LE SOLDAT REMI...

C’est un bien valeureux militaire,
Solitaire avec sa manière de penser
Qui vit caché dans les tranchées,
Il sait qu’il n'y a plus rien à faire
Il va devoir aller piétiner
Le camp des adversaires
Pour sauver son matricule
Entouré de cons qui l’enculent.
Il fait dans son froc, il a peur
De faire une grosse erreur,
Il ne peut pas faire machine arrière
Et doit continuer cette guerre,
Il ne peut pas revenir sur ses pas
Pour faire honneur à son papa,
Cet homme qui le regardera
Pour la première fois si fière
Après avoir tiré dans le tas.

Mais que faut-il bien faire
Entre aller mourir à la guerre
Ou faire une dernière prière
Et tenter de cacher au chaud
Sous un morceau de terre
En attendant la fin des haricots ?

Tâché par les gouttes de sang
D’une armée de gros salops
Qui se prennent pour des héros,
Qui Tombent au sol en beuglant,
En pleurant comme des veaux
Cherchant la tétine de leur mère
Dans un vague terrain en jachère,
Le valeureux vigoureux militaire
Par soumission préfère se taire,
Il regarde partir ses autres congères,
Tas de fumiers comme il les considère,
En se disant que si ce si bel esprit
De camaraderie est une grande fratrie,
Alors le soldat Rémi dès aujourd’hui
N'en ressent plus que du mépris.

Mais que faut-il bien faire
Entre aller mourir à la guerre
Ou faire une dernière prière
Et tenter de cacher au chaud
Sous un morceau de terre
Avec la peau sur les os ?

Le tirailleur en a fait son parti pris,
Tiraillé entre la liberté et la tyrannie
Pense qu’il vaut mieux partir ailleurs
Ce qui serait d'ailleurs plus subtil,
Préférant à jamais oublier ce pays
Plutôt que de suivre des débiles
Pour tuer des pauvres insoumis,
Si abandonner sa grande patrie
Et déserter l’enfer peut être puni,
Alors, peut-être que ce serait utile
Plutôt que d’aller crier haut et fort
Que celui qui a forcément tord
N’est autre que l’ennemi anéanti
Défendant au mieux son pays,
Avec les poings au dépend de sa vie
En guise d'unique moyen de survie.

Mais que faut-il bien faire
Entre aller mourir à la guerre
Ou faire une dernière prière
Et tenter de cacher au chaud
Sous un morceau de terre
En attendant le prochain métro ?