Le mal de la jolie fille !
swi
Bien trop souvent, on pense qu'être une jolie fille est une fin en soi.
Avant toute chose, je tiens à préciser que ceci n'est pas une apologie du narcissisme ou de l'égocentrisme, ni même un pamphlet de pleurnicharde qui souffre de sa beauté. Non ! Ceci est un constat.
Nombreuses sont ces personnes qui disent souvent avec dépit : « Mais tu es jolie toi, ça doit être simple pour toi » ou « Mais tu as toute la vie devant toi » ou encore « Les jolies filles n'ont pas certains problèmes » FAUX FAUX et FAUX !
Nous avons plein de problèmes, nous les jolies filles. Car nous avons non seulement les problèmes d'êtres humains lambda ET le complexe de la jolie fille. Pour ceux qui se demandent ce que cela signifie : c'est le mal être de cette fille que vous trouvez tous jolie, à qui vous ne laissez rien passer parce qu'elle est jolie et que de ce fait le monde entier serait à ses pieds.
Non, une jolie fille n'a pas nécessairement le monde à ses pieds, sauf si ses parents sont riches et qu'elle peut s'offrir le monde avec leur carte de crédit.
Car que vous le vouliez ou non, au départ, une jolie fille ne sait pas qu'elle l'est, pas comme vous la voyez en tout cas. Jusqu'à ce que vous la fassiez se sentir différente. Oui, vous tous !
Au début, la jolie fille est juste une fille, une jeune fille qui découvre la vie comme toutes les autres, puis arrive le moment où vous messieurs faites irruption dans nos vies et les chamboulez.
Vous êtes peut-être notre bonheur, mais sachez qu'avant tout, vous êtes notre première source de problèmes. Car dès lors que vous vous approchez de nous, jolies filles, vous nous mettez à dos toutes celles que vous ne trouvez pas assez à votre goût.
C'est l'avènement du mal de la jolie fille.
« Pourquoi elle et pas moi ? » Eternelle énigme.
Eh bien mesdemoiselles, nous ne savons pas pourquoi pas vous, mais ce que nous savons, ce que vous n'êtes pas les premières cibles de préjugés idiots, propres aux pré-pubères attardés qui se disent que se faire une jolie fille est un signe de virilité ; ou pire, on n'imagine pas de vous que vous avez déjà du tellement coucher que vous êtes probablement nées sans hymen. Eh oui !
Messieurs, vous nous faites du mal, car vous ne nous défendez jamais, ou très peu. Mais c'est connu que les jolies filles ont du caractère, alors pourquoi prendriez-vous la peine de nous secourir face à une bande de harpies qui attendent impatiemment notre chute, et ne manquent aucune occasion de nous créer des réputations de pute (oui je l'ai dit), de pute. Tout ça partant d'une tenue vestimentaire qui nous va mieux à nous, qu'à elles.
Non messieurs, car c'est vrai que votre gentillesse et votre bravoure s'arrêtent là où commencent nos ennuis. Et puis après tout, ce sont des histoires de filles, ça ne vous regarde pas. Encore FAUX.
Mais passons… puis on grandit, on apprend seule, à faire face aux attaques, aux menaces de filles qui ont peur qu'on leur pique leur copain, car c'est bien connu que les jolies filles sont des chaudasses ! Il y a aussi celles qui ne veulent pas être nos amies, car nous leur faisons de l'ombre, même lorsque nous restons nous même dans l'ombre et enfin, celles qui veulent être proches de nous pour mieux nous tacler. Mais je vous rassure, il y a des exceptions.
Bilan : jolie fille 0,5 – le reste du monde : 1
0,5 car grâce à vous, nous apprenons à nous forger un caractère, nous apprenons à mieux faire face à la méchanceté et surtout nous grandissons.
Puis quand on croit avoir tout vu… BIM ! Encore vous messieurs, mais oui ! Car avec nos formes, on vous provoque. C'est bien connu que nous sommes aguicheuses avec nos jupes, nos robes, nos baggy, survêts… c'est de notre faute si vous nous sifflez dans la rue et que vous ne résistez pas à l'envie de nous mettre une main au cul… et puis quoi ?
De toute façon on aime ça, ce n'est pas la première et ce ne sera pas la dernière. Alors pourquoi changer notre destin de chaudasses. Et puis nous n'avons pas intérêt à réagir, non, sinon c'est la bagarre assurée !
Alors on grandit encore, et on se renferme. A quoi bon en parler ? On devrait s'estimer heureuse de faire autant d'émulsions sur notre passage.
Puis un jour on tombe amoureuse. De celui qui n'est pas comme les autres, celui qui nous pose des questions et qui par conséquent s'intéresse à nous, celui qui aime notre fort caractère et qui aime qu'on fasse des ravages sur notre passage, car il est fier de s'afficher aux bras de cette pute que vous avez trainée dans la boue. Alors on baisse la garde, on se laisse aller à cette délicieuse chose qu'est l'amour, car nous sommes fatiguées de lutter, et après tout, les hommes ne sont pas tous mauvais, tant que nous portons le masque de l'amour.
Et un jour, le masque s'estompe. Le moins prend le dessus sur le plus. Alors nous nous rendons compte que toutes ces douces paroles n'ont été dites que lorsqu'il se trouvait au chaud dans notre vagin.
Oui, c'est cru, mais c'est comme ça. Car ce merveilleux gars qui s'intéressait à nous, ne le faisait que le temps de pisser sur le poteau et de le marquer d'une trace indélébile.
Triste réalité ! C'est vrai qu'ils ne sont pas tous pareils, mais entre ceux qui ont trop peur qu'on leur file entre les doigts et préfèrent prendre les devants en accumulant les conquêtes, et ceux qui nous disent ce que nous avons besoin d'entendre, pour nous rassurer et mieux nous marquer… nous ne savons plus où donner de la tête.
Alors on recommence, on se renferme et de nouveau, on n'ose pas en parler car c'est vrai que toutes les filles vivent la même chose.
Mais dans ce cas, pourquoi aux autres filles, on ne dit pas « ça va aller, tu es jolie, tu vas en trouver un autre rapidement. » ?
Et si nous n'avions juste pas envie d'en trouver un autre et que c'est celui qui vient de partir qui nous convenait en fait ? Et si vous arrêtiez de perdre confiance en vous lorsque nous nous tenons face à vous ? Et si vous arrêtiez, vous le reste du monde, de projeter vos attentes sur nous et de nous reprocher de ne pas être à la hauteur de vos espérances ? Et si vous arrêtiez tout simplement de nous idéaliser ?
Vous feriez plus d'une jolie fille heureuse, et nous pourrions enfin arrêter de nous rabaisser pour rentrer dans cette case que vous nous avez construite.