Le vent souffle

lyerence

Le vent souffle…

Le corps droit, tu contemples la beauté du paysage qui s'étend devant toi.

Seul, tu te plantes ici parce que, tu t'en veux d'être celui envers lequel une personne avait eu foi.

Le regard clos, tu laisses sortir de ta gorge un cri où ta mélancolie se mêle à ta colère.

Un cri dont tu fais preuve de toute de ton impuissance face à ta perte.

En quelques secondes, tu n'aurais jamais cru que ta vie puisse basculer à cause d'un seul homme.

Tu t'effondres à genoux, tu veux hurler son nom mais, seul un cri s'échappe de tes lèvres.

Le cœur battant à tout rompre, tu lui en veux de t'avoir sauvé la vie quand la sienne n'est plus.

Tu bascules nerveusement la tête en arrière et, les bras écartés, tu salues de tes larmes les anges.

Là où l'ombre et la lumière se chamaillent l'espace d'une journée, là où la vie semble se stagner.

Alors, une nouvelle fois, tu essaies mais, là encore, rien ne franchit de ta bouche.

Tu haies cette sensation de vide ! Tu haies sentir ton cœur qui s’arrache de ta poitrine !

Les yeux ouverts et suppliant au ciel, tu sens en toi toute la tristesse de cet abandon.

Les épaules secouées par le rythme de tes pleurs, tu poses tes mains tremblantes sur la terre humidifiée de tes larmes.

La douleur est que telle qu’elle te consume de l'intérieur et poignarde ton âme de toute ta souffrance.

Les lèvres vibrantes, tu serres des dents en hoquetant de ce chagrin.

Tu te relèves rageusement et tu titubes jusqu'à la jetée où la mer caresse dangereusement les parois rocheuse.

Juste un instant, tu y penses,… juste un petit moment mais, tu sais que ta femme t'attend.

Tu recules raisonnablement et tu observes de ton regard flou l'horizon.

A cette seconde, tu sens terriblement ta peine prendre encore plus d’importance,  te terrassant le torse de picotements…

Tu respires profondément une dernière fois et tu retentes… et là, enfin, tu hurles son nom !

Le déploiement de ton hurlement réveille en toi tes innombrables cris que tu lui portais.

Cris qui t'amusaient, cri qui t'enrageaient, cri qui symbolisaient finalement ton meilleur ami.

Tu refermes douloureusement des paupières et tu te laisses bercer par le souffle du vent…

Et, à travers ses airs, tu t'aperçois que se dissimule la voix de cet ami qui te murmure à l'oreille : Crétin !

A ces simples mots, ton âme s'apaise… et, sereinement, tu sais qu'il te veillera encore parmi les anges.

Alors, le sourire aux coins des lèvres, tu retournes auprès de ta famille en chuchotant le seul mot que tu y insères : Idiot !

Et un jour, oui, un jour, tu le rejoindras…

Là où l'ombre et la lumière se chamaillent l'espace d'une journée…

Là où la vie d’un ange accueillera ton dernier cri.

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