Le labyrinthe enchanté

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Le labyrinthe enchanté (Un garçon / un labyrinthe / Une chanteuse d’opéra / Une paire d’yeux dans l’obscurité)

Le labyrinthe enchanté

(Un garçon / un labyrinthe / Une chanteuse d'opéra / Une paire d'yeux dans l'obscurité)

 

La grand-mère de Charlie avait été dans sa jeunesse une grande chanteuse d'opéra. Sa voix était si puissante qu'on l'avait surnommé « La briseuse de verres » ! Charlie aimait beaucoup sa grand-mère, et adorait l'entendre chanter. Bien que pauvre, c'était elle qui avait pris soin de lui lorsque ses parents étaient montés au ciel. Ils habitaient une vieille cabane à l'orée d'une forêt. Pendant la journée, Charlie aidait sa grand-mère. Il donnait à manger aux poulets et partait avec Léonard, son chien et ami fidèle, cueillir des champignons afin que sa grand-mère les vende plus tard sur le marché. Un jour, Charlie en eut marre de travailler et abandonna sa corvée, laissant sa grand-mère la faire à sa place. Peu de temps après, il crut voir une paire d'yeux dans l'obscurité des fourrés. Surpris, il sursauta, manquant de tomber à la renverse. Charlie se frotta les yeux, croyant à un mauvais rêve, mais lorsqu'il les ouvrit à nouveau, ils étaient toujours là. Cette fois, Charlie prit son courage à deux mains et fit quelques pas en avant. Les yeux semblaient changer de place au fur et à mesure qu'il avançait. Regardant autour de lui, il se rendit bientôt compte qu'il était perdu. Il n'avait jamais pénétré aussi loin dans la forêt. Léonard, son fidèle ami, semblait aussi inquiet que son maître. Ne voyant plus les yeux nulle part, Charlie pensa qu'on avait dû lui jouer un mauvais tour. Enervé, il prit Léonard par son collier et lui fit faire demi-tour. Mais Léonard ne se laissa pas faire. Charlie se retourna et ce qu'il vit le surprit davantage. Un peu plus en contrebas se dressait un petit labyrinthe parsemé de fleurs aux mille couleurs. De fines gouttes de pluie commençaient maintenant à tomber, et Charlie avait le visage tout mouillé. Mais sa curiosité grandissait et en moins d'une minute, il se retrouva devant l'entrée du labyrinthe. Accompagné de son chien, il avança doucement à l'intérieur. Les couleurs étaient magnifiques. Des centaines de plantes exotiques poussaient de tous côtés. Plus Charlie avançait, plus le labyrinthe resplendissait. Le sol était parsemé de milliers de pierres précieuses toutes plus belles les unes que les autres. Léonard s'amusait à courir après des souris qui sortaient de buissons parfois dorés, parfois argentés. Ce qu'il y avait de plus étonnant encore, c'était la pluie qui avait disparu, laissant place au soleil et à un ciel plus bleu que le bleu lui-même. Une table était dressée sur laquelle on pouvait trouver de la glace, des fruits, des bonbons de toutes les formes et un tas d'autres délices. Charlie mangea de tout, prit quelques pierres précieuses qu'il mit dans sa poche et bientôt, il oublia sa cabane au milieu de la forêt ainsi que sa chère grand-mère ! Il ne pensait plus qu'à s'amuser et à manger ! Seulement, un jour, alors qu'il se promenait dans le labyrinthe, il entendit un oiseau-lyre chanter. Et ce chant lui rappela sa grand-mère ! Charlie se mit à pleurer quand il comprit ce qu'il avait fait. Le labyrinthe disparut et Charlie se retrouva face à la cabane qu'il avait oubliée depuis si longtemps ! Charlie avait grandi et sa grand-mère avait vieilli. Il appela : « Grand-mère ? ».  La porte s'ouvrit et une veille femme toute ridée en sortit : « Mon Charlie ! Tu es revenu ! » Charlie pleura en prenant sa grand-mère dans ses bras. Dorénavant, il ne l'oublierait plus jamais, car il avait compris que le chant de sa grand-mère lui était bien plus précieux que le plus beau des labyrinthes !

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