Le Maître Roux

Il est au château de Fontainebleau, une extraordinaire œuvre d'art

la galerie François Ier

par l'artiste italien Rosso Fiorentino ("le Florentin Roux"), peintre et décorateur

Le roi François Ier a invité cet artiste à Fontainebleau et lui a confié la direction des travaux

un prodigieux décor de la Renaissance tardive -le maniérisme-, unique en France

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François Ier né à Cognac, en 1594 - décédé à Rambouillet, en 1547 (53 ans) -dans un épouvantable puanteur - syphilis ? Tuberculose osseuse ?

roi de France à 21 ans, de 1515 à 1547 (32 ans). Il succède à son beau-père Louis XII (1462-1515)

(1514) il épouse Claude de France (1499-1524) puis après le décès de Claude, en 1530, -tuberculose osseuse ? Épuisement à la suite de ses grossesses successives ? Syphilis transmise par le roi ?-

Éléonore d'Autriche (1498-1558), la sœur de Charles Quint

Le roi de France la traite avec respect mais lui préfère Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes (1508-1580), sa belle et ambitieuse maîtresse jusqu'à sa mort

En politique intérieur, il accomplit une œuvre importante

Le royaume est prospère

l'autorité royale triomphe

Les nobles dépendent du roi, au sein d'une Cour nomade et fastueuse (construction des châteaux de la Loire)

Le clergé est soumis (1516, concordat de Bologne. Il régit les relations entre l'Église catholique romaine et le roi de France jusqu'en 1790. Il accorde au roi un pouvoir dont ne dispose aucun autre souverain catholique)

Les organes de gouvernement sont perfectionnés. Des secrétaires du trésor et de l'épargne sont créés. 1523, les recettes ordinaires et extraordinaires sont centralisées. 1539, ordonnance de Villers-Cotterêts : l'emploi du français est obligatoire dans les jugements et les actes notariés, en remplacement du latin

Dans les paroisses, les curés tiennent les registres de baptême

L'or afflue en France (exportation de draps). La monnaie perd de sa valeur, les prix augmentent

1537, Le Havre est fondé

A Lyon, la production de soierie se développe, ainsi que le système bancaire

Le clergé accroît ses possessions. La bourgeoisie s'enrichit (début de la vénalité des offices)

Les "compagnons des métiers" sont victimes de la hausse des prix. Les associations de compagnonnage sont interdites

La condition des paysans s'améliore à la suite des défrichements. Les impôts (tailles) sont diminués puis augmentés (impôts royaux, redevances seigneuriales, dîmes ecclésiastiques)

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En politique extérieure

François Ier poursuit la politique de ses prédécesseurs, le mirage italien

Pendant plus de soixante ans, la France a mené onze guerres en Italie, de 1494 à 1559, revendiquant sa souveraineté sur le trône de Naples

François Ier mène cinq guerres en Italie, de 1515 à 1546

Il remporte sur les Suisses la bataille de Marignan (1515) et signe la "Paix perpétuelle" ; il a le droit de lever régulièrement des mercenaires suisses

Le traité de Noyon avec le roi d'Espagne (futur Charles Quint) lui assure le Milanais

La menace vient de la maison d'Autriche

Charles de Habsbourg est l'héritier des possessions bourguignonnes : Pays-Bas, Franche-Comté

Maximilien d'Autriche meurt. François Ier est compétiteur malheureux à la couronne impériale (il n'a pas les moyens de son rival). 1519, le roi d'Espagne, Charles est élu empereur du Saint-Empire romain germanique, sous le nom de Charles Quint - il s'est appuyé sur la fortune du banquier Jacob Fugger (1459-1525 - l'homme le plus riche d'Europe), pour acheter les voies des grands électeurs

(1520-1556) pendant 36 ans, l'Empereur s'épuise à tenter de construire un empire à la tête de la chrétienté. Malade désabusé, il abdique en octobre 1555 et se retire au monastère hiéronymite de Yuste (Espagne, Estrémadure, ouest de Madrid). Il meurt en 1558, à 58 ans, de la malaria

La maison de France contre la maison d'Autriche

Les revers français

1520, François Ier propose une alliance à Henri VIII d'Angleterre (entrevue du Camp du Drap d'Or, près de Calais) ; échec

1524, à a suite de la trahison du connétable Charles III de Bourbon 1490-1527 qui passe au service de Charles Quint, François Ier perd le Milanais

La mère du roi souhaite capter l'héritage de l'épouse du connétable. Le conseiller Guillaume Gouffier de Bonnivet travaille dans l'ombre à la disgrâce du connétable. François Ier fait séquestrer les biens du connétable. Celui-ci passe à l'ennemi (Henri VIII et Charles Quint) et conduira les armées impériales jusqu'à sa mort devant Rome, en 1527

Bayard 1475-1524, "le chevalier sans peur et sans reproche", meurt en Italie, à Romagnano Sesia (Piémont italien)

1524-1525 - invasion du territoire français en Picardie (par les Anglais), aux Pays-Bas (par les Espagnols), en Champagne (par les Impériaux de Charles Quint)

24 février 1525, défaite de Pavie (Lombardie, sud de Milan), défaite des rois de France dans leur tentative de dominer le Nord de l'Italie. François Ier est fait prisonnier en Italie puis transféré en Espagne

Le roi et ses troupes sont retranchées à Pavie. Guillaume Gouffier de Bonnivet, contre l'avis des généraux expérimentés, déconseille au roi de battre en retraite, de se couvrir de honte. La bataille a lieu, contre les troupes impériales menées par le connétable Charles de Bourbon. Lourde défaite. Guillaume Gouffier de Bonnivet se jette au milieu des combattants et meurt.

François Ier restera obnubilé par le Milanais, pour lequel il mènera deux autres guerres en Italie

1526, François Ier signe le traité de Madrid (par lequel il renonce à l'Italie et Bourgogne), désastreux pour la France. Par la suite, une fois libéré, il refusera d'honorer sa parole

Le redressement français

1527, François Ier s'allie avec le pape Clément VII. Il reprend la guerre mais renonce à ses prétentions (traité de Cambrai avec l'Empereur, 1529). Il récupère la Bourgogne. Il cède l'Artois et renonce à sa suzeraineté sur la Flandre

1527, Sac de Rome par les Impériaux -les troupes espagnoles, italiennes, ainsi que de lansquenets luthériens au service de l'empereur Charles Quint, commandées par Charles III de Bourbon. La soldatesque ivre de rage n'a pas été payée depuis un an -volontairement ?- par Charles de Quint. Le pillage démentiel dure plus de six mois

La Renaissance est fracassée, le doux visage de "la Naissance de Vénus", de Botticelli (1585-1586), n'est plus qu'un souvenir

Le sac de Rome disperse artistes, architectes et graveurs

Cet événement marque le passage de la haute Renaissance à la Renaissance tardive ou maniérisme (1520-1560) : le baroque -le maniérisme- triomphe en Europe

Veuf depuis 1524, François Ier épouse Éléonore d'Autriche, sœur de Charles Quint

François Ier s'allie contre l'Empereur aux princes protestants allemands (traité de Saalfeld, 1531) et aux Turcs de Soliman le Magnifique

1526-1546, la lutte est indécise contre Charles Quint

1536-1547, la guerre est confuse, coupée de trêves. Les Impériaux envahissent la Provence. 1544, victoire de Cérisoles, près de Turin, contre les lansquenets de Charles Quint

1544, paix de Crépy-en-Laonnois. François Ier renonce à ses prétentions sur Naples et à sa suzeraineté sur le comté de Flandre et l'Artois. Charles Quint renonce au duché de Bourgogne

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La Renaissance et l'humanisme

Au XVe siècle et en partie au XVIe siècle, la Renaissance en Europe tend à ressusciter les valeurs formelles et spirituelles de l'Antiquité

Retour à l'idéal prêté à la littérature gréco-latine. Étude de l'homme, respect du naturel et du rationnel, beauté du corps humain, œuvre de Dieu

La première Renaissance se caractérise par l'appétit de savoir. Nouvelle découverte, traduction, étude des œuvres antiques

par le philosophe, humaniste et théologien néerlandais Érasme (Rotterdam, vers 1466-Bâle, 1536)

et par l'érudit français Guillaume Budé (Paris, 1467-Paris, 1540), proche de François Ier -autodidacte, laïc, écrivain, bibliothécaire, imprimeur

1530, création du Collège de France, où toutes les langues et toutes les sciences sont enseignées gratuitement

1538, l'Imprimerie nationale - le roi restaure les belles-lettres dans son royaume - instauration du dépôt légal (déposer un exemplaire de toutes les publications)

Les idées évoluent à la suite de l'influence italienne. (Première Renaissance) le platonisme est étudié et commenté par Marsile Ficin 1433-1499 (philosophie, métaphysique, religion, esthétique - immortalité de l'âme, définition de l'amour humain)

Renouveau des formes poétiques avec le pétrarquisme

Réforme protestante du XVIe siècle - le théologien français Jean Calvin (1509-1564) - 1536, écrit une somme de la théologie réformée, "L'Institution de la religion chrétienne" - une épître de Calvin adressée au roi François Ier précède l'ouvrage.

L'écrivain François Rabelais (1483-1553) a une foi immense dans les possibilités de l'homme - "l'élève n'est pas un vase que l'on remplit, mais un feu qu'on allume. ... "

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1519-1540, construction du château de Chambord

1518-1527, construction du château de Azay-le-Rideau

Les structures gothiques reçoivent une décoration nouvelle importée de Lombardie : grotesques, cornes d'abondance, médaillons, coquilles, palmettes, rinceaux, ...

Château de Blois (1515-1524), la façade des loges s'inspire des galeries de Bramante au Vatican

Les escaliers à vis (art gothique) sont remplacés par des escaliers droits à rampe, décorés de caissons - châteaux de Azay-le-Rideau - Poncé-sur-le-Loir

1528, François Ier décide de résider à Paris - abandon des châteaux des bords de Loire

Le style évolue vers la seconde Renaissance

1532, construction de l'Hôtel de ville de Paris

1534-1543, les artistes italiens -alors inspirés par le maniérisme- sont invités par le roi à venir en France - dont Rosso et Primatice, son adjoint puis ambitieux rival - construction de la galerie François Ier (direction du chantier confiée à Rosso)

et Léonard de Vinci (1452-1519), qui passe à Amboise les trois dernières années de sa vie. Le roi lui achètera plusieurs œuvres, dont "La Joconde", le plus célèbre tableau du monde

Après la défaite de Pavie, le roi réalise ainsi une formidable opération de communication, de "soft power", toujours opérant plus de cinq siècles après. Il associe son règne à la Renaissance -un nom splendide, flèche vers l'avenir

Construction des châteaux de Villers-Cotterêts (Aisne, 1530-1556) - Assier (Lot, 1535) - Joinville (Haute-Marne, 1533-1546) - Ancy-le-Franc (Yonne, 1538-1546)

Sebastiano Serlio (Bologne, 1475 - Fontainebleau, 1554) est un architecte et sculpteur italien de la Renaissance. Il est l'auteur d'un "Traité d'Architecture" (1537-1551), qui a exercé une forte influence en France

1543, François Ier envoie le Primatice en Italie pour prendre des moulages des chefs d'œuvre de l'Antiquité - des bronzes de grande taille, toujours conservés dans une galerie du château : Ariane endormie, Laocoon et ses fils, Commode en Hercule, L'Apollon du Belvédère, La Vénus de Cnide, ...

Jean Goujon est un sculpteur et architecte français (1510-1567) - il sculpte

en 1544-1545 les bas-reliefs de la Déploration du Christ et des quatre évangélistes, pour décorer le jubé de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris (musée du Louvre)

les nymphes, de la Fontaine des Innocents (Paris, 1549)

les quatre Caryatides, qui soutiennent la tribune des musiciens, au Louvre (1550)

Jean Cousin le Père (vers 1490-vers 1560), tableau au musée du Louvre, "Eva Prima Pandora" (1550) - Eve ou Pandore ?

Encouragé par sa sœur Marguerite d'Angoulême, François Ier a une politique tolérante à l'égard des Protestants, du moins jusqu'en 1538. Par la suite, le roi se rapproche des puissances catholiques et les persécutions -les premières, la face sombre de François Ier- s'accentuent contre cette "hérésie" (censure, massacres, condamnations au bûcher, ...). Dans le Lubéron, une vingtaine de villages sont brûlés

Marguerite d'Angoulême exerce un grand ascendant sur le roi. Sensible aux idées nouvelles, elle protège de nombreux protestants qu'elle accueille à sa cour

Les guerres (règne pendant trente-deux ans, guerre pendant dix-sept ans), les déplacements brillants de la Cour, les dépenses, mettent en danger les finances de l'État

François Ier, prince de la Renaissance, pose les premiers fondements de la monarchie absolue de l'Ancien Régime

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Le château de Fontainebleau

Le Fontainebleau de la Renaissance appartient au "second règne" de François Ier, qui débute après le désastre militaire de Pavie (1525) et la dure captivité du roi à Madrid

François Ier, séduit par le site de Fontainebleau et la forêt giboyeuse, commande dès 1528 des travaux importants, fait rebâtir à neuf le palais médiéval, l'ouvre à la lumière. Les artistes créent de grands décors, inédits en France. Fontainebleau est le berceau de la Renaissance française

Le château devient la "maison" favorite du roi, une "nouvelle Rome"

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Le maniérisme (Vasari - "maniera moderna", "bella maniera", style moderne) dans la peinture et la sculpture XVIe et XVIIe siècle

se traduit par

la torsion des corps, positions théâtrales - couleurs heurtées, acidulées

la recherche, raffinement, sophistication -voire le kitsch- dans les éléments du décor

la complication, parfois jusqu'au bizarre (barbe rousse du Christ dans certains tableaux de Rosso)

les effets de lumière, clair-obscur - visages, corps blêmes

l'élégance, allongement des formes (Primatice)

En Italie, les principaux artistes sont

Jacopo Carucci -Pontormo- (Pontorme, 1494-Florence, 1557) - couleurs métalliques, dessin stylisé

Girolamo Mazzola ou Mazzuoli -Le Parmesan- (Parme, 1503-Casalmaggiore, 1540) - intuitions et rêveries prophétiques

Jean de Bologne -Giambologna- (Douai, 1529-Florence, 1608) - sculpture maniériste

puis en France se développera l'école de Fontainebleau

Maniérisme également en Espagne, aux Pays-Bas

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Le Rosso

Giovanni Battista di Jacopo de' Rossi - le Maître roux de Florence

né à Florence, en 1494 - décédé à Paris, en 1540, à l'âge de 46 ans

L'un des créateurs de la "manière" florentine avec le Pontormo et d'autres artistes, qui ont étudié les cartons de Michel-Ange

Rosso est le fondateur de la première école de Fontainebleau, qui lance la Renaissance française

A Florence, il est formé dans l'ambiance maniériste d'Andrea del Sarto (1486-1531 - équilibre des compositions, ambiance poétique, clair-obscur, sérénité) et dans plusieurs ateliers. nature indépendante et critique, sans maître. Il admire, étudie, copie les œuvres de Michel-Ange

Il est inscrit dans la corporation des peintres florentins en 1516 et se fait remarquer par "l'Assomption de la Vierge" (1517) au cloître de l'Annunziata (Florence)

Décorateur érudit, il est attiré par le bizarre, le spectaculaire, il raconte une histoire à plusieurs niveaux de lecture, il bouscule les genres établis

Il demeure une source d'évolution durable de l'art d'ornementation des Cours princières du Nord de l'Europe, où son art se diffuse grâce à la gravure

Peintre, graveur, décorateur italien

formé à Florence

séjourne à Rome - notamment pendant le sac de Rome (1527) par les soldats de Charles Quint -il aurait été molesté et dépouillé de ses biens

Arezzo - "Portement de Croix" (1528-1529)

"Le Christ mort avec des anges" - étrange barbe rousse du Christ

Dernière période de sa vie

Il reste

... "Le Christ mort" ou "la Pietà"(1540, musée du Louvre) - grotte, Vierge en perdition bras étendus, couleurs acidulées, sorte de chavirement, déséquilibre - coussins, passementerie, tissus aux motifs compliqués - le Christ -étrange barbe rousse- est apaisé, torse de face, jambes de profil, semi-pliées

et des dessins préparés à Fontainebleau à l'attention des graveurs

Antonio Fantuzzi

René Boyvin, Angevin (vers 1525-vers 1626)

le Maître L.D.

(Vasari) Litige et procès contre son ami et proche collaborateur Francisco di Pellegrino, qu'il accuse à tort ? Dépression -Rosso, "Enfant de Saturne"-, suicide ? Rosso meurt en novembre 1540, à Paris. Il a quarante-cinq ans

Son art connaîtra une grande diffusion par la gravure

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Francisco Primaticcio - Le Primatice

né à Bologne, en 1504 ou 1505 - mort à Paris, en 1570

Peintre, sculpteur, architecte italien

il seconde Jules Romain au palais du Te (Mantoue) - François Ier l'appelle à Fontainebleau en 1531

Primatice, est l'adjoint bellifontain de Rosso depuis 1532. Rival ambitieux et génial. Après la mort de Rosso, il supprime de nombreuses œuvres décoratives de son ancien maître

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Rosso, la galerie François Ier 1533-1539

La galerie François Ier est emblématique de la Renaissance française

Dès 1528, Rosso édifie la galerie François Ier - elle est attenante à l'appartement du roi, dont la chambre est au premier étage du donjon - le passage couvert relie le donjon à l'église du couvent des Trinitaires, à l'ouest

Première galerie de ce type (sans exemple précédent et sans suite) - le roi conserve autour de son cou la clé de la galerie et réserve sa visite aux hôtes de marque

Vers 1530, Rosso conçoit une décoration inédite en France

le langage est allégorique

inspiré par les textes de l'Histoire antique et la mythologie (programme défini avec les intellectuels proches du roi, dont Guillaume Budé ?)

au service de la majesté royale, d'après les formules maniéristes élaborées en Italie

Fontainebleau dispose d'une bibliothèque royale sous la férule du philosophe Guillaume Budé, avec toutes les "sources" littéraires antiques, grecques et latines

Dans les décors du château, est représentée la "Nymphe" de Fontainebleau - selon la légende, un chien de chasse nommé Bleaud ou Bliaud se serait désaltéré à la belle eau d'une source - d'où Fontaine de Bleaud, Fontaine de la Belle Eau, Fontainebleau (?)

Le jour Noël 1539, François Ier reçoit la visite de l'Empereur Charles Quint - le château est la "maison du roi"

La galerie se caractérise par une folle abondance

le lambris bois sculpté, de Francesco Scibec de Carpi

les putti (angelots nus qui volettent partout)

les fruits et cartouches de stuc, aux motifs de cuirs enroulés

forment un riche encadrement à des compartiments rectangulaires peints à fresque - fresques rectangulaires, relativement de petite taille (caractéristique de la galerie de Fontainebleau)

Les scènes sont élaborées, de tailles, de formes variées. Certains stucs représentent des personnages en grandeur nature (dont un jeune homme nu de face, un bras levé vers une corne d'abondance, une jambe fléchie, dans le style des "Ignudi" de Michel-Ange, sur le plafond de la chapelle Sixtine). Les fresques se répondent, organisées par thème en cercles concentriques

Le décor est exubérant -énigmatique, inquiétant ?-, avec plusieurs niveaux de lecture.

Les fresques, dont

L'Éléphant au caparaçon fleurdelisé (1536) - manifestation de la puissance du roi, force et sagesse. Rosso s'est-il représenté, debout, barbe et cheveux roux ? Il rend hommage au roi mécène qui croit en lui et lui a confié cet ambitieux projet, la réalisation de la galerie

L'Incendie - Sicile, à la suite d'une éruption de l'Etna, Catane est en flammes. Deux jumeaux -Amphinomus et Anapias- ne cherchent pas à sauver leurs richesses. Ils fuient, portant leurs parents âgés sur leur dos. Image de la dévotion et de la gratitude filiale. Rosso se souvient-il du terrifiant sac de Rome qu'il a vécu, neuf ans plus tôt ?

La Mort d'Adonis, blessé à mort par un sanglier - torse de face, jambes semi-fléchies de profil - proche de la représentation du Christ dans plusieurs œuvres de Rosso

Le combat des Centaures et des Lapithes - les Centaures se sont enivrés aux noces du roi des Lapithes et cherchent à enlever la jeune épousée. Les Lapithes massacrent les Centaures. La fresque exprime le désordre et la violence du combat, les horreurs de la guerre, de toutes les guerres

Cléobis et Biton - la prêtresse doit se rendre au temple dans un char tiré par deux taureaux blancs mais ceux-ci, malades, viennent de mourir. Cléobis et Biton, les fils de la prêtresse, s'attellent au char et le tirent jusqu'au temple - devoir, dévouement et piété filiale

Le Sacrifice - le roi -sacré à Reims, Oint de Dieu, représentant de Dieu sur Terre- a une fonction royale et sacerdotale. Il réunit sous une seule couronne le pouvoir temporel et spirituel

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Les fresques cachent des allusions à la vie de François Ier, sous couvert de scènes païennes ou de références à l'Antiquité

La naissance du roi, François "premier du nom", qu'il tient de Saint François de Paule (1416-1507). Vers 1488, celui-ci a prophétisé la naissance d'un fils -futur roi- à Louise de Savoie qui doutait de sa fécondité

Les deux fils du roi ont été détenu captifs en otage à Madrid pendant plus de quatre ans, condition du retour de François Ier dans son royaume. En 1530, Charles Quint libérera les deux otages contre une énorme rançon. Ils seront accompagnés par la sœur de Charles Quint, Éléonore d'Autriche, future épouse de François Ier en secondes noces. Leur belle-mère

Le dauphin François (1518-1536), fils aîné du roi et de la reine Claude, est mort brutalement à dix-huit ans. Empoisonnement ? Pleurésie ?

L'interminable guerre de la France contre la maison d'Autriche (vingt-cinq ans) ou les horreurs de la guerre

Je nourris et j'éteins

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