Le visage de la Haine

Sa force c’est d’être un être ordinaire. Sa faiblesse est de croire que cela suffit. Rien n’est donné en ce bas monde ; ce que tu ne gagnes pas tu dois le prendre. Il n’y a pas de règles, ceux qui pensent qu’elles existent sont déjà morts. D’ailleurs, il y a ce visage, ce beau visage noir aux yeux suppliants. La haine n’a pas de visage, il le sait. Lorsque l’on cherche, l’on trouve. Lui, ce qu’il veut c’est en choper un ; juste un, pour assouvir sa soif de vengeance. Lorsque cela arrive, le sang gicle sur sa poitrine. Un coup sur la nuque, puis un autre dans le ventre. Demain, il recommencera, encore et encore jusqu’à ce que son monde s’effondre. Au loin, des coups de feu retentissent. La lune saigne, le métal aussi. Sa main ensanglantée essuie son front baigné de sueur. A l’approche des phares du 4x4 de la patrouille militaire, son corps s’efface dans les ténèbres de Bangui.