Le Poil, Courbet et la boulangère - 1 -

scribleruss

Les avatars de Jean-Gilbert Cramoiseau

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   Certes il y a les gilets jaunes, la Chine, et la Russie, Trump et les guerres barbares un peu partout et ces populations qui fuient le malheur mais parfois autorisons nous une petite détente telle que celle que suggère la Nouvelle qui est extraite de mes parchemins après la sortie hier sur ce site d'une fine lettrée sur le sujet majeur que constitue la problématique de la pilosité du pubis ...

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  - Le poil, Courbet et la boulangère - 1 -

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   Il est midi. La mauvaise heure pour aller acheter son pain. Il faut faire la queue. La queue est longue et serpente à présent sur le trottoir. Jean-Gilbert Cramoiseau cependant s'y colle, fâché de ne s'être pas muni d'un  livre de poche qui l'aurait aidé à tromper son attente. Mais les dieux du quotidien font souvent bien les choses. Dans la boulangerie sur une tablette jouxtant la caisse il vise un empilement de magazines publicitaires promouvant les commerces du centre-ville.

   Jean-Gilbert se détache de la file, va prendre un exemplaire et feuillette l'opuscule aux pages glacées, édition spéciale " Printemps ". Distraitement il parcourt quelques pages, quelques lignes puis revient deux pages en arrière. Il a lu un titre d'article :

   " Le poil ".

   Il poursuit " Le poil pour ou contre ? ". Il lit : " Les femmes le traquent quand les hommes l'arborent avec fierté. Pourtant la mode déplace les frontières, bouscule les codes de la séduction et la question reste pendante. Le poil, pour ou contre ? Ainsi les adeptes du beau et d'un certain puritanisme prônent l'imberbe. Le poil tabou en matière de beauté que les femmes traqueraient..."

   Jean-Gilbert Cramoiseau sourit, il a maintenant pris pied dans la boulangerie et poursuit sa lecture ; "... mais plus qu'une question de sexe, le poil est affaire de sexualité. Et dans ce domaine si riche en fantasmes, les principes s'affrontent, la religion, l'esthétique, ou la science en discutent. Les scientifiques sont pour le poil qui nous protègent du froid et le poil dans le nez constitue le filtre contre la poussière. Le poil dissuade les insectes d'explorations inopportunes. Quant à eux les sexologues disent que le poil reste le symbole...".

   Cramoiseau lève la tête, son tour est presque arrivé. "... de la féminité et le meilleur vecteur d'attirance et l'emblème de la virilité chez l'homme..."

- Et pour vous, monsieur Cramoiseau, demanda la boulangère, un pain polka comme d'habitude... ?

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A suivre 

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A suivre

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