J'aurais eu besoin d'un Grand dans ma vie.

chachalou

Ratée. T'étais où ?

 

Je fais partie de celles qui ont beau se motiver et n'y arrivent pas seule, sans l'émulation d'un groupe, sans la dynamique d'une équipe, sans proche, sans les autres. C'est mon caractère. Personne n'a jamais respecté cela, dans le sport. Mes coachs d'athlétismes : " le mental, c'est dans ta tête. C'est pas dans la tête des autres". En escalade " C'est toi qui grimpe, c'est toi qui vois ce que tu veux faire". Dans ma vie " C'est toi qui décide d'où l'on va".

En somme, je suis la leader qui en marre de l'être ! Je suis celle qui aime bien qu'on l'a porte un peu, au lieu que comme toujours, elle est tout a décider ! Je suis celle qui aurait aimé me plier parfois à des règles, à des conseils, mais qui n'a fait que tâtonner, toujours, pour trouver les justes pas, les justes mesures, les compromis et les zones de confort à l'effort. Je n'ai pas toujours cherché à aller plus loin que mes capacités, parce que personne ne m'y poussait. Du moins, pas dans mon cercle familial.

On m'a poussé en athlétisme, oui. Mais je n'avais aucun désir personnel. C'était parce que j'étais douée, un cheval à potentiel sur une piste ! On m'a poussé en escalade. C'était parce que j'avais des facilités et une analyse très personnelle, porteuse peut-être, pour cette discipline !

Au final, on m'a poussé un peu partout. Mais l'envie, je ne l'ai jamais eu. Je ne partageai rien. Je ne m'amusai pas. Je ne trouvai pas cela marrant, de m'entraîner seule, en somme, avec quatre ou cinq blaireaux qui faisaient de même. Je m'ennuyai. Je me suis toujours ennuyée en faisant du sport parce que...

Premièrement, je n'ai jamais réellement repoussé mes limites. Deuxièmement, je n'ai jamais trouvé une personne qui soit capable de me motiver, de m'encourager, de partager ma passion et de ne pas juste, croire en moi. J'avais besoin que l'on fasse avec moi ! Que l'on sourit à mes côtés ! Que l'on me botte le train de temps en temps et que l'on me freine parfois ! J'avais besoin de qui, de quoi au final ?

Juste de toi. Avec toi, je crois que j'aurais pût aller très loin. Alors c'est ratée, t'as raison, je suis nulle, je suis naze, ma vie est merdique et mon potentiel restera à jamais inexploité et enterré. On ne va pas refaire le passé et le Monde, non plus. C'est peine perdue. C'est toi que je voulais, c'est toi dont j'avais besoin et c'est ma génétique de merde qui m'oppresse et me déprime bien. 

Et les autres m'emmerdent. Et les autres me gonflent. Je n'en veux pas parce que tout ce que je veux, tout ce que je demande, la seule personne qui me manque et qui m'a toujours manqué pour avancer, c'était et c'est encore toi. C'est capricieux hein ? Bah dis-le à mon Connard d'inconscient, parce que ce dernier capte pas bien. 

Alors au final, tu peux être désolé, tu peux être navré, tu me dire " Je sais que j'aurais dû être là à certains moments pour te soutenir". Tu peux penser cela et tu peux même imaginer que je vais te pardonner !

Mais tu étais où quand je me suis retrouvée deux fois en deux ans dans des lits d'hôpitaux, tout juste opérée ? Mais tu étais où quand je passai des concours fatalement complexes et prises de tête, à t'en faire craquer les neurones et les nerfs ? Mais t'étais où quand je cherchai avec désespoir une personne à qui parler, avec qui passer du temps ? Mais t'étais où pour mes anniversaires ? Mais t'étais où quand je crachai mes tripes sur une piste d'athlétisme juste pour me prouver, que je n'étais pas rien ? Mais t'étais où ? 

Oui, t'étais où Sylvain. 

T'étais où quand je faisais semblant d'être heureuse, riant au nez des gens et de plus belle, souriant au devant des appareils photos, enchaînant repas sur repas, soirées sur soirées et défis sur défis ? T'étais où quand j'étais dans des galères de la vie quotidienne, quand je ratai mon Putain de train et que j'étais en déprime sur le quai ? T'étais où quand je recevais quelques mauvaises notes après des partiels à la faculté, ayant pourtant passée des heures à l'a fermer, à réviser, avant de fatalement et en larmes, craquer ? T'étais où quand j'ai joué blessée des tas de fois et fermé les yeux sur des tonnes de coups bas et de blessures ? T'étais où quand dans les soirées, des connards de mecs me gonflaient pour obtenir quelque chose avec moi, avant que je ne les recale aussi sec ? T'étais où quand je serrai mes peluches dans mes bras en me répétant que finalement, le jour se lève tout les matins et ne cessera pas son enchaînement parce que je suis triste. T'étais où quand je devais nager et que j'avais peur de me noyer ? T'étais où quand j'étais dépitée à l'idée de devoir renoncer à certains de mes rêves ? 

Oui, t'étais où Sylvain.

Alors tu peux dire " Je suis désolé, excuse-moi, j'ai pas vu le mal que je t'ai fais, j'ai pas vu combien tu en souffrais " Crois-tu que je te pardonnerai, penses-tu que tout cela sera un jour réparé ? Parce que ça, ça m'étonnerait !

Donc oui, je fais partie de celles qui ont dût constamment se motiver seules, de celles qui n'ont pas pût faire autrement, de celles qui auraient aimé autre chose et de celles qui pourtant, ont bien encaisser et se sont bien tues, avant d'oser s'en plaindre. 



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