Le job

Aurelien M

Mes rêves sont magnifiques n°4, récit d'un rêve...

La ville me vomit, moi et ma voiture pour nous abandonner dans sa banlieue, fumante et dégueulasse… Le paysage ne vaut pas le coup d’œil et je me demande ce que je fais ici…
Magasins placardés, clochards, vitrines et vies brisées, c’est l’austérité que j’entends à la radio, mais c’est la crise que je vois…
Je m’arrête devant la laverie automatique qui n’a de propre que le nom, je n’ai même pas envie de descendre, je veux juste quitter cet endroit… Je klaxonne deux fois, j’attends, elle arrive…

Elle pousse les deux portes battantes de la laverie et avance vers la voiture, sa silhouette éclairée par les néons derrière elle me donne un contre-jour magnifique, encore un peu et je pourrais croire que c’est un signe du divin, mais je confesse que je suis davantage pote avec son concurrent du bas…

Elle rentre dans la voiture, chevelure rousse flamboyante, jean’s et perfecto marron, voilà à quoi ressemble l’enfer sur terre et c’est mon partenaire pour ce job. Nous redémarrons, elle sort son révolver qu’elle se met à recharger, balle par balle qu’elle insère non sans sensualité, lentement dans le barillet, mes yeux ne voient qu’elle, elle me regarde et souris, je détourne le regard c’est pas le moment pour ces conneries d’adolescent… Dans ma tête je me dis que l’enfer est quand même drôlement bien monté …

On avait un job simple: on rentre on bute notre ancien associé et on se casse, comme d’habitude…
Mais c’était sans compter sur cet enfoiré d’inspecteur de police qui nous filait depuis quelques semaines, il nous avait préparé une petite surprise au détour d’un carrefour… Toutes les forces d’assaut de la ville étaient là, prête à nous canarder comme à la fête foraine.

Je fais déraper la voiture et reste quelques secondes devant ce spectacle, tous ces policiers, pour nous… Fallait pas les décevoir…
Les pneus crient, mon pot d’échappement crache, la course poursuite démarre… Les plus téméraires essaient de nous doubler pour nous forcer à nous arrêter, ceux qui nous connaissent reste bien loin derrière, j’entre dans un tunnel autoroutier au milieu duquel trônait un resto café mal famé, je tourne autour plusieurs fois en criant à qui veut l’entendre que j’étais l’homme qui ne craignait aucune peur, par ma fenêtre, le gérant sort de son café et m’aide à faire diversion en tirant sur les forces de police.
Je profite de la fumée d’une voiture en train de brûler pour m’échapper. Sérieusement, l’homme qui ne craint aucune peur c’est un peu fort comme cri de guerre, je vais avoir les chevilles qui vont enfler après ça…

Alors que les sirènes se meurent au loin dans les lumières de la ville, nous débarquons dans un vieil entrepôt en bordure de port.
Nous rentrons, c’était vide, mise à part une grosse caisse en bois et trois chaises… Le gérant du resto café de tantôt rentre de l’autre côté, nous nous asseyons autour de la caisse et sortons une bouteille de bourbon… Ce soir encore trois bandits dormirons en paix…

Cette nuit j’ai rêvé que j’étais un contrebandier recherché par la police…

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