Le jardin de Moustaki
miramcity
" Quand je sème des légumes, je cultive la terre, mais si je sème des idées, est-ce que je cultive des hommes.? "
" Non, tu cultives un jardin. "
" Il y avait un jardin qu'on appelait la Terre..."
Une Terre en jachère
livrée à l'exploitation des promoteurs
qui ont descendu les singes de l'arbre
avant de se construire des buildings
d'où ils règnent en maîtres suprêmes
en mangeant des bananes reconstituées
pour manifester la totale supériorité
de leur prescience visionnaire...
et tant pis si Darwin s'en mord les doigts.
Une Terre aux enchères
que se partagent les sbires multinationaux
décrétant des zones de paix et de combats
en fonction des fragiles courants de l'inflation
ils contrôlent, gouvernent et administrent
sans aucune forme de discrimination
puisqu'ils ne parlent qu'une seule langue
et n'ont qu'une seule couleur, celle de l'argent...
et tant pis si Karl Marx compte sur ses doigts.
" Il y avait un jardin qu'on appelait la Terre..."
Un jardin, mais c'est vrai qu'on en sait rien
dans la toute relative perception des choses
avec des points de vues souvent en opposés
passant de la réalité au monde de Disney
des histoires, des contes de fées et des BD
comment on fait pour concilier tout cela
sans entrer dans de nouvelles polémiques
sur l'essence d'un jardin comme paradis...
et tant pis si le Pape s'y fourre les doigts.
Un jardin, comme un Eden luxuriant avec tout,
des fleurs, des fruits, des herbes et des légumes
des rampants, des courants, et des volants
pour combler la vue, l'estomac et la curiosité
mais les maisons, les rues, les voitures, les avions
on en fait quoi de ces gadgets de notre progrès
de cette énormité qui nous gonfle les burnes
jusqu'à s'éclater dans le système solaire...
et tant pis si Galilée nous montre le doigts.
" Il y avait un jardin..."
Mais il y est toujours, dans un coin de sa cour
dans un coin de sa tête, comme aux beaux jours
quand le coeur est gai et le souvenir présent
il y est dans des instants magiques
quand le tragique nous fait la grève des épreuves
il y est au-delà des portes de l'enfer quotidien
il y est chaque fois qu'on veut bien y penser
sans que cela soit évident pour les autres...
et tant pis si l'O.N.U. joue avec ses doigts.
"... qu'on appelait la Terre..."
On l'appelle toujours la Terre notre planète
faut pas se bander les yeux avec la nostalgie
pour épouser des causes déjà programmées
faut aussi se méfier de l'arnaque des parasites
ces Don Quichotte pépères de l'intoxique
qui discutaillent dans les grands hôtels du monde
pendant que l'Amazonie, la couche d'ozone, etc...
subissent les assauts du Big Business...
et tant pis si les écolos s'y coincent le doigt.
" Où est-il ce jardin..."
Nous y sommes nés en plein dedans
et nous avons tout intérêt à vivre avec
sans passer sa vie à pleurer sur le passé,
la Terre n'a pas besoin qu'on veuille la sauver
parce que la seule vrai cause c'est l'humanité
mais il y a tellement d'hypocrisie et d'astuces
pour sauver le confort des nantis de l'Occident,
qu'en Orient la merde continue de déborder...
et tant pis si les Nobel s'y graissent les doigts.
"... où nous aurions pu naître..."
Nous y sommes nés et c'est un jardin
avec une histoire grande comme un dépotoir
dans lequel les ordures les plus nauséabondes
sont des hommes célèbres, suffisants et vaniteux
qui ont trusté les dés pipés de la démocratie
pour ensuite nous placer devant le fait accompli
mais cela ne change rien à la qualité du jardin
c'est beaucoup plus une question de jardinier...
tant pis si les historiens s’en sucent les doigts.
La Terre est un jardin en quête de jardiniers.