Le salon de L'Autre Livre ou l'autre salon du livre
gildas
Du 15 au 17 novembre, l’association L’autre Livre a organisé à Paris, à l’Espace des Blancs Manteaux, "le 11ème salon international de l’édition indépendante". Ce salon était l’occasion pour une centaine d’éditeurs indépendants de rencontrer de nouveaux lecteurs et de marquer leurs différences avec l’édition de masse.
Un salon à taille humaine pour un moment convivial
Oubliez les stands gigantesques, les bibliothèques démesurées et les hôtesses figées du salon de la porte de Versailles, l’ambiance au salon de L’Autre Livre se veut chaleureuse et résolument différente.
D’aspect le salon ressemble davantage à une brocante de quartier qu’à un salon professionnel. Les tables chargées de livres forment de longs serpentins qui vous invitent à la déambulation. On chine, on touche, on feuillette et on se laisse surprendre par la qualité des ouvrages proposés.
S’unir contre l’industrie du livre
L’Association L’autre Livre, à l’initiative de la manifestation, se défend de toute démarche réactionnaire ou conservatrice. Elle propose aux "petits éditeurs", souvent privés de visibilité médiatique, de s’unir pour défendre la pluralité du livre papier, des auteurs et des genres littéraires.
J’avoue avoir été moi-même surpris de voir autant de formats différents. Nous sommes bien loin des codes stéréotypés que s’imposent les grandes maisons parisiennes au nom de la rentabilité. J’ai ainsi découvert avec Ypsilon Editeur qu’il était possible de mêler poèmes, dessins et illustrations dans un même recueil ; j’ai visité les régions de France sur les traces des écrivains classiques avec les Editions Alexandrines ; et j’ai eu le déclic en prenant en main des livres de toutes tailles (du format "carnet de notes" au format "livre d’art") et de toutes épaisseurs (quelques dizaines de pages parfois).
Et si l’alternative au livre numérique (dont je reste un fervent défenseur) se trouve dans cette diversité du fond et des formes du livre papier ?
Échanger pour inventer l’avenir du livre
Comme l’industrie de la musique, l’industrie du livre va devoir se repenser si elle veut trouver sa place dans la société de la dématérialisation de l’information.
Il serait ridicule de croire que le livre papier n’a plus d’avenir, mais les éditeurs ne pourront pas non plus conserver éternellement leurs pratiques héritées de la société de consommation du XXème siècle.
S’ils veulent survivre, les éditeurs doivent donc passer par la case "prospective" et s’adapter aux futurs codes de la consommation. De son côté, l’association L’Autre Livre l’a bien compris. C’est pourquoi elle invite les uns et les autres à échanger et à débattre, pour que les éditeurs indépendants ne soient plus demain les grands oubliés du secteur de l’édition.
Gildas Le Moigne