Le jour où j'ai choisi le Bonheur.

francesyl

Récit caustique de la construction d'une femme tourmentée, à travers différents portraits et souvenirs ...

Sereinement assise à mon poste de travail, je ne réalisais toujours pas que les choses pouvaient s'éclaircir aussi simplement ; mais d'ailleurs pourquoi tout avait toujours été aussi compliqué jusqu'alors ?

 J'aurais aimé que ma vie commence comme dans les contes de fées, je serais née par un bel été des années 80, au coucher du soleil, dans une jolie bourgade des Alpes ; mais la mienne aurait plutôt commencé le jour de la « paye », à l'heure de l'apéro, dans un village perdu de Haute-Savoie.

 Rien de dramatique, mais rien d'extraordinaire, le début de vie classique d'une enfant de famille simple et plus ou moins équilibrée ; une famille dans la réalité des choses, qui avance sans se poser de question, sans s'éterniser sur les sentiments, qui avance juste parce que c'est ainsi que font les gens normaux.

 Est-ce pour cela que j'ai toujours voulu autre chose ? Parce que mes parents ont toujours voulu que je sois bien à ma place, sans faire de vague ; parce que personne ne m'a fait rêver, personne ne m'a parlé de Bonheur, de Princes Charmants ? Il est effectivement évident, que mentir sur l'existence de personnage, (qui ne viendront jamais nous chercher sur quel que cheval que ce soit), ne sert pas à la construction équilibrée d'un enfant ; mais un peu de rêve, avant de plonger dans la réalité de la vie d'adulte ça fait du bien, j'imagine…

 Voilà pourquoi j'ai l'impression de ne jamais être passée par l'étape « enfance », où de façon si superficielle que je ne m'en rappelle que très peu.

La mémoire est certainement sélective, et ne conserve que les bons moments et presque logiquement en tant que petite fille, timide, peureuse et boulotte, ce sont plutôt les mauvais moments qui ont jalonné cette période.

C'est pourquoi je pense avoir voulu oublier, et je n'arrive d'ailleurs pas à me replonger parmi les moqueries, complexes, angoisses nocturnes voir même diurnes (car j'avais peur de tout ou presque) ; pas envie de faire ressurgir ces sentiments !!!

 Mais comment se construire, comprendre ma vie, sans y refaire un petit tour, pour dresser le portrait des personnes qui en font parties, dans le passé comme dans le présent, et grâce à qui j'arrive au bout de ce cheminement intérieur.

Dresser le portrait des autres au fil de mes aventures, pour recomposer un nouveau moi, comme on recolle les morceaux d'un vase cassé, pour qu'il puisse accueillir à nouveau de jolies fleurs.

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