Le petit robot qui avait un coeur

Marine Labaisse

L'ami de Noémie, l'apprenti magicien, a fait une bêtise : il a donné un cœur à son robot. Et le petit robot est parti se cacher dans le labyrinthe, apeuré.

Noémie se promenait dans la jolie ville de Turluberlu et admirait les fleurs qui se doraient au soleil. Les oiseaux chantaient et les poissons venaient sur le bord de l'étang pour demander du pain aux promeneurs du parc. Tout était paisible. Mais soudain, Noémie vit quelqu'un venir en courant vers elle. C'était son ami l'apprenti magicien. Le pauvre avait l'air paniqué et n'avait même pas eu le temps de bien fermer sa robe de magicien. Il soufflait comme un bœuf et avait le visage tout rouge, comme une tomate !

— Eh bien apprenti magicien, que t'arrive-t-il ?
— J'ai perdu mon robot Noémie. Saperlipopette. Il s'est enfui dans le labyrinthe.
— Ton robot ? Mais ce n'est qu'un jouet !

L'apprenti magicien fit une grimace gênée. Ouh, il avait certainement fait une bêtise ! C'était un petit farceur après tout.

— Ne le dis pas au magicien Noémie. J'ai donné un cœur à mon robot pour qu'il soit plus heureux. Mais quand il a entendu son nouveau cœur battre, il a eu peur et il est parti se cacher dans le labyrinthe. Il faut que tu m'aides, saperlipopette, j'ai peur de ne pas trouver la sortie.
— D'accord, je vais t'aider. Mais en échange, ne fais plus d'expériences sans demander l'autorisation au magicien d'abord !
— Promis ! Saperlipopette, plus jamais !

Ensemble, ils se mirent en route vers le labyrinthe de Turluberlu. Il faisait peur ce labyrinthe, parce qu'il était si grand que c'était très difficile de trouver la sortie. Mais Noémie était une petite fille intelligente.

— On va accrocher un ruban au lampadaire qui se trouve devant l'entrée du labyrinthe, comme ça on n'aura qu'à le suivre pour revenir. Apprenti magicien, tu peux faire apparaître un ruban ?
— Saperlipopette, bien sûr que je peux !

D'un coup de baguette magique, l'apprenti magicien créa un long ruban rouge qu'ils accrochèrent au lampadaire. Pendant qu'ils avançaient dans le labyrinthe, ils déroulaient le ruban pour ne pas se perdre. Ils marchèrent longtemps et longtemps avant d'entendre un petit bruit bizarre. On aurait dit quelqu'un qui pleurait à travers un téléphone. Noémie suivit le bruit jusqu'à un coin du labyrinthe : c'était le petit robot avec un cœur ! Il était assis là et pleurait des clous et des vis qui tombaient de ses yeux peints.

— Pourquoi tu pleures petit robot ?
— Je pleure parce que j'ai un cœur. Je suis le seul robot avec un cœur. Aucun enfant ne voudra jouer avec moi maintenant.
— Ne dis pas de bêtises petit robot, je suis sûre qu'il y aura quelqu'un pour t'aimer à Turluberlu. Il ne faut pas rester caché dans ce labyrinthe.

Noémie prit la main du petit robot, et ensemble ils sortirent du labyrinthe en suivant le ruban rouge de l'apprenti magicien. Le petit robot continuait de renifler, tout triste. Alors l'apprenti magicien courut jusqu'au village pour trouver un enfant qui voudrait bien d'un robot avec un cœur. Beaucoup d'enfants voulaient adopter le petit robot, et celui-ci fut très heureux d'être autant aimé. Son cœur tout neuf tambourinait fort dans sa poitrine en faisant une musique de fête sur laquelle tout le monde se mit à danser. Au final, ce fut un jeune garçon qui s'appelait Nicolas qui adopta le petit robot avec un cœur. Quant à l'apprenti magicien, il se fit gronder par le magicien, mais pas trop méchamment : il ne faut jamais s'amuser à casser et modifier ses jouets, ça pourrait être dangereux !

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