le maillot brésilien

Yodette

Scritch, Scritch..

Mais? c'est quoi ce truc? Je rêve où c'est de travers?
Les doigts courent. Scritch, scritch, C'est un peu rugueux, c'est bizarre, Le toucher ici est différent. Sritch Scritch.

Sur le dessus, la ligne est droite, mais pas très nette. Quelques traits noirs s'etirent et dépassent la ligne imaginaire dessinée. Le coté laisse apparaitre des petits points. Certains sont en relief d'autres ne se distinguent que par la couleur différente, plus rosée. Quelques uns d'entre eux laissent apparaitre une petite pointe noire. Au passage du doigt, la peau ripe, accroche. 

Dans le milieu, le volume. Cependant des coups de ciseaux ont été donnés et à la place de monts vallonnés et frisés se trouvent désormais de petits traits noirs, drus et levés, mais encore emmêlés. Au milieu de cette masse, le doigt se pose. Il se laisse bercer sur le mont puis s'agite, s'enfonce, et se fraye un chemin dans la sombre masse. Les traits noirs s'écartent et une tache roussâtre apparait. tiens?  

Le doigt continue son exploration et descend. Là, une petite colline. Et puis, tout à coup deux bosses s'élèvent comme si le passage du doigt les avait créé. Le doigt se retrouve au milieu de ces deux bosses et  une certaine humidité vient se mêler aux sensations plus piquantes. Le doigt s’arrête. Pas besoin d'aller plus loin.

Debout, nue devant ma glace, j'essaie de trouver la forme géométrique qui correspond à ce que je vois,
Ce n'est ni le triangle mystique, ni le ticket de métro des parisiennes.
Ici, une zone claire. Ici, une zone touffue, Là une zone martyrisée.
Le miroir me renvoit l'image d'un début de triangle qui finit en rectangle.
Merde ! Elle m'a raté.
Pourtant elle s’était lancée dans une diatribe d'explication des différents maillots : le simple, le brésilien, le brésilien plus plus, et enfin, le Graal pour toutes les apprenties fakhir, l'intégral !
Devant ma tête perplexe, la petite esthéticienne a fini par me montrer des dessins de triangles, de rectangles, de carrés, et d'un V tout nu correspondant au fameux désert pubien de l'intégral en sortie de cabine.

" le simple, c'est juste sur le devant" ...Hum dans cette version, le persil dépasse du cabas dans l'entrejambe et ne permet aucun mouvement : il faudra rester allongée sur la serviette de plage et sur le dos avec interdiction formelle de se retourner pour dorer les fesses et le dos. Dans cette dernière position, les jambes s’écartent naturellement et révèle à la plage entière l'entrecuisse non débroussaillé. Afin de ne pas mourir de honte, j’écarte cette première forme d'épilation.

" le brésilien, on fait tout mais c'est comme une grosse culotte" hum, bridget Jones j'aime bien, mais franchement si je vais à la mer, c'est pas pour me baigner en culotte grand mère. Et puis de toute façon, je ne porte que des strings...alors je n'ai pas besoin de dessiner une culotte avec mes poils !

"Le brésilien plus plus, on fait tout et on peut sculpter le pubis : une bande sur le coté et une bande sur le dessus". Ah voilà qui me plait. Enfin, un beau pubis ! Voila un outil de séduction que l'on oublie trop :  comment peut on porter de la belle lingerie, se laisser déshabiller, et laisser apparaitre après tous ces efforts de préparation, maquillage, habillage et parfumage, un spectacle aussi effrayant qu"un pubis en bataille: C'est comme aller  à un rendez vous non coiffé !

L’élégance se porte de la tête au pied et j'aime savoir que l'on peut me déshabiller intégralement et que l'oeil qui se posera sur ma lingerie aura le plaisir de trouver au dessous un trésor d'élégance.

Cette année, quelque soit le temps, ou l'endroit, mon maillot à moi sera brésilien!

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