Le Monde des Couleurs

Il était une fois, non loin d'içi, dans un petit village vivait la plus belle fille qu'on n'eût su voir. Elle avait le teint si doux, la peau si pâle que le soleil n'osait à peine effleurer les traits de son beau visage. Sa longue chevelure d'or semblait être tisée par les mains de l'amour tant elle était finement soignée, délicatement brossée et relevée en arrière par de fins rubans d'argent. Ses longs cils courbés accentuaient la grandeur de ses yeux merveilleux.

Mais un terrible voile blanc avait recouvert ses fragiles pupilles.

De jour en jour, le monde était devenu de plus en plus noir, le ciel, la terre s'assombrissaient, jusqu'à devenir l'obscurité la plus totale.

Louison avait perdu son beau sourire, elle ne riait plus, elle était morose.

Un jour, Louison s'assit contre la cime d'un arbre et se mit à pleurer, de chaudes et lourdes larmes coulèrent le long de ses joues. A seulement quelques pas de là, un charmant ourson entendit les pleurs de la petite fille et prit de chagrin, il vint à sa rencontre.

" Mais que t'arrive t-il, bel enfant, pourquoi pleures tu ? demanda Ourson

- Je suis triste, les couleurs ont disparu, il n'y a que du noir autour de moi. Je ne pourrai plus jamais reconnaître les couleurs ! Moi qui les aimais tellement !

Petit ours observa les yeux gonflés de larmes de la petite fille :

- Je n'aime pas te voir comme ça, je vais te redonner le sourire, à nous deux, nous allons les retrouver ces fameuses couleurs. Les couleurs n'ont pas disparu, elles sont encore bien présentes tout autour de toi, elles n'ont pas bougés. Elles ne sont plus visibles à tes yeux, certes, ce n'est pas pour autant que tu ne pourras plus jamais les distinguer, les reconnaître, les admirer, bien au contraire, tu as désormais un rapport encore plus intime avec elles.  Dorénavant ce n'est plus les couleurs qui viendront à toi mais c'est à toi de venir vers elles, de les apprivoiser. Tu verras chacune à sa particularité et son propre caractère ! (...)