Le Manoir des Ombres

Dominique Capo

Seconde Partie

La paroi qui fait face à ce coin lecture est partiellement décorée de tentures de velours noir. Elles encadrent une toile dont le format permet de contenir des mensurations humaines. De fait, elle représente Anthëus portant une armure ouvragée. L'épée à la main, son regard semble vouloir transpercer de part en part la personne qui ose contempler son portrait. Généralement d'ailleurs, rares sont ceux qui s'attardent devant lui. ; y compris Ycäel, qui est celui de mes Frères et Sœurs qui fréquente le plus souvent mes appartements Même moi, je ne l'admire que rarement. J'en connais pourtant chaque détail par cœur ; en fermant les yeux, je pourrais vraisemblablement en reproduire chaque trait fidèlement. Je sais que son plastron montre le blason de notre Maison tel qu'il figurait jusqu'en 1730 : une Hydre terrassant un lion gisant à terre, et dont les entrailles sont sur le point d'être déchirées par les griffes de cet animal Mythique. Je n'ai pas encore découvert pourquoi, mais c'est à ce moment là que nos armes ont été modifiées pour ne montrer qu'une Hydre aux corps recroquevillé, aux ailes d'or évasées, à la queue nonchalamment ramassée sur elle même.

Anthëus est donc habillé de pied en cap en costume de soldat. Il est barbu, comme de nombreux guerriers du XIème, XIIème et XIIIème siècle. Ses mains sont protégées par des gants de fer. Une cape vermeille est posée sur ses épaules ; mais de multiples déchirures s'y discernent. Ses bottes sont crottées de boue et de fange. Sa main qui ne porte pas son arme soutient fermement un casque orné de cornes et bosselé. A ses pieds, le cadavre de ce qui parait être un Musulman aux vêtements de l'armée d'Al-Ashraf, est étendu au sol. Je sais aussi qu'à moins de cinq ou six pas de là, en bordure du tableau, s'aperçoivent d'autres combattants Croisés et Arabes. Ils ferraillent et luttent pour leur vie ; tandis qu'en arrière-plan je pourrais aussi facilement reconnaître les murs de Saint-Jean d'Acre assaillis par une multitude de troupes ennemis, si je me tenais devant lui. La cité en flammes est sur le point de tomber. Mon Père a plusieurs fois évoqué devant mes Frères, mes Sœurs et moi cet événement Historique de l'année 1291 auquel il aurait participé, en insistant bien qu'il s'est agit de moment important pour la Lignée des Montferrand. C'est donc pour cette raison qu'il veut que je garde ce portrait de lui à cet emplacement.

Anthëus connaît mon sentiment en ce qui concerne ce portrait. Je ne l'aime pas, et, comme mes Frères et mes Sœurs, il me met mal à l'aise. Son regard m'intimide profondément et me déstabilise. Ycäel m'a souvent suggéré de le retirer de cet endroit pour le mettre dans un coin de mes appartements moins exposé à la vue de tous. J'avoue que cette idée est loin de me déplaire. Mais, en même temps, je ne souhaite pas défier mon Père. Je n'ai jamais saisi pourquoi, mais il tient particulièrement à ce qu'il soit accroché là ; quitte à embarrasser tous ceux qui voudraient pouvoir venir me consulter chez moi. J'ai beau eu, à diverses reprises, le supplier de le déplacer, il n'a rien voulu entendre. Il s'est mis plus d'une fois dans une colère noire dès que j'avais l'audace d'aborder ce sujet devant lui. J'en ai encore des sueurs froides, rien que d'y penser, puisque la dernière fois, il y a une demi-douzaine d'années de cela, il a failli se jeter sur moi dans le but de me faire taire, et en me hurlant : « Tu ne sais pas de quoi tu parles. Cette toile reflète beaucoup plus que tu ne saurais l'imaginer ; son lieu d'exposition également ! Et de toute manière, je ne souhaite pas que, ni toi, ni tes Frères et Sœurs, soient au courant de ce qu'il incarne ; ou que vous contestiez mes choix quant au lieu où je veux le voir trôner ! »

Vous l'avez donc compris, il s'agit là de l'un des multiples points de désaccord qui m'oppose au Patriarche de notre Maison. Ce n'est pas le seul, loin de là, et j'aurai l'occasion de revenir sur les autres au fur et à mesure de mon récit. Je suis pourtant convaincu que si peu de gens viennent prendre de mes nouvelles dans mon « Antre », c'est en partie à cause de cette toile. Il n'y a qu'Ycäel qui ose franchir le pas de ma porte. Evidemment, ce sont toujours pour lui des discussions destinées à servir ses intérêts, parce que lui aussi se dresse contre les décisions d'Anthëus dans de nombreux domaines ; ou bien, c'est parce qu'il a besoin d'un objet ou – surtout – d'un livre de ma Bibliothèque. Dans ce cas, il détourne les yeux du tableau lorsqu'il est obligé de passer devant. Et il s'engouffre à l'intérieur de mon bureau en effaçant celui-ci de sa conscience. Quelle conscience, d'ailleurs, peut-on se demander ? Car Ycäel est de mes Frères et Sœurs celui qui à surement le moins de scrupules.

En tout état de cause, comme pour d'innombrables épisodes liés à l'histoire de notre Lignée, les raisons pour lesquelles mon Père tient tellement à cette Peinture me reste inconnues. Evidemment, dès les années 1890, de même que pour le reste de mes recherches concernant le Passé de notre Maison, je me suis attaché à découvrir pour quelle raison il a une telle importance à ses yeux. Tout ce que j'ai pu apprendre, c'est qu'il était déjà disposé entre ces deux tentures couleur de nuit avant ma « naissance ». Cela faisait longtemps qu'il était exposé au regard de tous quand je me suis définitivement établi en ces lieux au tournant des années 1820. D'autre part, j'ai tenté de savoir si un membre de la Dynastie Montferrand a effectivement participé à la Croisade qui s'est terminée tragiquement par la chute de Saint-Jean d'Acre et le rapatriement en catastrophe des derniers soldats du Christ vers Malte. Malheureusement, aucun indice probant ne me l'a laissé deviné jusqu'à présent. Et pourtant, aujourd'hui encore, si ce n'est quelques témoignages que j'ai glané ici où là sur la date de la conception de cette toile, je poursuis mes investigations en ce sens.

Passons à autre chose et laissons pour l'instant de coté cet encombrant témoignage de l'autorité d'Anthëus. Je voudrais en effet continuer à vous décrire mon lieu de vie. Au-delà, la paroi se poursuit sur deux ou trois mètres jusqu'à l'entrée ouvrant sur mon Bureau personnel ; c'est là où je passe le plus clair de mes journées, et parfois, de mes nuits. Deux hallebardes entrecroisées que m'a offertes Hÿlaire il y vingt-trois ans, - les chiffres sont très importants pour celui-ci - au retour de l'une des ventes aux enchères qu'il fréquente lorsqu'il en a le temps, y sont accrochées. D'après mon Frère, elles datent du XVème siècle. Sachant que je suis un amateur éclairé en matière d'Histoire, il avait, soi-disant, envie de m'être agréable. Pourtant, le jour où il me les a remises en main propre devant tout le reste de la Famille, il m'a dit qu'elles valent la coquette somme de 400 000 dollars pièce. Connaisseur comme il est en matière d'investissement financier, je veux bien le croire. Mais cette information qu'il était inutile de mentionner m'a choqué. Et j'ai alors réalisé qu'il ne m'a fait ce cadeau uniquement pour me faire plaisir. C'est, en outre, il faut le souligner, du Hÿlaire tout craché. Cette manière de ramener ses actes et ses paroles à l'argent est un trait de sa personnalité le plus marqué. Malgré tout, ce sont deux objets qui me sont chers.

Maintenant, quittons cette antichambre ; nous nous y sommes que trop attardé. Et entrons dans mon Bureau personnel. Evidemment, c'est là que je me trouve actuellement, alors que j'écris ces lignes. Assis à ma table de travail, ma main court sur les feuillets qui me servent à retranscrire ces souvenirs. J'y suis confortablement installé dès avant l'aube. C'est là que j'effectue mes nombreuses recherches sur les Origines de ma Lignée, que j'étudie livres et parchemins que j'ai accumulé en ces lieux depuis des dizaines d'années. C'est aussi là que je décrypte les Mythes et les Légendes du Monde entier, à l'affut du moindre indice qui pourrait me mettre sur la voie de la Vérité. Mais, si je rédige des centaines de textes – parfois brefs, parfois très longs -, c'est toujours à l'aide d'une plume et à l'encre de Chine. C'est une habitude qui ne m'a jamais quitté. Et bien que les techniques aient évoluées depuis les années 1840, je suis réticent à user de stylos-billes ou autres claviers d'ordinateurs.

Si je lève les yeux de mon pupitre, la première chose que je visualise en face de moi, c'est l'immense Bibliothèque qui couvre la paroi de part en part. Elle est constituée de dizaines d'étagères accolées les unes aux autres. Elle l'habille de haut en bas jusqu'au plafond, c'est-à-dire, sur une bonne quinzaine de mètres. Car, en effet, outre la partie basse de la pièce dans laquelle je me trouve, existe un second niveau. Ce dernier est composé d'un balcon aux garde-fous en bois ouvragé qui fait le tour de la pièce. Les dessins de sa balustrade évoquent des anges et des démons se mêlant les uns aux autres dans un corps à corps effréné. Ses rayonnages disparaissent progressivement au sein la charpente. Puis, ils atteignent ses combles empoussiérées et constellées de toiles d'araignées ; car ces dernières n'ont certainement jamais été nettoyées depuis la construction du Manoir Familial.

Cette Bibliothèque contient de fait l'essentiel de mes collections de livres. Je ne les ai jamais comptés, mais je pense qu'ils doivent se compter en milliers ; je dirai, peut-être, entre vingt et trente milles volumes. Il faut dire que j'ai commencé à les accumuler dès mon arrivée en ces lieux. Au début, évidemment, ne s'y trouvaient que de vieux ouvrages qu'Anthëus y avait entreposés depuis longtemps. Lorsque j'ai réaménagé la pièce afin qu'elle corresponde davantage à mes attentes, ils étaient enfouis sous des monceaux de détritus. L'endroit n'était en effet plus utilisé depuis des années, et il m'a fallu de nombreuses semaines d'efforts avant de pouvoir lui redonner un aspect convenable. Puis, progressivement, je dirai, à partir des années 1830 et mon installation définitive au Manoir Montferrand, j'ai constitué mes propres collections. Tout d'abord, j'ai nettoyé, rhabillé et redisposé de manière plus ordonnée les documents déposés là par mon Père. Ils étaient dans un état lamentable, car le Patriarche n'a que peu de considérations pour la chose écrite ; il lui préfère l'action pure, voire, la brutalité parfois. La réflexion n'est pas un de ses traits de caractère le plus marqué. Et heureusement que Vÿvien intervient régulièrement dans ses décisions, car je me demande comment il pourrait gérer efficacement le Domaine et ses dépendances si il ne l'avait pas à ses cotés. Déjà que celui-ci est dans un état quelque peu vétuste, à l'image de ses livres dont j'ai hérité, je n'ose pas songer quelle allure aurait notre demeure Familiale s'il s'en occupait seul.

Les recueils que j'y ai découverts n'étaient que quelques centaines. Ils étaient éparpillés sur les innombrables étagères qui constituent le mobilier consacré à cette immense Bibliothèque. Ces dernières étaient pratiquement vides, et ce n'est qu'au fur et à mesure de mes achats ultérieurs qu'elles sont enrichies. Et il m'a donc fallu user de beaucoup d'énergie et de moyens afin de lui donner le lustre qu'elle possède actuellement.

Ceci a été facilité par le fait que je suis un lecteur vorace. Si je ne lis pas deux ou trois livres par jour, c'est que mes occupations extérieures m'en empêchent. Mais, ce n'est que très rarement le cas. Comme je l'ai déjà dit, je quitte très peu mes appartements, si ce n'est pour me joindre aux autres membres de ma Lignée à chaque fois que nous devons prendre un repas ensemble ; à midi et sept heures du soir habituellement. Mon Père et ma Mère sont en effet réglé comme des horloges à ce sujet, et ils sont très à cheval sur l'exactitude. Ils ont gardé cette habitude de l'époque où ils fréquentaient la noblesse de l'Ancien Régime. Et les bouleversements qu'ils ont connus depuis n'ont rien changé à cela. Les fois où ils ont dérogé à cette règle que l'ensemble de mes Frères et Sœurs doivent suivre à la lettre lorsqu'ils sont au Manoir, doivent se compter sur les doigts d'une main.

Je dévore de fait littéralement mes deux ou trois livres par jour, avant de les ranger dans ma vaste Bibliothèque par auteur et par ordre alphabétique. Je suis très méticuleux sur ce point, et je pourrais reconnaitre l'emplacement de chaque ouvrage les yeux fermés, même si cela fait des dizaines d'années que je l'ai consulté. Ma mémoire phénoménale me facilite les choses. Mes immenses Connaissances dans les multiples aspects du Savoir auxquels je voue ma vie avec passion, me permettent également de m'y retrouver avec une aisance qui en déconcerte plus d'un. D'ailleurs, l'unique fois où Chÿlderic m'a fait l'honneur de venir me voir dans la pièce où j'écris ces lignes en ce moment même, celui-ci a été surpris par l'ampleur de mes rayonnages. Je ne demande s'il n'en n'a pas été effrayé, vu la pâleur de son visage après avoir fugitivement ausculté l'endroit des yeux. J'ai bien cru qu'il allait se trouver mal ; d'autant que j'ai immédiatement discerné des perles de sueur au sommet de son crane dégarni. Il est exact que Chÿlderic n'est pas vraiment familiarisé avec les espaces confinés. Lui, il est davantage accoutumé aux grandes plaines et aux steppes. Mais je n'aurai jamais songé que de contempler tant d'ouvrages puisse le mettre dans un tel état. Quant à Ycäel qui, lui, vient chez moi assez fréquemment, il n'est pas sujet à ce genre de symptômes. Au contraire, il se sent plutôt à l'aise dans cette pièce. Il aime y flâner et y explorer ses éventaires. A chaque fois qu'il est là, il y examine quelques instants les tranches des livres qui s'y devinent. Il en prend un, l'ouvre, le feuillette, le remet en place. Il s'en empare d'un second, recommence à parcourir négligemment ses pages, avant de le reposer. Il en extrait un troisième, un quatrième, etc., accomplissant à chaque fois les mêmes gestes, jusqu'à ce qu'il en trouve enfin un qui l'intéresse. Et, finalement, comme si de rien n'était, il me dit : « Quelle merveille ! Je n'aurai jamais cru que tu aie pu dénicher une telle merveille un jour ! Je me demande dans quel trou à rats tu l'as débusqué ; quel est le bouseux qui a pu te le vendre pour quelques sous, alors qu'il mériterait sa place dans une Bibliothèque digne de ce nom, et non dans ce nid à poussière ! Je te le prends ; je te le rends tout à l'heure ! »

Ycäel me fait alors un petit signe de la main, avant de me gratifier de son plus beau sourire. Il me lance une œillade enchanté, comme s'il venait de me déclamer son plus beau compliment. Il rajoute parfois : « Toi et tes recherches ! Au moins, cela n'a pas que des désavantages. A fouiner dans le passé de la Famille, cela peut être utile ! ». Avant de franchir le pas de ma porte et de disparaître aussi vite qu'il était arrivé.

Cette façon de faire est symptomatique d'Ycäel et il la répète plusieurs fois par semaine. De temps en temps, il la reproduit jusqu'à trois ou quatre fois dans une seule journée, et je suis obligé de le reconduire à la porte de mes appartements sans ménagements. Car, il lui arrive de me déranger en pleine étude de textes sur lequel je suis obligé d'utiliser la totalité de mes facultés intellectuelles afin d'en comprendre le sens. Par exemple, lorsqu'il s'agit de traités ésotériques rédigés en latin ou en grec ancien qu'il m'est difficile de décrypter et de pénétrer. Quand c'est le cas, Ycäel surgit alors devant moi, essaye de deviser de ses éternels problèmes d'argent, des remontrances qu'Anthëus lui a exprimées un peu plus tôt. Il se rend compte que je ne l'écoute pas. Il marmonne des paroles indistinctes, avant de se tourner vers les étagères de la Bibliothèque les plus proches - il est rare qu'il monte à l'étage -, et commence son inspection détaillée des lieux.

Parmi ces dizaines de milliers d'ouvrages, sont exposés ceux qui pour lesquels j'ai une affection toute particulière. Non parce qu'ils rares et ont une valeur monétaire importante ; quoique cela puisse être le cas. Mais, surtout, parce qu'il m'a fallu énormément de temps, de patience et de ténacité, pour les acquérir. De toute manière, quand j'ai besoin de fonds pour me les approprier, je n'ai qu'à demander à Hÿlaire de me fournir l'argent, lorsqu'il ne les achète pas lui même, et les difficultés s'aplanissent. C'est aussi parce qu'ils m'ont ouvert des portes sur des Enseignements dont je ne soupçonnais pas l'existence.

De fait, c'est grâce à plusieurs d'entre eux que j'ai pu débuter mes recherches sur la Famille Montferrand. C'est par leur intermédiaire que j'ai eu Connaissance de certains faits historiques auxquels mon Père, ma Mère, et certains de mes Frères et Sœurs ont été mêlés au fil des siècles passés. Dans les années 1830, c'est en me plongeant à corps perdu dans les auteurs de l'époque, que j'ai pu surmonter les épreuves qui ont failli me faire perdre la raison durant cette période de ma vie. C'est à ce moment là que j'ai vu en eux une échappatoire aux maux qui me tourmentaient. C'est aussi à ce moment là que j'ai réalisé le Pouvoir qu'ils détenaient. Et c'est enfin à ce moment là que je me suis aperçu avec quelle aisance je retenais les textes qui y étaient imprimés.

Beaucoup sont consacrés aux Mythes et aux Légendes du monde entier. De la table de travail derrière laquelle je suis actuellement, je vois trôner l'Enéide de Virgile en bonne place. A coté de lui apparaît l'Agamemnon d'Eschyle. Je distingue aussi le fameux Ramayana, ce poème Epique Hindou rédigé par la main d'un inconnu au cours de la période la plus reculée de ce Sous-continent. Evidemment, celui-ci est accompagné du Mahabharata. Les Eddas Védiques sont exposés non loin de là, ainsi que le Popol Vuh des Mayas. Et ce ne sont que quelques exemples parmi d'autres. Car d'innombrables ouvrages évoquant ces récits nés à l'Aube des Ages inondent les rayonnages de ma Bibliothèque. Ce sont des textes que je chéris particulièrement et que j'ai consulté à de nombreuses reprises au cours des décennies. Quelques uns sont d'ailleurs cornés, leurs pages annotées d'une multitude de commentaires. D'autres ont leurs marges encombrées de renvois en direction d'ouvrages moins connus ou plus obscurs pour le profane. D'autres encore ont leurs tranches détériorées au fur et à mesure de mes manipulations. Il m'est même arrivé de devoir en racheter un ou deux, parce que devenus inutilisables au fil des ans ; je pense à l'Agamemnon, qui m'a beaucoup servi, au cours de ces derniers mois notamment puisque son auteur se réfère à plusieurs reprises à la Timée de Platon. Et comme je suis actuellement en train d'écrire un essai sur sa description de l'Atlantide, je me suis très souvent plongé dans les divers ouvrages qui évoquent cet auteur.

Signaler ce texte