Le jeune voyageur nocturne

ladyquiet14

Travail de l'hypotypose : description en mouvement. Histoire d'un enfant perdu

Perdu dans la nuit
Il marche sans bruit.
La fête s'anime,
Chantant une rime.
Les sons l'émerveillent,
Sur lui, la nuit veille.

        Il avançait lentement, calmement, silencieusement dans la nuit. Étant seul et ne sachant se repérer, il avançait là où ses pas le menaient. Ses yeux s'embuaient de larmes quand soudain, une lumière s'alluma devant lui. Rapidement, furtivement, puis loin devant lui, une lumière avait clignoté. Séchant ses yeux de ses petites mains, il se remit en marche, d'abord lentement, puis en courant. Le paysage filait devant lui. Le petit garçon courrait maintenant sous la nuit noire où la lune et les étoiles resplendissaient. La lune, à des kilomètres et des kilomètres au-dessus de lui, semblait immobile, contrairement à sa course folle qui le poussait toujours plus loin en avant. Il continuait d'avancer, apercevant de temps à autre devant lui, la lumière. Il entra ainsi dans un lieu familier habituellement empli de joie. L'entrée de la fête foraine lui faisait face, avec ses deux grands clowns, immenses, semblant sur le point de tomber et de l'écraser. Un frisson parcourut l'enfant et la petite lumière apparut de nouveau devant lui, sur le chemin. Sa curiosité prit le dessus sur sa peur. En avançant, le jeune enfant laissait à sa droite la grande roue, à  sa gauche le stand de fléchette et de tir à la carabine auxquels il n'avait jamais eu le droit de jouer. Il suivait la lumière quand celle-ci s'arrêta au niveau du carrousel. Approchant sans bruit, il l'atteint. Et à cet instant, les chevaux de bois se mirent en marche, les lumières de la fête foraine s'allumèrent toutes en même temps, illuminant ainsi la nuit et ce lieu de fête, sous le regard émerveillé de l'enfant et celui attendri de la lune. La lune, gardienne de la nuit, avait veillé l'enfant. Elle l'avait guidé dans la grande ville quand il avait perdu ses parents, faisant miroiter ses rayons sur chaque paroi les réfléchissant. L'enfant avait avancé, dans la ville, puis le long du port où l'eau faisait également miroiter les rayons de lune. Elle l'avait ensuite guidé vers la grande, l'immense fête foraine qu'elle dominait. Celle-ci s'étendait à perte de vue, pleine de jeux, d'attractions, de cabanons où l'on vendait des choses appétissantes. La lune avait voulu l'emmener dans ce lieu de joie, où les couleurs, la musique et la lumière le rassureraient. Quelle ne fut pas sa surprise quand la fête se réveilla ! Elle reporta son attention sur l'enfant. Ce dernier, montant sur le carrousel, le sourire au lèvre, riait. A présent que le cheval sur lequel il était monté s'était mis en marche, sa peur s'était envolée. La ronde commençait. Le petit garçon regardait en riant, le monde tourner autour de lui, sous forme de vagues. il montait et descendait en un rythme constant. Le monde tournait, tournait, tournait ! Le stand de sucrerie, tout rose avec ses machines à barbe à papa. Le chemin qu'il avait emprunté, semblant long et menant vers l'entrée. Un stand de pêche au canard avec tous ses jouets suspendus à un mur. Un autre chemin où il voyait un clown mécanique dansant sur une musique de cirque. Il descendit quand le manège se fut arrêté. Le monde continuait de tourner autour de lui. Riant aux éclats, le petit reprit la route, passant par le nouveau chemin découvert à l'aide de la ronde du carrousel. Un stand de ballons à éclater et de ballons en formes d'animaux retint son attention, il y en avait de toutes les formes et de toutes les couleurs ! Des bleus, des verts, des rouges et des jaunes ! Ses yeux brillaient, autant que les étoiles qui le surplombaient. Un mouvement attira son regard vers la droite, l'enfant se retourna et vit le clown qui lui faisait signe. Un nouveau sourire étira ses lèvres et fit rosir ses joues. Un cri retentit alors dans la nuit, son nom prononcé par une femme. Un frisson l'avait d'abord parcouru, puis une nouvelle joie. Les lumières de la fête s'éteignirent d'un coup. L'enfant partit en courant vers le carrousel où il avait entendu sa mère l'appeler. Tout était redevenu calme, même les pas de l'enfant lors de la traversée du chemin ne retentissaient pas. L'enfant avait retrouvé sa mère au détour du carrousel et ceux-ci repartaient vers la ville, laissant derrière eux les manèges. La magie du moment était passée. Brillant de mille feux et éclairant les stands, la lune remerciait la fête foraine pour ces merveilleux instants partagés, uniques dans les yeux d'un enfant.

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