Le nid - Chapitre 1

Blk

Sarah est une jeune femme seule et perdue. Alors qu'elle pleure, on lui offre une étrange poupée qu'elle chérit particulièrement et qui la conduira dans une étrange aventure.


CHAPITRE 1

Elle était là. Assise sur un banc, les larmes aux yeux, le mascara qui coule et le visage déformé par la douleur. Sarah venait de perdre la dernière famille qu'elle avait, son frère, la seule personne la raccrochant encore à la réalité, à la vie.
Devant ce banc défilaient des passants, venant et partant poursuivre leurs vies. Tant de personnes, mais aucune pour faire attention à Sarah dont les cheveux cachaient le visage décomposé de tristesse.
Elle était en morceaux, elle avait l'impression de n'avoir plus aucun contrôle sur sa vie, en avait-t-elle d'ailleurs encore une? Elle n'avait plus de job depuis plus d'un an, et n'avait jamais vraiment eu d'amis. Et maintenant, sans son frère, elle tombait dans un néant social, total, elle chutait dans une abysse noire sans aucun espoir auquel s'accrocher. Assise sur un banc, les larmes traçant des rivières de mascara sur sa peau blafarde, elle était dans un état de choc. Enfermée dans une bulle de tristesse et de peur, invisible elle essayait de penser. Sans succès.
- Madame? Madame?
Une main posée sur son épaule la sortit de sa stupeur. Elle leva doucement son visage et écarta ses longs cheveux raides qui s'étaient plaqués sur son visage mouillé.
Une dame, toute habillée de blanc lui sourit d'un regard inquiet. Sarah, qui s'était enfermée dans sa noirceur, fut quelque peu éblouie par tant de blancheur.
- Oui?
- Je suis navrée de vous déranger, mais vous sembliez si triste sur ce banc... J'ai fabriqué cette petite poupée et je pense qu'elle vous aidera.
Sarah prit la poupée, intriguée. La dame lui sourit gentiment et partit.
La poupée faisait la taille de sa paume. Elle était faite en laine rouge et portait une petite robe de coton blanc, la même que la dame qui l'avait fabriquée. Elle était douce et belle. Sarah se demandait pourquoi cette dame lui avait offert cette poupée et en quoi elle allait l'aider. Sarah voulu remercier cette étrange dame, malgré son geste incongru, ça faisait une éternité qu'on n'avait plus eu un geste bienveillant envers elle. Mais lorsqu'elle leva les yeux, la dame était déjà loin. Sarah aperçu la blancheur de sa robe se frayer un chemin entre les passants. Elle serra la poupée dans sa main, se décida de bouger son corps maigrelet  et se dirigea vers son appartement.

Avec ses grandes jambes, elle avançait relativement vite. Ce qui la réconfortait. Elle voulait s'éloigner le plus vite possible de cette foule trop vivante pour elle. En quelques minutes, elle était arrivée devant la porte bleue de son immeuble. Dans quelques instants, elle serait enfin tranquille.


Son appartement, si on peut appeler ça un appartement est constitué d'une pièce principale, assez grande que pour accueillir une kitchenette, une petite table en bois avec deux chaises et un divan. Son lit se trouve sur la mezzanine, couchée, elle peut voir le ciel à travers une lucarne. La douche et la toilette se trouvent sur le palier. Petite pièce étroite et sale qu'elle doit partager avec ses deux voisins, une vieille dame qui ne sort jamais de son appartement et qui peint inlassablement la vie qu'elle aperçoit par sa fenêtre sur de petites toiles. Et un petit homme trapus, la quarantaine, avec une moustache de mauvais goût et qui adore les perruches et Elvis Presley. Autant dire qu'elle n'avait pas beaucoup de contacte avec ses voisins.

Elle avait trouvé ce studio dans la lucarne pour un loyer de misère. Mais avec les inconvénients qui vont avec. L'été, il faisait si chaud qu'elle avait du mal à respirer. Et l'hiver, elle devait s'enrouler dans trois couvertures pour dormir sans être réveillée par le froid.

Sarah, n'ayant pas beaucoup d'argent, elle se débrouillait avec des contrats de serveuses de courte durée, se contentait de cette petite pièce, qu'elle essayait de rendre coquette et chaleureuse. Elle passait la plupart de son temps à regarder par la fenêtre et s'imaginer des histoires dans les nuages. Parfois elle sortait, quand elle avait faim ou pour essayer de se changer les idées. Avant, elle allait voir son frère qui habitait à deux rues de chez elle, dans un bel appartement. Elle y prenait un long bain, avec des huiles de toutes les senteurs et puis partait. Maintenant elle allait devoir se contenter de la douche du palier et se frayer un chemin entre poils et cheveux, restés collés sur les murs noirs de moisissures.
En soit, elle était contente de son appart. Elle avait un toit et grâce à cette petite pièce, on la laissait tranquille.
Couchée sur son lit, qui à force d'habitude avait prit la forme de son grand corps maigrelet, elle regardait les nuages et pensait à cette femme qui lui avait donné cette drôle de poupée incroyablement douce et qui avait un doux parfum qu'elle ne savait décrire. Étrangement elle la rassurait. Elle tomba endormie et se réveilla avec les premiers rayons de soleil qui vinrent lui caresser le visage.


Aujourd'hui Sarah a pu dégoter un contrat de serveuse pour un mariage. Elle devait y être pour 14h et finissait normalement à 22h… ça lui permettrait de gagner 94€ pour 10h de travail. Avec ca elle pourra vivoter encore deux semaines et payer sa facture d'électricité.


Toujours lovée dans son lit, elle tira la lourde couverture et entreprit de lever son grand corps gringalet. Elle déplia ses longues jambes, s'assit en essayant d'éviter la grande poutre en bois qui traversait son plafond et descendit l'échelle. Son ventre réclamait pitance, il grognait, gargouillait et la réclamait à l'ordre. En effet, elle n'avait plus mangé depuis deux jours, ou trois, elle ne savait plus. Mais aujourd'hui elle devait manger, remplir un peu son ventre, afin de de tenir jusqu'à la fin de son service.

Elle regarda sa montre, seul vestige de sa défunte mère, il était 11h30. Avec 1h30 de transport en commun jusqu'à la salle du mariage, elle devait se dépêcher.

Elle enleva le t-shirt trop grand, qui lui servait de pyjama: s'enroula dans un essuie et prit son courage à deux main pour affronter la douche commune.

Avant chaque douche, elle se demandait si elle en ressortirait vraiment plus propre. Mais avec des années de pratique, elle a pu construire des stratégies afin d'éviter les pièges de la salle d'eau.

Elle ouvrit la porte, se faufila jusqu'au palier et entra dans la douche. Le tout était de faire attention que ni son corps ni sa serviette ne touche les murs. Elle fit donc tenir dans un équilibre précaire sa serviette sur la poignée de la porte.D'un coup sec de la main elle fit couler l'eau de la douche qui devint rapidement chaude. Elle avait maintenant trente seconde pour se laver. A 31 seconde, l'évacuation ne pouvait plus engranger d'eau et les poils, cheveux, et autres éléments inconnus commençaient à sortir du conduit et venaient contaminer l'eau stagnante. Sarah commença à compter.

Un, deux, trois, le gel douche dans la paume de la main. Quatre cinq, six, … dix Sarah se lave les cheveux. De onze à 20, elle lave son corps. 21, 22, 23… elle se rince. 25 ! Record battus. Elle coupe l'eau et tend sa main vers sa serviette encore propre et intacte. Elle tend son bras pour l'attraper et au même moment elle voit la poignée tourner, ce qui fait tomber sa serviette. Le drame. Sa serviette était maintenant mouillée et … poilue. C'était le voisin qui voulait prendre sa douche. Sarah le haït sur le moment. A cause de lui, sa journée était foutue. Elle allait devoir traverser le couloir nue, et essayer de trouver une solution pour se sécher.

Sarah écouta à travers la porte les pas du voisin qui s'éloignaient. Il claqua la porte en ronchonnant. C'était le moment. Elle couru vers sa chambre avec au bout des doigts sa serviette qui la dégoûtait tant. Enfin elle arriva dans sa chambre et ferma la porte. Elle jeta sa serviette au fond de la pièce et dû prendre un de ses pulls en guise de serviette. Elle allait devoir faire une lessive. Elle enrageait en pensant qu'elle allait devoir utiliser 5€ inutilement.

11h50, si elle voulait manger, il fallait se dépêcher.

Elle enfila vite fait son pantalon noir et sa chemise blanche, ses seuls habits de travail. Ensuite, Sarah chercha des yeux ses chaussures noires. Elle en trouve une en dessous du fauteuil et l'autre sous la serviette sale. Elle glissa avec difficulté ses pieds trop grands dans ses chaussures trop petites, attrapa ses clefs et son sac et sortit de sa chambre.

Soudain, alors qu'elle était en train de fermer sa porte à clef, elle sentit une odeur de tabac froid. Elle se retourna et vit Elvis, enfin, monsieur Durieux, son voisin moustachu. Petit, trapus et sans aucune élégance, Sarah trouvait son voisin assez repoussant. Il portait sa moustache avec fierté, et pensait que celle-ci lui donnait un certain charme auprès des femmes. Mais celle-ci était drue, sale et jaunissait par endroit à cause de la fumée de cigarette. Monsieur Durieux avait deux petits yeux bruns rapprochés couronnés de sourcils bruns touffus qui juraient avec son crâne chauve et ridé.
Sarah savait que son voisin attendait tous les jours, tapis derrière sa porte, qu'elle sorte, ou qu'elle aille prendre sa douche. C'était le genre d'homme qui était en soif d'amour et qui n'avait pas peur d'aborder toutes les femmes qu'il croise pour faire un commentaire sur leur façon de s'habiller, la couleur de leurs yeux et parfois même sur le rebondi de leurs fesses. En bref, c'était un beauf. Le type d'homme vulgaire et fermé qui croit connaître toutes les vérités et qui ne se prive pas de donner son avis sur tout et n'importe quoi. Le genre de type qui regarde le foot au bistrot et qui tape sur les fesses de la serveuse pour avoir sa dixième bière. Celui qui parle fort, rigole à ses propres blagues vulgaires et qui ne sait pas dévier son regard d'un décolleté. Un homme que Sarah essayait d'éviter. Mais comme tous les jours, il était là sur le palier voulant lui parler.

Ho bonjours Mademoiselle ! Quel heureux hasard de vous croiser sur le palier. Je suis désolé pour tout à l'heure dans la douche, je ne voulais pas vous déranger.

Bonjour Monsieur. Dit brièvement Sarah voulant éviter la conversation. Je suis désolée mais je suis pressée, je pars prendre le tram.

Parfait, j'allais justement le prendre, je dois racheter de la nourriture pour mes perruches.

Une journée qui commence bien. Sarah devra supporter pendant tout son trajet la conversation ennuyeuse et la blagues lourdes de son voisin. Après cinquante minutes qui lui semblèrent une éternité, un bus puis un métro, il sorti du wagon et parti. Enfin.

Elle sorti deux arrêts plus loin pour prendre sa correspondance et en profita pour prendre un sandwich au coin de la rue. Elle  vissa ses écouteurs au fond de ses oreilles, s'enferma dans son mur de musique et mangea tranquillement son sandwich dans le bus.

Arrivée à destination, elle descendit du bus, et marcha jusqu'au lieu de réception. Ses pieds lui faisaient déjà mal. Elle vit un petit ruisseau et, ayant une dizaine de minutes d'avance, se déchaussa et fit tremper ses pieds dans le courant de l'eau. Celà lui fit un bien fou. La fraîcheur de l'eau apaisa les douleurs qu'elle commençait à sentir. Elle resta là quelques minutes à écouter le ruissellement de l'eau. Elle sécha ensuite ses pieds, enfila ses chaussures et se remit en route.

Arrivée à la salle, on la mit directement au travail. Dresser les tables, laver les verres, disposer les bouquets. Elle et ses cinq autres collègues avaient déjà beaucoup de travail. Et il faisait tellement chaud dans cette salle, que déjà des traces de transpirations paraissaient sur sa chemise blanche.

Elle connaissait déjà deux des serveurs. La première était Coraline, elle était un peu plus jeune que Sarah, elle avait 25 ans. La jeune fille faisait beaucoup d'interim et pénnait à trouver un travail fixe malgré ses études de lettres. Elle se contentait donc de travails comme celui-là, le temps qu'elle trouve un job qui lui convienne. L'autre serveur s'appelait Tim. Il était propriétaire d'une friterie et travaillait parfois pour le traiteur pour arrondir ses fins de mois.

Et commença ainsi un service de dix heures, ce qui lui sembla une éternité. Service à l'assiette, chaussures trop petites après seulement trois heures elle avait les pieds en sang et les muscles en compote. Ils n'étaient pas assez que pour assurer un service correcte. Le traiteur leurs mettait la pression et n'avaient pas le temps de souffler.

Après six heures, dans un moment de battement, elle courut aux toilettes se rafraîchir et panser les plaies qui couvraient ses pieds. Enfin un peu de repos. Elle s'assit sur une des toilette et commença à pleurer de fatigue et de tristesse. Après quelques minutes elle se reprit, sécha ses yeux et sorti. En voulant se rafraîchir le visage, elle vit une petite poupée rouge en robe blanche à côté de l'évier. Sarah la prit délicatement dans ses mains. Elle ressemblait trait pour trait à celle qu'elle avait reçu. Et dégageait la même odeur envoûtante. Quand soudain la porte s'ouvrit brusquement. Une femme apparut.

Ho super, vous avez ma poupée! Je l'ai cherchée partout! Merci.

Sarah lui tendit la poupée.

Vous allez bien mademoiselle? Vous semblez avoir pleuré.

Oui oui, ne vous inquiétez pas madame.

Sarah regardait fixement la poupée.

Ma poupée vous intrigue ? Dit la dame. Ce n'est en effet pas souvent qu'on voit une dame de mon âge avec une poupée. Dit-elle en souriant.

Je suis étonnée de voir cette poupée ici, une dame m'a donnée exactement la même il y a peu.

Sarah leva les yeux et découvrit enfin le visage de la femme. Elle avait un regard noisette souriant. Son visage un peu rond entouré de cheveux bruns lui donnait de la gaieté. C'était le genre de femme sans âge qui donne tout de suite confiance et avec qui on a envie de rester.

Le regarde de la femme s'éclaira, elle sourit et continua :

Ho mais vous êtes sans doute la jeune femme qu'Odile a rencontrée ! Elle m'a parlé d'une grande jeune femme aux cheveux noirs et au regard triste. Ça doit être vous !

Odile devait être la dame qui lui avait offert la poupée qui lui avait fait tant de bien. Ça n'étonnait pas Sarah, les deux femmes avaient ce je-ne-sais-quoi en plus des autres qui arrivait à la calmer et à l'apaiser. En plus toutes deux portaient du blanc.

Je m'appelle Ode, et je connais Odile depuis que je vais me ressourcer au nid.

Sarah regarda Ode dubitativement.

Haha ne me regardez pas avec cet air étonné. Le nid est un lieu où on rencontre des personnes qui partagent une même philosophie de solidarité, d'égalité et de respect. Ils sont très à l'écoute ! Ils m'ont d'ailleurs beaucoup aidé lorsque j'ai perdu mon mari.

Son regard s'embua. Elle porta sa poupée à sa bouche puis son nez et dit

D'ailleurs j'ai encore du travail à faire sur ce point là, j'y retourne bientôt…

Bon je vais vous laissez travailler, j'arrête de vous embêter avec mes bêtises. Mais si je peux encore me permettre mademoiselle, ne restez pas dans cette tristesse, aimez-vous… Voyez ce qui est beau autour de vous.

Sarah ne dit rien. La dame lui fit un dernier sourire chaleureux, déposa sa poupée dans sa poche, et partit des toilettes.


Pendant le reste de son service, Sarah repensa à la conversation qu'elle avait eu avec cette Ode. Elle était fascinée par cette personne, et surtout par cette poupée. Elle éprouva même un certain manque… elle voulait rentrer le plus vite possible afin de la retrouver.

Elle servait les clients, la tête dans ses pensées, se demandant qui étaient ces personnes.

Elle réfléchissait tant et si bien que, pour quelques instants, elle en oubliait d'être triste. Étrange sentiment que celui-ci. Elle esquiva même un sourire en s'imaginant qui pouvaient être ces femmes et ce qu'elle faisaient ensemble.

Quand elle s'arreta enfin, lorsque les clients furent enfin parti, les tables débarrassées et la cuisine rangée, il était déjà une heure du matin. Elle avait fait trois heures supplémentaires, ce qui n'était pas plus mal, elle allait gagner plus. Par contre, elle devrait rentrer à pieds.

Elle s'asseya enfin. Quel soulagement. Elle enleva ses chaussures et sentit la douleur de ses pieds se réveiller. Ses pieds étaient en sang. Le frottement de ses chaussures trop petites avaient arracher sa peau aux endroits les plus fragiles.

Elle pansa ses plaies tant bien que mal avec une serviette. Elle avait vite perdu le semblant d'apaisement qu'elle avait pu ressentir auparavant.

Maintenant elle regardait ses pieds désemparée, pensant au kilomètres qui l'attendaient.

Elle prit son courage à deux mains et tenta de remettre ses chaussures. Mission impossible, ses pieds avaient doublés de volume et la peau était à vif.

Sarah décida de rentrer pieds nus. Elle alla saluer sa patronne et partit.

Après quelques mètres, elle entendit des pas dans le gravier.

Sarah ! Sarah !

Sarah se retourna et vu Coraline courir après elle.

Je te ramène ? Mon père vient me chercher, il habite près de chez toi je pense.

Elle hésita à répondre positivement, si elle rentre avec eux, elle devra leurs parler. Et elle avait envie de rester tranquille, seule. Mais les douleurs à ses pieds prirent le dessus.

Tu es sûre ? Je ne dérange pas ?

Non c'est sur notre chemin, viens ! Papa nous attend.

Sarah suivit Coraline. Finalement elle était soulagée, ses pieds la faisaient souffrir. En arrivant vers la voiture, elle vit le père de Coraline. Il était grand, avait les cheveux poivre et sel et des yeux verts en amande. Sa barbe mal entretenue lui donnait un air sympathique. Il avait beaucoup de charme, il était élégant et souriant. Lorsqu'ils se dirent bonjour, l'homme remarqua l'état des pieds de Sarah.

Vos pieds mademoiselle !

Sarah regarda gênée ses pieds sales et sanglants.

Le père ouvrit le coffre de sa voiture et sortit une trousse de secours.

Asseyez-vous ici. Dit-il en désignant l'arrière de sa voiture.

ho mais ne vous inquiétez pas, je nettoierai mes pieds en rentrant chez moi.

Ne dites pas de bêtise, vos pieds sont dans un état effroyable. Vous devez souffrir. Laissez-moi vous aider.

Il asseyat Sarah et commença délicatement à nettoyer les pieds pour ensuite les désinfecter. Ses mains étaient douces et ses gestes sûrs.

Assise dans le coffre, Sarah regardait cet homme à genoux panser ses plaies. Elle éprouvait un certain plaisir à se faire soigner si attentionnément. Elle aurait voulu que ce moment dure éternellement. Mais très vite, ce fut fini.

Voici jeune-fille ! changez vos bandages demain et nettoyer vos plaies, et vos pieds guériront d'ici peu.

Il la regarda avec ses yeux verts et lui sourit. Sarah lui répondit avec un sourire.


Le trajet de voiture passa particulièrement vite. Coraline et son père étaient vraiment sympathiques. Ils parlèrent beaucoup et rigolèrent un peu.

Coraline lui proposa de venir boire un café samedi prochain. Sarah lui dit qu'elle donnera sa réponse plus tard. Les relations sociales lui étaient encore quelque peu étranges et ne se sentait pas à l'aise. Même si, étrangement, avec Coraline et son père, tout se passait bien.

Sarah sortit de la voiture, remercia son chauffeur et claqua la porte. Et, en clopinant, rejoigna son appartement.

Deux heure du matin et son corps pu enfin s'enfoncer dans son matelas. Elle tira sa couverture, prit sa poupée près de son visage et ferma les yeux.

“Bonne nuit Diane” lui dit-elle.

“Bonne nuit Sarah” crut-elle entendre.

Et, apaisée, elle s'endormit.

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