Le titre reste un jeu
Julie Schneider
Et si nous arrêtions de jouer?
Il y a des moments comme ceux-là qui, par un regard extérieur, pourraient paraître d'une puérilité assomante. Cependant, qui connaît réellement l'engrenage dans lequel nous nous plaçons nous-même? Qui peut déterminer avec exactitude que dans une situation similaire il agirait différemment, et que son action aurait une pertinence et une maturité plus avancées? Personne. Nous sommes, par définition, tous semblablement divergents. Nous prétendons, par moment, pouvoir comprendre l'autre en étant capable de se mettre à sa place, mais l'unique place qu'il nous est été donnée d'imaginer n'est que notre propre vie.
"There's a place I go, when I'm alone, do anything I want, be anyone I wanna be[...]"
Et si nous arrêtions de jouer?
Qu'est-ce que la passion peut avoir de si tentant? Je ne sais pas. Y-a-t-il une quelconque peur de la facilité ou de voir un aboutissement stable se crée? Je ne sais pas. Les sentiments dépassent toute rationalité. Soit nous sommes teintés de spontanéité, et créons notre accès au bonheur qu'ils peuvent déclencher, soit nous cherchons dans notre intellect la raison d'une telle sensation addictive... Et dans une certaine spirale, l'espoir lutte avec la raison, avec l'imaginaire. Malgré tout, quoi qu'il puisse advenir, nous gardons les traces de nos narcotiques, et, en une tentation, la possibilité de replonger, lorsqu'on en sort, est décuplée.
"[...] But it is us I see, I cannot believe I'm fallin' [...]"
Et si nous arrêtions de jouer?
Lorsque les événements alentours ne conviennent pas, nous nous réfugions dans un rêve aux allures d'un mysticisme guérissant, cependant, dans le fond, nous ne faisons que masquer l'amertume et les regrets. Il faut savoir que peut importe le masque revêtu, la vérité de l'âme transparaît toujours. Et cette peur de la faillite effrite l'égo, et le renfermement peur devenir une solution. Et, bien que le renfermement n'est d'autres ouvertures que la déchéance de l'engrenage, l'entêtement volontaire de la réussite créé par l'inconnu d'un endroit sans abri, nous pousse dans un aveuglement constant. Le rêve est le meilleur pansement temporaire, mais la plus importante blessure dans la durée. Aussi, pour éviter toute hypocrisie vis-à-vis de nous-même en décrétant avoir dépassé tel ou tel stade, quelle est la solution?
"[...] That's where I'm going, where are you going, hold it close, won't let this go. Dream catch me, dream catch me when I fall, or else I won't come back at all."
*Les paroles utilisées en complément proviennent de la chanson "Dream catch me" de Newton Faulkner.