Le peintre

giveletbleiz

Il peignait ses tableaux avec du goudron bleu

Et de ses yeux vernis d'alcool et d'insomnie

Il faisait de sa toile une écharpe de feu

Qu'il portait fièrement autour de son cou gris.


Il voyait la peinture comme une sculpture de l'âme

Que l'on jette à la toile comme se jette une mouche

Dans une toile d'araignée au parfum peu farouche.


Son coeur, il était gris, enfumé par les flammes

Du tabac coloré qu'il tenait dans sa main

Pour donner à son corps un esprit de satin.


Mais quand son bras laissait un instant reposer

Son esprit il n'était plus aucun des délices

Qu'il montrait aux misères, car son cou s'embrasait

A presque en voir dans l'âme un brin d'amer supplice.

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