Le patchwork.

lipe

Le patchwork.

Je veux des couleurs ! Je vais y coudre un morceau de tissu jaune. Voilà qui est fait. Puis un bleu. Encore du jaune et du rouge. Un morceau orange. Un doré, du vert…. c’est beau comme ça. Et en plus, j’ai de la chance, le soleil brille.

Et maintenant… que puis-je y ajouter? Si je profitais de la forêt autour ?  Voilà,  j’y faufile quelques feuilles ; des feuilles de chêne, de peuplier, de marronnier, et des aiguilles de pin puis tiens ! Des pommes de pin aussi. Original dans un patchwork ! Et un morceau d’écorce. Il me faut une aiguille plus grosse pour coudre l’écorce. Et voilà, trop facile ! Trop beau le patchwork sylvestre ! Et des fleurs, des plantes, des bruyères, du houx, une angélique aussi et plein de fruits confits. Pour faire gourmand. En plus, le soleil les fait briller. Miam !

Chouette ! En parlant de miam. J’ai débusqué un lapin à force de remuer la forêt. Comme il est mignon…  Je vais coudre le lapin aussi. Ça donnera du mouvement au patchwork. D’ailleurs, il n’arrête pas de bouger… il sautille partout. Zut ! Il est parti. Tant pis ! Continuons sur les couleurs d’automne alors. Pourquoi pas des longs cheveux ? Hop ! Des longs cheveux roux. Wow trop beau ! Ça tape ! Des cheveux dans un patchwork. Trop drôle ! Il faut y mettre une tête aussi, une bonne tête. Grrrrr… bizarre une tête cousue. Je lui mets un chapeau. Parfait ! Hum…. quoi d’autre ? Jetons un œil autour…

Des arbres, je vais carrément y coudre des arbres ! Des eucalyptus, des chênes-lièges, des oliviers… des vignes aussi, plus de vignes, plein de vignes, des vignes encore. Hum… j’ai peut-être exagéré sur la vigne. Un grand champ de blé aussi, tout doré et vallonné. Un grenier pour le blé et la poésie. Et de la terre. Toute la terra quente. Trop beau !

Et pourquoi ne pas y coudre  un petit cours d’eau à travers la vallée…. ou bien même une rivière ou un fleuve… ou même la mer. Oui, c’est ça, la mer ! Zut ! Comment on peut coudre ça ? Il me faut une aiguille plus fine. Ça ne tient pas ! C’est impossible à piquer. L’eau coule entre mes doigts… allez… un peu de concentration. Voilà, il faut faire passer l’aiguille et le fil entre les atomes d’hydrogène… au milieu de l’atome d’oxygène. Ça passe… plus que quelques molécules… Voilà, c’est cousu ! Wow ! J’ai piqué toute la mer. C’est immense ! Le reste de l’ouvrage semble minuscule du coup… Trop beau ! Et le soleil qui brille encore. On voit les vagues, les poissons qui sautent hors de l’eau. Trop drôle !

Et la montagne ! Je vais y coudre une montagne aussi. C’est indispensable. Les chaines de l’Imanaya. Ce nécessaire de couture est top. Il y a même des aiguilles à montagnes. Facile ! Cousu ! Le patchwork est super accidenté maintenant. Trop drôle !  Et là, une chèvre sauvage qui court dans la montagne. Je vais la coudre également. Ça saute partout ça aussi. Elle est intenable. Mince ! Elle s’est sauvée. Tant pis !

Et des étoiles aussi… oui plein d’étoiles, des filantes ; et un morceau d’univers. Grrrrr… ça fait kitsch. Tant pis ! 

Puis tiens… j’y pique tes rêves et les miens. Le soleil brille encore. Voilà…  j’ai fini de recoudre mon cœur. Trop beau !

Lipe

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