Le Point G

scribleruss

Les petits délires de la vie quotidienne

Mardi 13 novembre 2018, 16.54

    Vous avez compris que je n'étais point la comtesse de Ségur, née Rostopchine et que je n'écrivais pas pour ses " jeunes lecteurs " ...

    Ainsi je peux m'autoriser à vous conter de belles histoires d'adultes mais très à l'eau de rose, ni le marquis, ni Apollinaire, ni Georges Bataille et j'en passe ...  Mais histoire vraie ou fiction... dites ... 

        J'ai un ami. C'est le voisin d'en face. Enfin c'était. A force de se croiser, au bout de douze ans on a fini par se dire bonjour. Il s'appelle Paul G *** . Donc ça donne en termes d'initiales P.G. Et lorsque l'on a l'esprit bien tourné et que l'on extrapole ça fait Point G.

   Mais monsieur Paul n'aime qu'à ce jeu l'on joue. Il n'aime pas que l'on fasse des contrepèteries avec le détournement de son nom ainsi manipulé.

   Au bureau on l'apostrophait - il est en retraite on le conjugue désormais au passé - ; " Eh ! Point G *** ça va ? " ou " Alors Paul tu l'as trouvé le point G ? "

     Au début il ne comprenait pas . Un soir il a raconté à table cette histoire du point G et dit qu'il ne comprenait pas. C'est sa jeune fille qui lui a expliqué. La mère a rougi. Paul aussi.

    La femme de Paul a failli être religieuse, ce qui ne l'a pas contrarié ensuite dans ses ébats amoureux, bien qu'elle dît que ces antécédents ont ébranlé sa sexualité de couple, puisqu'elle a eu cinq enfants. Moi Dieu ne m'a jamais appelé, du moins pas encore, mais avec lui l'on peut s'attendre à tout, qu'il se presse quand même parce que je n'ai plus l'âge d'entrer au grand séminaire ... moi je n'ai eu que deux enfants. Un Jean qui pleure, un Jean qui rit, des faux jumeaux.

   Donc la femme de Paul le point G elle n'a jamais cherché, et pour cause elle n'en n'avait jamais entendu parler ... puis en second lieu comme s'y prendre, comment oser ... ses doigts ne se souviennent que du maniement des grains de son chapelet qui ne cessaient de saluer Marie et implorer Notre Père  ... Mais pourquoi les doigts,  quel rapport avec le point G ... Ô doux Jésus mon dieu, mon dieu la vie est là simple et tranquille, cette paisible rumeur là vient de la ville  ... Que leur apprenez-vous dans les couvents ....

      Je l'aime bien madame G ***, la femme de Paul.

   Depuis quelque temps elle nous fait des flans, pour qui, pourquoi ? Elle les apporte quand ma femme n'est pas là. Un hasard ? Une intention inavouable ? Une pensée coupable ? m'aimerait-elle secrètement ....

    Alors je la retiens ( façon de parler ) elle reste dans le vestibule. On parle. Elle est sympathique, c'est une femme mature, large d'épaule, pas féminine du tout, un peu carrure Village-People, elle doit avoir de lourds seins s'affaissant, mais je sauraiis les mettre en confiance et ressusciter leur plénitude voluptueuse, et portant selon toute vraisemblance des sous-vêtements confortables Petit-Bateau - je dis ça comme ça, qu'en saurai-je -  certes mais souriante, amène, et qui j'en suis convaincu aimerait connaître les véritables délices de l'amour, voire les saveurs glauques des amours clandestines.

   Mais bon moi il me faudrait bien une femme comme ça, une costaude, une maîtresse femme qui me prenne à m'étouffer, croise et clipent ses jambes sur les miennes, me les bloque, qui veuille ardemment fondre ses chairs dans les miennes, qui m'engloutisse dans des spasmes d'amours indécents, m'absorbe.

     Je le lui apprendrai moi le point G.

    ... Las ! je pleure, 

    Cause toujours mon bonhomme, tu sais bien ce que tu es devenu, fallait à l'époque saisir l'instant, elle a déménagé.  Eh oui ma jeunesse est finie, adieu doux désirs qui m'ont pris, parfums, belle femme harmonie, les plaisirs passaient ils ont fui.

scrib

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