Le Stylo Bleu

Ce centre d'accueil recueille de jeunes poètes
Au village tous ne voulaient pas son ouverture
Des jeunes qui ne savent rien faire à part l'écriture
Dans le coin les valeurs sont ceux de croiseurs de fers

Et puis il y en a certain qui n'ont pas toute leur tête
Un peu fou, un peu déconnectés
Ils écrivent le sang la guerre ou le crime
Cultivent en eux une colère d'incompris

Au Centre se trouve une boîte à stylos
Bleu est la couleurs qu'ils ont choisi
Ils servent à écrire la poésie,
Inventer des mondes, créer des évasions, inspirer l'infini

Un cadrant bien sensé sait les détourner,
Il a des intentions non redoutés,
Il choisi parmi les poètes le plus révolté
Et lui glisse cette idée : un stylo peut aussi saigner la réalité

Enragé comme aucun autre,
Il comprend sans détour ce qui vient d'être dit
Il n'en faut pas plus pour qu'il se décide
Mal inspiré, il sort au soir stylo en main pour s'exprimer

Une femme en coin de rue,
Première personne qu'il va croiser,
Elle marche sans dévier,
N'imagine même pas se méfier

Lui tient le stylo en poing
Le pouce retenant l'extrémité
Il ne pense plus grand bien
Avançant, n'entendant plus rien

Il approche d'elle comme un sourd aveuglé
L'esprit et la raison débranché
Il lève au ciel sa main droite 
Puis la plonge d'un seul vers le cou de la femme visée

Le stylo saigne la réalité,
On lui a donné l'idée,
Il l'a réalisé
"Le stylo saigne la réalité!"

Après avoir crié,
Il abandonne son bleu,
Fuit vers les sombres,
Où on ne pourra le retrouver

Un homme d'importance à vu la scène,
Des habitants de chez eux on pu l'observer.
"C'était un poète"
Ils l'ont entendu s'exclamer

Au matin, l'Important se porte devant ses citoyens
"Ce qui est arrivé ne doit plus arriver!"
Alors que tous sont en accord
Il fini ainsi "Les stylos bleus mènent à l'enfer!"

Le Centre dû tous les rendre,
Chaque bleu, chaque plume, chaque encre

Ils essayèrent de défendre leur moyen:
"Sans nos billes ou nos plumes comment allons nous écrire?
- Vous ne saignerez plus aucun d'entre nous!
- Ils servent à créer des mondes non à prendre des vies
- Vous ne nous tromperez plus, votre bleu coule notre rouge! Il est la haine, un danger pour chacun d'entre nous
- Des milliers de stylos utilisés, un seul a causé perte
- Un de trop
- Vous ne raisonnez plus!
- Nous souffrons..."

Ici comme ailleurs on juge un crime,
Et comme ailleurs on fait l'erreur
Accuser ce par quoi le fou à tué,
Non le fou lui même ou celui qui l'a détourné

Faisons le deuil puis reprenons la raison
Condamnons la cause et non plus le moyen