Le prendre par les sentiments

raphelle

Parfois le paradis terrestre devient l'enfer sur terre. C'est la pensé qui ronger Dareia à cet instant. Devant elle, un dîner gargantuesque. Une multitude des mets les plus fins. Les vins les plus recherché du moment. Les plus cher. La table pliée presque sous le poids des victuailles. Pour la petite fille, cette vision était enchanteresse. Ses yeux suivaient le ballet des esclaves autour de la table. Elle regardait avec des yeux émerveillés la table en face d'elle. L'innocence de la petite fille, faisait sourire. D'un sourire un peu triste.

Dareia ne comprend pas. Dehors, tout le monde avait faim. Sa maman devenait maigre. Et ici… Ici la nourriture ne manque pas. La nourriture est belle. L'Olympe sur terre. Pour Dareia, même les dieux jalouseraient ce dîner. Mais cette vision devenait insoutenable. Le petit ventre gronde sa propriétaire.

« J'ai faims ! Ne me montre pas sa ! »

Dareia souri une main sur son estomac qui protestait. Elle détourna les yeux du paradis. Avec l'agilité que lui procure son jeune âge, elle court loin de cette vision. Ses petit pas raisonnent dans les longs couloirs de la demeure. Elle se dépêche. Son ami l'attend. Parce que si Dareia est dans cette maison c'est pour voir son ami. Loin des petites maisons de son quartier. Une fois par semaine, elle est invitée ici. Dans la maison du Maitre. Dans la maison du plus riche des riches. Chez le mortel, au-dessus de tous les autres.

Aujourd'hui c'est un grand jour. Ce sont les premiers jours du mois Gorpiæos. Le soleil tape fort à cette période de l'année. La sécheresse est plus que présente. Pourtant, à la maison du Maitre, on ne chaume pas. On court dans tout les sens… C'est LE grand jour. Une journée que personne, aucun mortel n'aurais put prévoir. Une journée historique en Phrygie. Dareia est contente. Son ami lui a offert une chance unique. L'immense honneur de les voir... Eux… Mais ce sera ce soir. A cet instant, elle doit le rejoindre.

Sa précipitation, lui fait bousculer deux gardes. Deux grandes personnes musclées. Elle s'excuse et repart. Plus doucement. Arrivée devant la porte de la chambre, elle lisse sa petite robe blanche. Frappe à la porte. Entre à la réponse de son ami. Une grande journée d'amusement commence. Entre deux fou-rires, elle le questionne.

« Dis, ils sont comment pour de vrai ? Ils sont aussi grands que dans les livres ? Ils sont beaux ? Je vais pouvoir les regarder ? Dis, tu me laisseras me cacher dans la Salle ? »

Mais il ne sait pas. C'est son père qui est invité chez eux. Pour faire briller les yeux de Dareia, il ment. Il lui conte ce qu'il ne sait pas. Ce qu'il n'a jamais vu. Les descriptions exagérer de l'enfant émerveille la fillette. Elle attend le soir avec impatience. Les étoiles dans les yeux… La soirée sera féerique. Magnifique. Exceptionnelle. Pauvre Dareia… Elle ne connait pas l'avenir… Elle ne sait pas ce qui se prépare… La funeste surprise que fera le Maître de maison…

Alors que le soleil commence sa chute, on vient chercher son ami. Les deux gardes, qu'elle a bousculés. On parle de surprise pour les invités. D'un immense cadeau. D'une chance inestimable. La jubilation qu'éprouve le petit garçon fait sourire… d'un sourire un peu amère… Il part sans dire au revoir à Dareia. Courant à la rencontre de son père. Vers le cadeau maudit de celui-ci.

Dareia est curieuse. Elle suit discrètement les gardes… Elle rigole pendant la filature. Enviant un peu son ami… Il a la chance de faire parti de la surprise pour les invités… Elle voudrait être à sa place… Fille unique du Maître… Pouvoir avoir tout les cadeaux qu'elle demande… Mais ses pensées sont interrompues… De ses yeux innocents, elle voit son ami dormant dans la cuisine… Elle essaye de le réveiller… Sans y arriver… Avant qu'elle demande de l'aide à une grande personne, le Maître rentre dans les lieux… Dareia se cache aussitôt… Elle n'a pas le droit d'être là… Elle observe le scène… Intriguée… Un sourire malicieux nait sur des lèvres d'enfant… C'est amusant d'observer le maitre… Il embrasse son fils… Et fait tomber de celui-ci un liquide rouge… Dareia se demande quel est ce nouveau jeu.

Sans comprendre ce qu'elle aperçoit, Dareia laisse ses yeux lui montrer le crime du maître de maison. Son ouïe distinguer les événements.  Elle entend des coups de haches. Le crissement des couteaux… Elle ne comprend pas… Pourquoi son ami dort toujours ? Les bruits sont incessant… Terrifiant… Elle se blottit dans sa cachette… les bras autour de ses genoux… Inconsciemment, elle sait que ce n'est pas bien ce qu'elle voit… Tremblant de peur face à la vision du Maitre avec son couteau… Soudain, il part. Les outils de boucherie derrière lui.

Elle sort prudemment de sa cachette. La table qui servait de linceul devant elle. Son ami à disparut… A la place, un rassemblement de morceaux de viande. Dareia cherche son ami. Elle ne le trouve pas… Alors elle comprend… Mal… Pour Dareia, il s'est réveillé à cause du bruit… Est retourné dans sa chambre… Elle souffle sans savoir pourquoi… Avant de retourner à la rencontre du Fils de la maison, elle retourne vers la viande… Elle ne sait pas ce qu'est cet animal… Les morceaux ne permettent pas de distingué leurs origines… Elle se penche pour goutter… Mais s'enfuit avant. Entendant un mouvement.

Le soir arrive sans que Dareia ne retrouve le petit garçon… Elle n'ose pas demander aux adultes… La vision du Maitre la terrifie encore… Soudain, une symphonie surgit de la salle à souper… Dareia arrête ses recherches pour courir vers la musique. Son esprit deviens obnubiler par cette mélodie… Pour se stopper d'un coup. La beauté des invités irréel, la tenait bouche-bée.

Ils étaient Douze. Douze œuvres d'Art vivantes. Douze personnages qui ont bercé la jeune fille depuis sa naissance. Dans ces histoires pleines de magie. De Féeries. De péripéties. Et de tromperies.

Ces êtres que l'on ne voit jamais. Car la montagne est plus belle que les basses-terres. La petite fille regarde avec envie les toges opalines des femmes. Les parues couvertes d'or de diamants et autres pierreries divines… Les armures étincelantes de certains. Les animaux d'autres. Tant de choses à voir. Tant de merveilles devant les yeux de Dareia… Qui ne sait où regarder, devant autant de magnificences… 

C'est comme si le temps se suspendait. Que la pauvreté n'exister plus. Que la famine n'était qu'un mauvais rêve. Devant autant d'abondance et de richesse, comment penser autrement ? Les Douze invités se mirent à table. Aussitôt le ballet des esclaves, des artistes commença. La symphonie des voix mélodieuses emplissait la grande salle. La maison avait l'atmosphère des plus grandes fêtes.

Mais cette joie de vivre n'était qu'éphémère. Le diner battait à son plein lorsque le plat principal entra dans la Salle. Les yeux de Dareia se remplirent d'effrois. Une terreur inexplicable parcourus les membres de la petite fille… alors que le plat principal s'avancer. Même cuit. Rosée. Griller. Recouvert de sauces. Entourer de légumes… Dareia reconnu la viande qui la dépassé… La viande que le Maître avait coupée à coté de son fils. Sans savoir pourquoi, la fillette voulu empêcher la viande d'arriver à destination. Alors que les serviteurs servaient la viande, des tremblements parcoururent l'enfant.

Une des invités. La plus silencieuse des Douze depuis le début du repas. Dareia l'avait remarqué, à cause du serpent sur ses genoux. Des fleurs qui composer la fermeture de sa toge. Un bouquet de lys, crocus et pavot embaumant… Coupa un morceau de la viande devant elle… Les yeux dans le vague, d'une tristesse à peine visible… Elle porta un morceau de chaire à sa bouche et l'avala alors que Dareia, du haut de ses sept ans criait « NON » de toute sa voix.

Cette exclamation retentit dans toute la salle. Interrompant son ballet d'allégresse. Le cri été tel que Dareia sursauta. Elle ré-ouvrit ses yeux sans comprendre. Pour découvrir une scène insolite. Le Maître cloué au sol par des chaines dorées. Le plus grand des Douze surplombant de sa hauteurs les mortels de la pièce. Alors que les Onze autres se levaient une expression de dégout sur leurs lèvres.

Dareia vit avec stupeur la viande se métamorphoser en son ami. Avec une toute petite différence. Son épaule droite était en argent pur. De joie, la fillette courut vers son ami. Le plus grand des Douze parla d'une voie forte au Maitre de maison.

« Tantale, Si les sentiments tels l'Amour, la Paternité et l'Humilité sont pour toi étrangers. Et par l'affront que tu nous as fait, en te croyant plus fort que les dieux. Je te condamne, moi Zeus, Roi des Dieux, à demeurer dans le tartare l'éternité. Affligé d'une soif et d'une faim inextinguibles »

Mais Dareia ne fit pas attention au supplice du Maitre de maison. Elle enlacer avec une tendresse enfantine son ami. Elle le prenait dans ses bras par tous les sentiments qu'elle avait. Un sourire naquit sur les lèvres de la Déesse distraite… Un sourire plein d'avenir.

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