Le musée

sqark

Toujours tiré de "D'autres vivent encore".
Ma vie est un musée vivant et amusé
Où s'endort et s'éveille un dédale de salles.
Près des poutres qui ploient, des voyageurs s'installent
Face aux toiles courbées, vernies et alignées.
 
C'est un musée sans fin, où des corps faisandés,
Tels de glabres pantins s'étreignent sans chaleur.
Ici nul n'est sérieux, et les badigeonneurs
Galvanisés, peignent encor, persuadés
 
Qu'il faut faire du Beau, et faire jusqu'au bout.
Les tableaux sont partout, même sur les rideaux,
Si bien que l'œil avide, avec l'air d'un matou,
 
Danse médusément vers un lointain radeau.
Dans ce musée de l'être où l'on expose un rêve,
Peut se cacher un maître au milieu des élèves.

 

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