princes les plus charmants, j'ai été ici, là, partout, et ce jour marque la réalisation de tout mes rêves alors s'il te plait, ne pars pas et raconte moi d'autres histoires emmène moi sans baguette magique dans d'autres rêves, d'autres pensées."
Et c'est au moment où elle eu prononcé cette phrase quelle fut tiré de son songe par le manque de papier! Et oui, elle avait agrafé toute la pile sans s'en rendre compte que son travail était fini.
Elle portait en son cœur une joie immense.
Et il n'est pas une personne depuis se jour là, qui fut plus contente que notre jeune stagiaire d'aller travailler.
Notre petite fée avait désormais raconté suffisamment d’histoires à la jeune stagiaire pour que cette dernière puisse passer son temps en songe et visiter encore mille pays imaginaires. Alors, elle décida de la quitter et de profiter de sa liberté pour trouver d’autres âmes à guérir.
Elle déambula dans les couloirs, passa dans plusieurs bureaux, dans une grande salle de réunion et dans encore beaucoup d’autres pièces.
Mais si tout ces bureaux étaient pleins de gens bien habillés et la salle de réunion remplie d’hommes et de femmes, la petite fée avait beau faire, crier de sa petite voix frêle, chanter et virevolter, elle n’arrivait pas à attirer leur attention : ils ne la voyaient pas !
« Bizarre, se dit la fée, la stagiaire, elle, m’a vu ! Nous avons même discuté longuement, pourtant tout ces gens sans sourire et au regard si sérieux ne semblent pas me voir, j’ai beau tournoyer devant leurs yeux, ils semblent trop occupés, perdu dans leur soucis, et ne prêtent guère attention à mes cabrioles »
Alors la fée décida d’aller chercher ailleurs une personne suffisamment aimable pour la remarquer, pour discuter un peu avec elle…
Mais elle se perdit cent, peut être mile fois dans les couloirs, elle visita encore cent, peut être mille bureaux, sans jamais sentir dans ses cheveux le doux vent du dehors qui lui annoncerait qu’elle approchait de la sortie.
Mais alors qu’elle réfléchissait au meilleur moyen de sortir de cette grande tour de verre, elle sentit un courant d’air !
Ni une, ni deux notre fée partit tout droit vers le vent, à toute allure, elle aperçut le dehors et……………………………………… BOUM !
Notre fée se cogna très fort contre la vitre, et tomba sur le sol, sentant encore le doux vent sur sa nuque !
Elle avait été bernée !
« Décidément, se dit-elle, c’est la première fois qu’on prête si peu attention à moi et que je sens le vent dans mes cheveux sans être sortie ! »
Mais alors qu’elle maudissait toutes ces personnes qui, faute de la voir, ne pouvaient l’aider a sortir, elle leva la tête et tomba nez à nez avec un monsieur, mais, chose étrange, il était, lui, dehors.
« Ca alors ! dit la fée, qui est-ce ? Il est bien trop grand pour être une fée, des trais épais marquent son visage et il n’a pas d’ailes !Et pourtant, nous sommes haut il me semble, les gens d’en dessous paraissent comme des fourmis ! Et, que fait il ? Sa baguette me paraît étrange, il la mouille sans arrêt pour la frotter au carreaux ! »
Et la fée resta ainsi interloquée pendant quelques longues minutes devant le curieux manège du grand monsieur de derrière la vitre, pour enfin se décider à lui demander :
« -Hey ! Hey ! cria la fée en frappant avec ses points de toutes ces forces contre la vitre. »
Mais là encore, l’homme ne semblait pas la voir. Alors, la fée décida de s’envoler pour aller se mettre face au visage du grand monsieur.
« -Bonjour ! Lui dit notre homme a travers la vitre, laisses moi deviner, tu n’arrives pas a sortir… »
« -Et bien Oui ! Mais avant toute choses, qui es tu ? Je me pose beaucoup de questions a ton sujet : tu sembles voler mais tu n’as pas d’ailes, tu as une baguette magique mais tu la frappes sans cesse contre la vitre sans que cela n’est de conséquences sinon sur la vitre qui s’en trouve toute mouillée, es tu une fée, une ange, un elfe ? »
« -Comme c’est flatteur, s’écria l’homme en riant, désolé mais je ne suis rien de tout ça, je ne suis qu’un humble laveur de carreaux, et je vois à la bosse que tu as sur la tête que mon travail a été bien fait. »
« -Tu trouves ça drôle ? Interrogea la fée d’un air cynique. C’est le vent qui il y a dans cette tour qui m’a trompée, je n’arrive pas a sortir et mis à part toi et la stagiaire, personne ne me voit ! »
« -Le vent ! Ahaha, l’homme se remit à rire, tu veux dire la climatisation petite fée, décidément tu ne connais pas encore bien notre monde, il va falloir apprendre… »
« -Je suis prête a apprendre, mais pour cela, il faut que je sorte ! Tu peux m’aider ? »
« -Non ! Je ne te ferais pas sortir, tu es loin d’être prête ! »
« -Comme tu es cruel, laveur de carreaux, jamais je n’aurais attendu telle réponse de quelqu’un pouvant me voir ! »
Et la petite fée se mit a sangloter en silence a l’idée de rester dans cette grande tour pour l’éternité.
« -Pourquoi pleures-tu, demanda le grand homme derrière la vitre, tu es une fée, tu vis de rêve et de pensée, de poésie et de sentiments, et ces choses là ne font pas pleurer… »
« -J’aimerais bien t’y voir moi, à l’intérieur, coincé, pour la fin des temps. »
« -Mais tu n’es pas la seule, et les autres ne pleurent pas eux, vous êtes nombreux a être coincé, simplement toi, tu t’en rends compte, parce que tu es fée, parce que tu es rêve et pensée, parce que tu es poésie et sentiments. »
« -Montre moi les autres, ceux qui sont coincés, alors je leur dirait de ne pas pleurer, et je les consolerai tous. »
« -Mais tu les as déjà vus, tu les a croisé toute la journée, et rassure toi, ils ne pleurent pas. »
« -Mais s’ils ne me voient pas et s’ils ne pleurent pas, comment puis-je les aider ? »
« -Tu te rappelles de la stagiaire ? »
« -Oui, bien sur, c’est elle qui ma sorti de mon repos, elle aime les histoires et je lui en ai raconté des tas ! »
« -Elle, a trouvé la sortie. »
La petite fée éclata de rire, elle se mit a danser, chanter et remercia la grand laveur de carreaux pour sa précieuse aide: elle passerait désormais son temps ici, et elle ne partirait pas tant qu’elle n’aura pas ouvert les yeux a tous, avant que tous ne puissent la voir, pour qu’ensemble, il puissent quitter la grande tour et aller dans les pays merveilleux ou la stagiaire était encore ce moment même.
« -Merci, dit la fée au laveur de carreaux, tu m’as beaucoup appris, que puis-je faire pour toi ? »
« -Une fois que ces gens te verront, ils me remarqueront aussi, alors, là sera mon plus grand cadeau . En effet, ça fait longtemps que je les regarde pendant qu’ils travaillent, et aucun ne prête attention a moi, lorsqu’ils t’auront sourit, ils me souriront aussi et là sera mon plus beau présent. »
« -Soit dit la fée, comme tu veux. Merci encore et a bientôt. »
Notre petite fée partit donc en virevoltant dans les couloirs de le grande tour en verre, elle repassa dans les bureaux, mais cette fois ci en prêtant attention a tout le monde, pour, comme lui avait dit le laveur de carreaux, « apprendre un peu sur ce monde nouveau ».
Elle croisa des dames et des messieurs, grand et petits, gros et minces, des gens de toutes les couleurs et elle les regarda a chaque fois intensément, droit dans les yeux, pour pouvoir lire leur âme.
Elle avait déjà longuement regardé plusieurs personnes quand elle se retrouva dans une toute petite salle, avec une grosse machine qui faisait de la lumière et du bruit. Les gens venaient avec tout un tas de feuilles a la main, et repartaient avec un tas encore plus gros de feuilles dans l’autre. La fée décida donc se cacher dans une boite en carton vide qui traînait par là, et d’observer l’étrange balais. Une personne, un bruit, une lumière, un papier, un bruit, une lumière, un papier et ainsi de suite….
La fée se demandait a voix haute.
« Mais que font ils ? Pourquoi ont ils autant besoin de feuilles, ils doivent construire quelque chose, sinon, pourquoi ne se les prêtent -ils pas ? Je les ai bien observés toute la journée, ces gens sont sans arrêt perdu dans des papiers ou le nez collé contre la boite qui ronronne. Ils sont tristes, leur âme est terne, il se font du soucis pour ces papiers, pour leur boite, j’ai même senti du désespoir, de la colère, de la tristesse, comment des papiers peuvent provoquer tout ça ? Si ça les rends tristes, pourquoi n’arrêtent ils pas ? »
« -Il faut bien qu’ils mangent ! »
Une voix triste retentit a l’intérieur du carton et la petite fée en tomba à la renverse. Elle se retourna aussitôt, fronça ces sourcils pour mieux distinguer la petite forme qui se dessinait dans l’ombre du coin de la boite, et vit une autre fée. Elle ne brillait plus, ses ailes étaient toutes rabougries et il n’y avait plus dans ses yeux la lueur de curiosité et de joie qui caractérise toutes les fées.
« -En tant normal, j’aurais été contente de trouver une autre fée dans cette grande tour, mais tu ne brilles pas, tes ailes sont minces et je ne voit pas tes yeux scintiller, es-tu une fée ? Pourquoi parais tu si désespérée, tu me sembles comme éteinte. »
« -Eteinte ? Pas encore, laisses moi un peu de temps, mais c’est probablement ce qui va m’arriver » Dit la fée éteinte d’une petite voix.
« -Comment se fait ce ? Une fée ne s’éteint pas, elle dors seulement »
« -A trop dormir, les rêves ne se nourrissent plus de poésie, ils deviennent ternes et mornes, comme les gens qu’il y a ici tu vois. Et moi, personne ne m’a réveillé. Toi, la jeune stagiaire ta sortie de ton écrin et tu es encore bien brillante, mais que se passera t’il quand la stagiaire n’agraferas plus ? Quand toutes ces feuilles auxquelles elle ne prêtait guère attention viendront se poser en obligations, soucis, colère ? Alors elle deviendra comme tout ces gens que tu as observé ici, elle deviendra comme moi ! Elle deviendra terne» Dit la fée éteinte de la même petite voix triste et monocorde.
« -Je ne savais pas…Dit la petite fée un peu gênée, mais, toi, qui t’as réveillé ? Qui te laisses ainsi seule dans cette boite sans lumière ? »
« -C’était il y a bien longtemps, il s’appelle Mr X, il aimait beaucoup la lecture et il m’a trouvé dans un livre alors qu’il n’était encore qu’un enfant. Et puis le temps a passé, le garçon est devenu adolescent, l’adolescent est devenu homme et il m’a laissé de côté. Je suis resté coincée dans un livre qu’il a laissé en cours dans le tiroir de son bureau, et depuis, plus de nouvelles ! Il est devenu aigri et méchant, j’avais beau virevolter avec les forces qui me restait encore, il ne m’a plus prêté attention depuis longtemps et moi je me retrouve coincée dans cette grande tour en verre, un peu moins brillante chaque jour. »
La petite fée resta sans voix face a cette histoire.
Mr X avait donc oublié sa fée !
Elle celle ci allait s’éteindre en silence au font de cette boite sans que personne ne s’en aperçoive !
Pauvre Mr X, pensa la petite fée, sans s’en rendre compte il a perdu sa fée de vue, et n’en a plus croisé aucune depuis.
Elle s’assit pour trouver une solution à ce problème.
« -Dans quel livre t’a t-il trouvé, Mr X ? »
« -C’était dans un livre sur un petit garçon qui se baladait sur des boules, je me rappelle de l’image, et du sourire de Mr X a chaque fois qu’il la voyait »
« -Tu ne te rappelles pas du titre ? C’est vraiment très important ! »
La fée éteinte pensa de toutes ces forces, pour essayer de se rappeler du nom du livre de l’enfant qui l’en avait extirpé.
« -Le petit prince » Dit avec un sourire discret la fée éteinte, qui s’assit, fatiguée de tant d’efforts
«- Bien, parfait !Dit la petite fée. Où puis-je le trouver ? »
« -Il doit y en avoir un dans le bureau du monsieur qui dessine, je l’ai souvent vu le lire discrètement, et j’ai passé des heures a ses côtés à le regarder sentir les mots ! »
La petite fée partit en quatrième vitesse vers le bureau que lui avait indiqué l’autre fée, bien trop fatiguée pour faire le trajet à si vive allure.
Lorsqu’elle fut arrivée dans le bureau vide, elle se posa doucement sur les dessins qui jonchaient le plan de travail, et se mit à se balader parmi les visages, paysages et autres lettres qui avaient été dessinés par le propriétaire du bureau.
Et c’est alors que la fée se baladait parmi les dessins quelle dérapa sur une tache d’encre et dégringola le long de la feuille de papier. Effrayée elle courut vers le livre aperçu un peu plus tôt et eut à peine le temps de constater le carnage fait aux dessins et les petites empreintes minuscules quelle avait laissées qu’elle repartit d’un vol peu régulier mais néanmoins gracieux, le lourd livre tenu péniblement à bout de bras.
Elle vint le poser sur le bureau de Mr X et se cacha derrière la grosse boite qui ronronne pour observer sa réaction.
Lorsque Mr X se redressa de dessous son bureau pour reprendre ses affaires, il fut surpris de voir ce livre sur son bureau et le saisit.
La petite fée trépignait d’impatience en attendant de voir l’expression de son visage a la lecture des premières lignes du livre usé. Mais il ne l’ouvrit même pas et c’est seulement l’étonnement qui marqua les traits de son visage, il parti simplement le rendre au dessinateur en lui disant d’un air rageur de ne pas laisser traîner ses affaires !
La petite fée repartit déçue vers la boite de la petite salle avec la machine cracheuse de papier, pour retrouver sa nouvelle amie, la fée éteinte.
«- Alors ? » Questionna de sa petite voix frêle la fée au fond de la boite
« -Ton Mr X est décidément un homme étrange, il n’as même pas ouvert le livre et a été gronder le dessinateur, je n’y comprends rien ! »
« -Si seulement les choses étaient si simples, désormais, les livres ne l’emportent plus, il n’emporte plus de livres, il est trop préoccupé avec tout les papiers qui causent des soucis. »
La fée éteinte eut a peine le temps de finir sa phrase que le capot de la boite où étaient cachées les deux fées s’ouvrit en grand. Et ce sont les de grands yeux bleus du dessinateur qui apparurent.
« Dites donc les fées ? Y’en aurait pas une de vous deux qui s’rait passée m’emprunter un bouquin et qui aurait ruiné mes dessins de ses petits pieds par hasard ? »
La petite fée s’était trahie, les traces d’encre menaient tout droit a la boite, et le dessinateur avait retrouvé nos deux comparses sans grande difficulté.
« Pardonnes moi dessinateur mais mon amie ici est endormie depuis bien trop longtemps et risque de s’éteindre si Mr X ne la réveille pas par ses rêves , j’ai bien essayé avec le livre mais il n’y a même pas prêté attention, je suis désespérée. »
« -Effectivement, ton amie m’a l’air en mauvais point, dis le dessinateur en contemplant la fée éteinte qui s’était rendormie une fois de plus, j’ai une idée, sors de la ! »
Et la petite fée sortit en voletant du carton, curieuse de connaître l’idée du dessinateur.
« Je vais photocopier les pages du livre et les mettre dans la pile de feuille à soucis de Mr X, il les regardera, c’est sur. »
« Tu vas quoi ? »
« Tu vois cette machine qui fait du bruit et de la lumière ? »
« La machine qui donne des feuilles ? »
« Oui, si tu veux, et bien j’ai besoin que tu ailles dedans, sous cette grosse plaque grise, avec le livre, attention ferme très fort les yeux, la lumière et vive »
La fée s’exécuta et alla se placer sur la vitre, le livre dans les mains. Le dessinateur fit beaucoup de bruit en touchant la machine avec son doigt et la fée reçu beaucoup de lumière dans les yeux, ce qui ne la gêna nullement d’ailleurs.
« C’est bon, dit le dessinateur, maintenant, retournes derrière l’ordinateur de Mr X et attends.. »
« L’ordi quoi ? »
« La grosse boite qui ronronne ! »
« Ah !»
Et la fée partit se cacher.
Lorsque Mr X arriva au dossier contenant les photocopies de nos deux stratèges, il était complètement absorbé dans les papiers à soucis, si bien qu’il ne se rendit, au premier abord, pas compte du changement de contenu de son dossier et se mit a lire avec la même concentration les lignes de Saint Exupery qui avaient baigné son enfance.
Sans s’en rendre compte il se retrouva dans les endroits où il allait en rêvant d’aventure, il fut rempli du sentiment merveilleux oublié il y a longtemps , et, à la vision de l’image de la petite fée capturée par la machine il se souvint de tout, se souvint de sa fée, se souvint de ses rêves, il se souvint à quel point il aimait écouter les oiseaux et sentir le vent.
Il plongea aussitôt la main dans son tiroir pour saisir le livre entamé où il avait laissé la fée désormais éteinte et se mit à lire, lire lire, en oubliant tout les soucis des papiers et les autres avec.
Et alors qu’il terminait le livre, la petite fée qui le contemplait depuis le début avec une immense joie vit apparaître sur l’épaule de Mr X son amie, brillante comme jamais auparavant, décidée à rester là, pour toujours espérons le…
Un immense sentiment de joie remplit le cœur de notre petite fée, qui finalement, se trouvait ravie d’avoir été bloquée dans cette grande tour de verre, si elle avait su que tant de gens avaient laissé leur fée s’endormir, même avec porte ouverte, elle n’aurait point mis le nez dehors !
Et le manège de la petite fée continua ainsi pendant encore longtemps, ce qui tombe bien, étant donné que cette dernière se nourrit de son air. Elle aida encore beaucoup de monde, à travers les arts et par les rêves, elle redonnait à chacun les sentiments depuis longtemps oubliés, aidait chacun à retrouver cette chose qu’il avait perdu, et qui était pourtant toujours bien là
.
Elle travailla si dur et si bien qu’au bout d’un moment, tous les gens de la tour étaient soit perdus dans un livre, soit avec un appareil qui joue de la musique, soit perdu dans leur pensées, tout le monde souriait et ne mettait plus la tête dans les papiers a soucis.
«- Ca alors, se dit la fée, chouette, comme tous ces gens doivent être heureux, il n’ont plus de soucis et ont tous trouvé leur fée, ils ne regardent plus les papiers à soucis, et leur mines réjouies ne peuvent que me faire me réjouir à mon tour »
Il se passa comme ça encore un peu de temps, un peu de temps merveilleux où tous les gens autrefois gris de la grande tour en verre rougissaient de joie, tous entourés de leur fée, la plus part ne sachant même pas quelle était là, peu importe, car l’important avec les fées, ce n’est pas de les voir, mais de les sentir. Et ici tout le monde les sentait.
Malgré toute cette joie, la fée était quelque peu soucieuse, il y avait toujours le haut de la tour.
Elle ne pouvait pas y aller, la porte était close, et elle ne voyait jamais personne en sortir. Cependant, elle avait entendu parler des gens qui s’y trouvent, ils avaient l’air de faire très peur : quand les gens dans l’ascenseur partaient pour cet étage mystérieux, leur mine était soucieuse et leurs mains moites, ils oubliaient leur fée, trop préoccupés par ce qui les attendait. L’envie de voir ce qui s’y passait la brûlait, mais elle n’y avait pas accès.
Alors qu’elle était en train de se reposer de tant d’efforts en contemplant le sourire de la dame en train de dessiner, cette dernière reçue un appel…
Il ne dura pas longtemps, mais la dame perdit son sourire, oublia son dessin et se mit a pleurer.
La petite fée décida alors de sortir de sa cachette pour aller voir la dame et lui demander ce qu’il se passait. La fée de la Dame, tranquillement posée derrière le pot a crayon commençait à bayer et ce n’était pas bon signe.
« -Que se passe t’il ? Lança notre petite fée à la dame en pleurs, pourquoi ne dessines tu plus ? pourquoi pleures tu ? »
« -Les messieurs du dernier étage trouvent que je dessine trop, et que je ne regarde pas assez les factures, alors il veulent que je parte. »
« -C’est formidable dit la fée, tu vas enfin sortir de cette tour, comme je t’envie »
« -Tu trouves ça formidable toi ? La vie dans cette tour de verre n’était certes pas ce que j’avais espéré, mais je m’étais faite une raison, et puis, il me faut des sous ! »
« -Des quoi ? »
« -Des sous, ces bouts de papiers qu’on utilise pour acheter des choses ! »
La fée la regarda d’un air perplexe…
« vous êtes tous enfermés ici de votre propre volonté pour des bouts de papier ? »
« Oui, répondit la dame d’un air un peu dépité, mais si on veut manger, on en a besoin »
« Faites comme moi, nourrissez vous de l’air du temps, vous n’aurez pas besoin de papier, et vous pourrez partir. »
« Facile a dire pour une créature imaginaire, mais nous avons besoin de solide, tu n’es jamais descendu tout en bas, dans la grande pièce avec les tables, celle ou depuis peu les gens récitent des poèmes, et sourient en mangeant. »
« Ah, si ! Je me souviens, j’avais mis un petit poème dans l’assiette d’un vieux monsieur qui avait l’air bien triste. »
« Oui, voilà, et bien nous avons besoin de faire ça souvent, et pour cela, nous devons avoir des bouts de papier. »
« Dis moi si je me trompe mais….., la terre ne se creuse pas avec les bouts de papiers pour lesquels vous vous faites tant de soucis, et tout le solide que vous mangez à midi n’est autre que produit de la nature. La fée s’arrêta un peu pour réfléchir. Il y a des endroits, je sais, où les gens creusent la terre et en sorte de la nourriture, je l’ai vu dans le livre du bureau d’a côté, eux sont à l’air libre, ils ne sont pas bloqués dans cette grande tour, et quand vient la fin de la journée, leur travail est fini ! Vous, même si vous croyez partir, vous êtes en permanence ici, entre ces murs de verre a vous soucier. Du moins avant. Maintenant que vous avez trouvé vos fées, on vous dit de partir et vous êtes tristes ? Et bien partez, aller gratter la terre et sortez en ce dont vous avez besoin, et dès que le temps s’offre a vous, offrez vous a lui, contemplez, riez, lisez, écoutez, sentez, soyez heureux, car trop vite vos corps cesseront de marcher, pour ne laisser dans l’air du temps votre souvenir, souvenir duquel je me nourrit »
Sans s’en rendre compte, la fée avait réuni autour de son discours tout les gens de la tour, certains attirés par le son de sa voix, d’autres guidés par un sentiment de transport inconnu, et tous avaient écouté cette dernière intervenir en devenant toute rouge tellement elle avait envie que ces paroles se réalisent.
Et c’est ce qui se passa.
Dans une euphorie et une explosion de joie générale, tous les gens sortirent de la tour en verre, avant d’avoir promis a la fée de ne jamais oublier la leur. Et la fée resta là à les voir partir heureux en se demandant à son tour, quand elle en partirait.
Elle sursauta à l’entente d’un petit bruit sur le carreau, c’était son ami le laveur, celui qui n’était pas une fée, mais qui y ressemblait beaucoup, dans son regard.
« Bonjour, lui dit le monsieur, dis moi, tu as bien fait ce que je t’avais induit, c’est très bien, vraiment. Tous ces gens sont partis, cependant, il en reste encore un. »
« Je le sais et cela me cause peine mais je ne peux me rendre à ce très haut bureau, il est inaccessible. «
« Tu ne vas pas y monter. »
« Tu ne veux pas que je fasses avec lui, comme avec les autres, que je lui réveille sa fée ?»
« C’est peine perdue, sa fée ne se réveilleras pas »
La fée tomba a la renverse quand elle lit le triste sentiment dans les yeux de fée du grand monsieur derrière le vitre
«- Alors, on fait quoi ? »
«- Regardes en bas, tu voix cette queue devant la grande tour en verre, ce sont tous des gens qui veulent mettre la tête dans les papiers à soucis, il veulent s’enfermer car ils ont oublié ce qu’il y avait dehors. Je ne vais pas te demander de rester ici infiniment, et il est temps que tu sortes. »
« -On ne peut donc rien faire, il y aura toujours des gens ternes et mornes dans cette grande de tour ? »
« -On ne peut rien faire pour l’instant, il faut attendre, le temps fera les choses, de la même manière que tu es arrivée ici, d’autres personnes, demain, dans un an, dans beaucoup, beaucoup plus peut être, réveilleront fée à leur tour, qui agiront, mais pas maintenant, pas aujourd’hui. Sors, j’ai été heureux de faire ta connaissance. Fais attention ce monde est rude, il te faudra tenir, il reste encore beaucoup de personnages ternes dehors, mais tu vas aussi y voir des choses merveilleuses, des gens merveilleux. Ne t’arrêtes pas à ça surtout, vas voir les ternes, vas voir les tristes, apporte leur tes rêves tant que tu peux. surveilles la stagiaire, si tu commences à bailler et à te sentir faible, trouve la force d’aller la voir et rends lui ton âme. Pars, sans jamais oublier de sentir le vent dans tes cheveux, garde le sourire jolie fée, il te va à merveille, garde le sourire, il te va à merveille »
Et sur ces mots la fée arbora le plus grand des sourires et partit vers le petit monde.
tres bien
· Il y a plus de 14 ans ·Remi Campana