Le refuge
makara
Le flou du monde s'est noyé dans les flots de Bruges,
Dans le brouillard du soir s'estompent les horizons
tandis que les canaux enlacent et délassent les âmes en perdition.
L'eau moiré reflète sans fin ce doux refuge.
Le ciel opalin embrasse la cité et caresse les ponts,
tenant endormis dans une profonde étreinte,
ces vestiges crénelés et ces belles places éteintes.
Insinue toi voyageur dans cette antre immuable
qui voit les hommes s'alanguir, leurs pensées terrassées
par le divin éclat des eaux immaculées.
Face au dédale des chemins, ton esprit s'égare
et rallie d'autres temps où les épines se dressant
sonnent mille carillons jusqu'au firmament.
Quand tu quittes ce monde, une céleste mélancolie
envahit tout ton être, tu as donné, tu as perdu
et pourtant tout à changé, un éclair de lumière a transformé ta vie.