Le prince tueur
Pécoume Adelina
Tu t’es égaré, prince poignardé
En cherchant la lame, tu as retrouvé l’air
Et de ce souffle tu as haleté ta colère
Tu es tombé, prince esquinté
En prenant racine dans l’asphalte
Tu as perdu raison face au convoi
Tu as repris corps en gardant espoir
Et mis en sursis ta peine capitale
Sous tes cordes, trois notes m’ont pincé le cœur
Statue de sel, j’ai posé sur mes lèvres humides
Une goutte de ton châtiment
Et, passer le convoi sur mon sein
Je veux te voler ton agonie
Et réanimer ton innocence
Rentrer ces ongles sous la peau
Et brûler ces maux qui t’épuisent
L’accoutumance à l’absolu
A égaré cette âme désincarnée
Qui un temps l’a aimé
Puis l’a brisé
La cécité pénètre les yeux des inconstants
Et la clairvoyance ceux qui la méritent
Qui a pu laisser filer entre ses doigts,
La promesse d’un avenir sans ruine,
N’a plus qu’à amonceler les restes d’un destin sans saveur
Goûte à ce que tu m’inspires,
Une éternité,
Dans mes mots
Une brise de rêve
Et un accord en si…