Le lait de la mère

My Martin

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D'après un article du journal "Le Monde". Rendez-vous science & médecine. Mercredi 13 mars 2024. Florence Rosier 

 

Souple, annelé, couleur plomb. Long de quarante à cinquante centimètres 

Chaque anneau correspond à une vertèbre. Un vertébré  

Un amphibien vermiforme 

Un gymnophione (du grec, "nu" et "serpent") ; peau transparente, structures anatomiques caractéristiques des amphibiens 

 

Sous-embranchement. Vertebrata 

 

Classe. Amphibia 

 

Sous-classe. Lissamphibia. Groupe de vertébrés tétrapodes (quatre membres) ; même si chez les gymnophiones, les membres se sont perdus secondairement  

 

Ordre. Gymnophiona. Peau visqueuse, sécrétions toxiques  

1832. Johannes Peter Müller, médecin et zoologiste allemand 1801-1858 

 

Famille. Siphonopidae 

 

Genre Siphonops 

1828. Johann Georg Wagler, zoologiste allemand 1800-1832 

 

Cinq espèces -Amérique du Sud, à l'Est des Andes 

 

 

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Espèce. Siphonops annulatus. Le siphonops annelé vit sous terre  

Zones tropicales d'Amérique du Sud. Brésil 

 

Paris. Muséum national d'histoire naturelle. Anthony Herrel, chercheur. En adaptation de son mode de vie fouisseur, le siphonops annelé a perdu ses pattes. Il est quasi aveugle  

 

Sa locomotion est unique chez les vertébrés. Corps muqueux, serpentin. Il creuse des galeries et se meut, grâce aux variations de la pression interne de ses muscles, avec fluidité  

 

Brésil. Sao Paulo. Institut Butantan, centre de réputation internationale dans la recherche scientifique sur les animaux venimeux. Carlos Jared, biologiste. Près de la bouche, ses tentacules sensoriels entrent en action, évaluent les caractéristiques physiques et chimiques de son environnement. Il semble plonger dans le sol 

 

Espèce ovipare. Les femelles pondent et s'enroulent autour de leurs œufs, afin de les protéger et d'alimenter les jeunes 

 

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La mère change de couleur 

Du bleu plomb (couleur des mâles), elle prend un aspect plus clair 

Sa peau contient des gouttelettes de lipides, associées à des protéines 

Grâce à leurs dents provisoires, les jeunes mangent la couche de peau -en sept minutes 

 

Puis, le temps que la peau maternelle se régénère, ils attendent de trois à sept jours  

 

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Équipe de Carlos Jared. Revue Science. 8 mars 2024 

Les nouveau-nés se nourrissent d'une substance dense et visqueuse, expulsée du cloaque maternel, plusieurs fois par jour 

 

Carlos Jared. Autour de l'évent, les jeunes se disputent les places. Ils y insèrent presque entièrement leur tête. Le "lait" est secrété par des glandes hypertrophiées de l'épithélium oviductal maternel. Le conduit par lequel l'ovule quitte l'ovaire 

Comparable au lait des mammifères, il contient des sucres et des lipides  

 

Les jeunes émettent des sons aigus, qui, avec leurs stimuli tactiles, favorisent la production du lait 

 

Le lait cloacal les nourrit quatre fois plus que la peau maternelle 

 

La croissance des jeunes est rapide. La première semaine après l'éclosion des œufs, leur poids a plus que doublé 

 

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Les chercheurs s'interrogent. Les espèces ovipares qui produisent ce lait, seraient-elles à l'origine de l'émergence des espèces vivipares (à la naissance, le jeune apparaît formé), 

tels les mammifères ? 

 

 

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Les gymnophiones sont âgés d'environ 250 millions d'années  

 

Les serpents sont apparus au Crétacé, probablement il y a 100 millions d'années 

 

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3 juillet 2020. iScience, revue en accès libre 

Sao Paulo. Institut Butantan. Pedro Luiz Mailho-Fontana, biologiste. Marta Maria Antoniazzi, spécialiste de l'évolution. À la base des dents, des glandes à venin. Pour paralyser ses proies, le siphonops annelé sécrète une toxine, qui rend sa salive venimeuse (à confirmer)  

 

Ces glandes buccales se développent à partir du tissu dentaire ; la même origine embryonnaire que les glandes à venin des reptiles  

 

Les premières analyses du contenu des glandes révèlent la présence de la phospholipase A. Une enzyme retrouvée dans les glandes venimeuses de plusieurs espèces de reptiles, ainsi que dans le dard des abeilles et des guêpes 

 

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Cette découverte pourrait permettre de mieux comprendre comment, au cours de leur évolution, les serpents sont devenus venimeux 


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