Le toit de Gaïa

Michaël Blauwart

Le toit de Gaïa, immense et obscur

Recouvre les neiges endeuillées des sommets

Où la moiteur du temps, d’une larme impure

Balaie ma douleur d’un revers de mai.

Eternellement, tel Sisyphe, je pousse mon rocher,

Le dos courbé, les mains meurtries, le cœur si lourd,

Expiant les stigmates de mes sombres péchés

Que j’ai certainement dû commettre un peu chaque jour.

Les cinéraires ne poussent déjà plus au printemps,

Désormais, ils naissent aux prémices de l’hiver

Et ne meurent qu’en émanant les affres d’un instant.

Entre mes rêves fardés de brouillards aux cent prières,

Je pousse ce rocher trop lourd jusqu’à mon Eden

Où en paix, je m’en irai, sans gloire et sans haine.

Michaël BLAUWART

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