Le mardi s'il fait vraiment encore froid

sbeno

Le mardi c’est tout autre chose…

On s’y plait, on s’y prélasse. Le lundi, avec Facebook, Twitter et compagnie on a eu le temps d’organiser le mardi.

Alors on se réveille tôt. Peut être un peu trop d’ailleurs.

Le café on le prend chez soi cette fois-ci. Et ça sent bon, de si bon matin. L’odeur envahit tout l’appartement, même la salle de bain qui ressemble désormais à une cafetière géante. On aère surtout pas, car les parfums se mélangent : Le café, la couette toute chaude, la nuit endiablée, les tartines grillées.

On s’habille bien chaudement. Hé oui, la météo, elle, n’a pas changé.

La journée du mardi est placée sous le signe de la moto. Ma très vieille motocyclette que je dois, encore, réparer. On m’avait bien prévenue. La moto est un gouffre financier, « si c’est une vieille moto, tu pourras rouler un jour sur deux ». « Ca tient plus ces bécanes ! » Mais j’avais pas écouté… Encore. Elle était belle, elle l’est toujours. Elle ne roule pas, mais j’peux dire qu’elle est à moi. On découvrira plein de trucs ensemble, de l’imaginer, déjà, j’en tremble.

Alors il faut remorquer.

En plein Paris.

Avec une voiture et une corde pas si solide finalement.

Et rouler juste à côté des angoissés, stressés, énervés, les automobilistes Parisiens. « Marche ou crève ». Ca m’agace tellement ces pourritures qui te font des queues de poissons juste devant le capot de ta Punto. Et qui risquent de peu de renverser ZEPHIR, ma bécane verte et son passager avec. Vieille bécane, en voilà une belle aventure.

 Le mardi, si c’est bien le lendemain du lundi, on attend le plombier. Encore et toujours.

Il devait passer lundi. Lundi c’était bien. 1er jour de la semaine, rien à faire, sauf penser et attendre que la journée se termine.

Et le mardi on attend toujours.

En fin d’après midi, on prend son téléphone à deux mains, oui de mes deux mains ! Et dans un Français très élégant, on crache à la gueule du plombier des mots pas très réjouissants.

Sur le chemin du cinéma, en début de soirée, on croise une poussette abandonnée.

Qu’à t-il bien pu se passer ? On imagine le pire. Un bébé volé ? Une maman excédée ?

La poussette n’est pas là depuis si longtemps pourtant. Il pleut, elle est sèche. Aurais-je raté le coche de devenir le héro de mon quartier ? Du tout Paris ?

Et puis, tout seul, on se console à voir sortir la mère et son petit de chez l’épicier, bouteille de lait à la main. Ca respire le bonheur à plein nez, le bon bain chaud des mamans, les batailles navales dans l’eau.

Baisers volés, envolés dans les bulles de savons.

Le mardi, si c’est vraiment le lendemain du lundi, si c’est vraiment encore l’hiver, s’il fait vraiment encore froid, on est pas chez soi et on voit la vie qui continue encore et toujours.

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