Le tueur à la rose rouge

hopeanddreams

La ville de TaWish tremble de peur. Surtout les femmes. Beaucoup sont retrouvées mortes, un poignard dans le ventre, une rose rouge sur le cœur et un petit mot à côté.

Chapitre 1

«Trop belle pour mourir», C'était ce qui était écrit sur le petit mot déposé sur le corps de cette jeune femme, à côté d'une magnifique rose rouge, posée sur son coeur. Le tueur lui avait fermé les yeux, geste qui pouvait laisser penser qu'ils se connaissaient, et peut être, qu'ils étaient proches. Elle était nue, son bras droit posé sur la rose, le gauche sur le poignard enfoncé dans son ventre, comme si c'était elle qui s'était donné la mort. Son visage n'exprimait rien, ni peur, ni surprise, ni quoique ce soit d'autre. C'était la cinquième mort de ce genre. Toujours des femmes, toujours des roses et toujours les petits mots, différents pour chaque femme. Des femmes qui n'osaient plus sortir de chez elles,  il régnait sur la ville une odeur de peur insoutenable. La police n'avait aucune piste, elle était complètement démunie. Qui était-il ? Que voulait-il ? Pourquoi faisait-il ça ? Qui serait la prochaine ? Et quand ? Beaucoup de questions sans réponse. Jonas, jeune premier de sa volée à l'école de police, était le plus doué des agents français pour résoudre ce qui n'était pas censé l'être mais cette enquête semblait nuancer son talent, il n'avait aucune piste, aucune preuve, aucun suspect, absolument rien, même pas une once d'idée et cela le mettait dans un état d'irritation tout à fait palpable. Ce nouveau drame qui frappait TaWish sa ville natale restait un mystère. Jonas était toujours accompagné de son mentor Etienne Blanc  qui était, au fil des années, en quelque sorte, devenu son ami.

Le petit jour se levait et déjà les curieux s'approchaient des bandes de sécurité jaune. Les murmures s'agitaient dans la foule, les gens se posaient des questions quant à l'éfficacité de la police. Ils avaient peur. Même si ce n'était pas la première fois que la ville se trouvait face à ce drame il y régnait la même curiosité et soif de comprendre qui pouvait commettre de tels actes. La police s'activait autour du corps, comme toujours il n'y avait aucun indice, elle ignorait même l'identité de la jeune femme.

Soudain, une jeune fille à la silhouette élancée, d'environ 17 ans accourue. Elle souleva les bandes de sécurités jaunes et passa en dessous.

-« Escusez moi mademoiselle, c'est une scène de crime, vous ne pouvez pas passer ! » Lui lança un homme qui s'approchait.

-« Pardon...mais, je...je crois que c'est ma soeur » Lacha t'elle en appuyant le dernier mot.

La profonde détresse dans ses yeux destabilisa l'homme,  qui lui fit alors signe qu'elle pouvait passer. Elle alla se jeter au pied du corps et explosa en sanglots. Les policiers avaient cessé de parler, ils observaient en silence l'immense douleur de cette jeune fille. Jonas s'avança et l'aida à se relever avant de donner l'ordre de recouvrir le corps. Les joues de la jeune fille étaient baignées de larmes, elle tremblait, et jamais depuis qu'il exerçait ce métier il n'avait vu autant de douleur et de désèspoir dans les yeux de quelqu'un. Il déposa tendrement une couverture sur ses épaule et lui proposa un café chaud, qu'elle accepta d'un signe de tête. Puis il resta là, à la regarder. Elle était aussi belle que sa sœur, mais ne lui ressemblait absolument pas, une beauté de femme, pas celle d'une jeune fille. Ses grandes boucles blondes descendaient jusqu'à la courbe parfaite de ses reins. Son visage était si petit, si délicat, qu'on avait l'impression que ses grands yeux verts mouchetés d'or prenaient toute la place. Son nez en trompette était le seul détail qui pouvait trahir sa jeunesse, car il lui donnait un air enfantin. Ses lèvres fines, colorées, justifiaient l'absence de maquillage. Ses mains semblaient douces et délicates, et elle avait de la peinture sur les doigts.

-«Vous êtes artiste ?» Demanda-t-il, brisant ainsi le silence trop pesant pour lui.

Elle regarda ses mains et répondit :

-«Oui, enfin non...je peints c'est tout.»

-«Et que peignez-vous ?

-Des choses...comme ça.» Lança t'elle, vaguement avec un geste de la main.

-«Ah, hum...d'accord. Pardonnez-moi, mais votre soeur, quel est son nom ?

-Sarah

-C'est jolie

-C'était

-Ça l'est toujours

-Si vous le dîtes

-Et vos parents ?» Questionna-t-il

-«Oui ?

-Et bien...A quelle adresse les trouver ?

-5 Rue Grace Parkson

-Mais...C'est l'adresse du cimetière...

-Je sais

-Oh...euh...Pardonnez-moi, et qui est votre tuteur légal ?

-C'était ma soeur

-Oh, dans ce cas, il faut...

-J'ai 18 demain», le coupa-t-elle, «je peux me prendre en charge.»

-«Bien. Je vois. Et vous savez avec qui elle sortait hier ?

-Emmett Brown»

Le visage du policier s'illumina à l'annonce du nom, peut être une piste, enfin. Puis en la regardant dans les yeux, sans savoir pourquoi il demanda soudain :

-«Et vous, quel est votre prénom ?

-Hope

-Espoir ?

-Oui

-C'est magnifique !» S'exclama-t-il.

-«Je le déteste

-Vous avez tord

-Je ne vous ai pas demandé votre avis»

Le policier était décontenancé, elle ne resemblait plus à la jeune fille en larme au pied du corps, elle était belle, sauvage et pleine d'assurance. Plus il lui parlait, plus il la trouvait mystérieuse, quelque chose chez elle l'attirait.

-«Moi c'est Jonas !

-Vous n'êtes pas un peu vieux pour me draguer Jonas ?»

Le policier rougit et répliqua :

-«Je ne suis pas si vieux, j'ai 25 ans, et je ne vous drague pas. C'est professionnel.

-Vous trouvez cette conversation professionnel ?»

Mais Jonas n'eut pas le temps de répondre, son mentor s'approchait. Il était vieux mais sa silhouette était encore vigoureuse, il était bel homme. Sa moustache rappelait les vieux films policiers. Ses yeux brillaient de justesse et d'amour pour son métier malgré la pointe de fatigue et de désapointement qu'il ressentait à l'égard de cette enquête.

-«La victime s'appelle Sarah» annonça Jonas

-«Et son nom de famille ?» Questionna Patrick en fronçant les sourcils.

Jonas interrogea Hope du regard et celle ci repondit

-«Carter»

Etienne ouvrit son petit carnet rouge qui ne le quittait jamais et inscrivit les données.

-«Où étiez vous cette nuit mademoiselle ?»

Patrick ne me dit pas que tu la suspectes ?» s'indigna Jonas.

-«Je fais mon travail Jonas, tu aurais du faire le tiens.» Lui reprocha son mentor.

-«J'étais chez un ami.» lança la jeune fille

-«Son nom ?

Matthieu Brown»

-«Brown ? Un lien avec ce Emmett Brown avec qui la victime passait la nuit ?» Enchaîna Jonas devant les yeux intéressé de son mentor.

-«C'est son fils»

Le stylo d'Etienne courait sur le papier, il remplissait les pages de son carnet de nouvelles données. Jamais il n'y en avait eu autant si bien qu'il ne savait qu'en penser.

A suivre...

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