Le mal aimé

Pierre Gravagna

un poème sur la partenité emprisonnée


Et la mère  esseulée hisse son seul  trésor

En haut de la colline, face à la prison sale,

Bâtiment gris, cruels, partout  des  miradors

Dans des trous grillagés, de tristes visages.

 

Innocents, leurs regards se perdent à  l'horizon.

Espoir de liberté, la promise évasion

S'endort dans la poussette, avant d'ouvrir les yeux.

Au bout des bras tendus, la mère offre  aux cieux,

 

Et à des yeux avides, une intouchable chair

Fruit d'une seule étreinte, impudique, monnayée,

Mais inoubliable, pour celui qui fut père

Sans le droit d'entendre, le cri primal aimé.

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