le manteau de plume
My Martin
Paris (7e). Musée du Quai Branly - Jacques Chirac
cape Tupinamba (16e siècle)
plumes, coton, fibres végétales
décorée de perles de verre
Les Tupinamba sont des tribus guerrières qui occupaient un territoire allant de l'Amazonie, à la région de Rio de Janeiro
jadis, nudité intégrale, polygamie, anthropophagie ritualisée (mise à mort des Indiens Chané)
après avoir combattu, les ennemis capturés au combat étaient tués et mangés ; le rituel permettait de récupérer la force de l'ennemi
Jean de Léry (1534-1613). Origine modeste, formation de cordonnier, voyageur, écrivain. 'Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil' (1578)
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7 juin 1494. Le traité de Tordesillas (Espagne, province de Valladolid) délimite les zones d'influence respectives de l'Espagne et du Portugal
Conclu sous l'égide du pape Alexandre VI Borgia (1431-1503), dans le cadre du processus des grandes découvertes, le traité divise le monde entre une zone réservée à l'Espagne (nord) et une zone réservée au Portugal (sud)
1522. Découvert le 22 avril 1500 par le navigateur portugais Pedro Álvares Cabral (1467-1520), le Brésil ('La Terre de la vraie Croix') devient pleinement possession de la Couronne portugaise
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Les Amérindiens sont exterminés par les colons portugais
Selon Marta Maria Azevedo, démographe et anthropologue, environ 70 % de la population native du Brésil fut éliminée par la faim, les guerres, l'esclavage, les maladies
« De 1500 à 1910, la politique indigéniste brésilienne fut, sans l'ombre d'un doute, génocidaire »
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24 avril au 10 septembre 2000. São Paulo, parc d'Ibirapuera
exposition de la Redécouverte ; exposition commémorative des 500 ans du Brésil (1500-2000)
panorama de l'histoire de l'art brésilien ; depuis l'époque antérieure, à l'arrivée des Européens
deux leaders Tupinamba
dona Nivalda (67 ans)
Aloisio Cunha Silva (41 ans)
sont attirés par l'une des pièces du fonds du Musée National de Copenhague
un manteau de plume rouge
Dona Nivalda a souvent entendu parler des manteaux Tupinamba ; elle ignorait que l'un d'eux était présenté dans l'exposition
son cœur s'emballe
dona Nivalda et Aloisio Cunha Silva pleurent
le manteau ne peut retourner à l'étranger
il doit revenir en son lieu, auprès du peuple Tupinamba
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Peuple Tupinamba de Olivença, au sud de Bahia
la fin d'un processus de négociation, mené par des défenseurs des droits des peuples premiers et des diplomates brésiliens
2022. Danemark, Copenhague. Depuis 1689, le musée national conserve une cape du peuple Tupinamba
tissée en fibres naturelles, recouverte de milliers de plumes d'ibis rouges -hauteur, un mètre vingt
restituée au Brésil, la cape rejoindra les collections du musée de l'Indien, à Rio de Janeiro
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Portés lors des rituels traditionnels, les manteaux sont collectés au Brésil à la période coloniale, par les Européens ; ils sont intégrés dans les collections royales
les manteaux des Tupinamba font partie des imaginaires européens
achetés, troqués, volés, ils étaient recherchés, dans les cours royales
représentés sur les gravures, toiles, tapisseries, fresques
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il existe onze manteaux Tupinamba dans le monde, confectionnés entre les 16e et le 17e siècle
constitués de plumes rouges, ils sont le symbole culturel du peuple premier Tupinamba
tous propriétés des musées européens
dont cinq manteaux au Danemark -association nationale des musées
par ailleurs, les Tupinamba souhaitent rapatrier des objets (tambours, flûtes, massues, etc.), actuellement hors du Brésil
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le peuple Tupinamba (4 600 Amérindiens)
au sud de l'État de Bahia, le long de la côte atlantique, à 450 km de Salvador de Bahia
entre les villes de Ilhéus, Una, Buerarema et São José da Vitória
le peuple lutte pour la reconnaissance de sa culture
2001. Les Tupinamba obtiennent la reconnaissance ethnique par la Fondation Nationale de l'Indien
création du groupe technique pour l'inventaire territorial de leur situation, depuis l'année 1500
les Tupinamba engagent une action pour reconquérir leur territoire -47 376 hectares
depuis 2004, les Tupinamba affrontent les attaques et les assassinats des représentants de leur peuple
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Gliceria Tupinamba (41 ans) est une femme leader de la communauté de la Serra do Padeiro activiste, artiste
elle reçoit une mission des Encantados (les Enchantés ; le monde des ancêtres, des esprits) -garantir le retour des manteaux
d'origine afro-brésiliennes ou autochtones, les Encantados sont des entités magiques ; elles interviennent dans les cérémonies, comme le candomblé -un syncrétisme entre le catholicisme des colons portugais et les rites venus d'Afrique noire, avec les esclaves
les Encantados rendent sacrés, les milieux naturels
« Au sein de notre peuple, les manteaux ont une vie. Un objectif »
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En référence, le manteau du musée du Quai Branly, à Paris
Gliceria Tupinamba reproduit un manteau -depuis 2006, trois manteaux
« Sa confection implique toutes les personnes de la communauté, des enfants, aux ancêtres ; recherche des plumes, collecte d'abeilles tiúba, enseignement des techniques de tissage par les anciens de la communauté »
coton brut, cordon filé au fuseau, tissage au moyen d'une aiguille de jute
la trame de coton brut est tissée suivant la technique du jereré (nœuds), un outil de pêche utilisé par les anciens du village
avec de la cire d'abeille de la Serra do Padeiro, la trame de coton brut est resserrée
Le tiúba ou uruçu-gris est une espèce d'abeilles sans dard, présente dans les États du nord du Pará et du Maranhão
les abeilles méliponides (Meliponini. 550 espèces, 58 genres) vivent principalement dans les régions tropicales, notamment au Brésil, qui en abriterait 250 espèces -jatai, uruçu, mandaçaia, mandaguari, …
faible indice glycémique ; leur miel est recherché pour la cuisine gastronomique, mais aussi, pour l'industrie pharmaceutique ou les cosmétiques
sur la cire, Gliceria Tupinamba dispose trois mille plumes -pas de guara rubra, l'ibis rouge ; ces oiseaux ont disparu dans la région
la couleur brune domine
la couleur
des plumes des oiseaux de la communauté
et de la terre, que les Tupinamba défendent