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Le Zohar 5
Valentin Pyaterka
Nous entrâmes dans la même pièce qu’hier, et me retrouva au beau milieu d’une dizaine d’homme lapins tous aussi gros que le roi qui étaient en train de s’échanger leur dernière crotte en discutant.
« Fait pas cette gueule, me lança Cali, c’est le rituel.
- Ben c’est un rituel pas mal dégueulasse. »
Un petit lapin frappa le sol avec son baton et se mit à hurler :
« L’assemblé zénérale des saze est réunie, que la scéance commence. »
On s’asseya tous ensemble autour d’une grande table ronde et le roi pris la parole.
« Si nous sommes tous zenssemble auzoud’hui, c’est pour savoir ce que nous devons faire pour le porteur de la boiboite mazique qui fait boum dans le ciel. Nous savons tous qu’il ne faut zamais que nos pires zennemis les Reptides n’ai en leur possession un tel obzet.
- Que proposes-tu au grand roi, lança un lapin.
- Ze propose qu’on le garde ici en sécurité, répondit le roi, les Reptides n’oserons zamais attaqué notre village.
- Pardon, cher roi, mais normalement en balançant une phrase dans le genre vous pouvez être sur qu’il vont le faire et peut être même bien avant la fin de cette cérémonie.
- Toi l’humain, ferme-la ! rétorqua le roi tout colère. Les Reptides n’ont jamais attaqué, alors ils n’attaqueront jamais. Puis nous formerons une expédition pour sauver la Terre.
- Et on fera quoi ?
- Je t’ai pas dis de la fermer ? Je crois bien que si ! Ensuite l’expedition ira aux USA.
- Pourquoi ?
- Oh tu me saoule, par ce que c’est une histoire américaine, c’est obligé que la quète finisse là bas.
- Ben pourquoi ? Moi j’irai plutôt en Guinée Conakry, c’est là bas que tout à commencé, c’est là bas que tout doit finir.
- Et c’est où ça Conakry ?
- En Afrique."
Ils se mirent tous à se marrer avec leur grande dents dégueulasses.
« En Afrique ? Mais c’est inutile, y’a rien là-bas, à part des animaux sauvage qui parlent et des humains qui meurent de soif…
- Ecoutez, c’est la bas que se trouve le synthétiseur qui a réveillé le Zohar, donc, c’est là-bas qu’il y a le plus de chance de…
- Le jour où une quête sur laquelle repose le destin de l’univers se résoudra en Afrique, tu me feras signe. Une vraie quête sa doit obligatoirement se finir en Amérique, et le plus près d’une grande ville si possible. Tu crois quoi que tu vas aller en Afrique et pouf tout sera réglé ? T’es naïf mon petit père, la solution est aux USA.
- Nous sommes tous d’accord avec le roi, lancèrent en cœur l’armée de suceur qui lui servait de conseil. »
J’étai abasourdi, aucun d’eux n’avai voulu écouter mon argumentaire. J’étai sûr qu’il fallait que j’aille en Guinée Conakry, c’était le seul indice que j’avais.
« T’es bien d’accord avec moi : Il faut aller en Afrique ? Demandai-je à Cali.
- Non, écoute, mon père à raison, c’est l’Afrique quoi, on s’en fout.
- Ben peut-être, mais… »
Un Geshirui tout essoufflé fit interruption dans la salle. Il était dégoulinant de sueur et tout tremblotant.
« Les Reptides attaques ! Ils ont des cavaliers, des triceratops, des ptérodactyles et des Trex tous armés de laser. Et le pire dans tout ça, il y a un énorme croiseur interstellaire au-dessus du village.
- Et voilà, je vous avais prévenu.
- Qu’on se prépare à l’assaut que chaque villageois soit équipé d’une arme et face front à l’énnemi ! hurla t’il dans toutes les directions. Toi, tu restes là, me lança t’il.
Tous récupérèrent des armes et foncèrent vers l’extérieur pendant que moi je pétais dans mon froc. J’étais dans une salle entouré de petit enfant lapins tout mignon qui me regardaient avec leurs grand yeux.
« Monsieur, pourquoi vous faite pas la guerre ?
- Ecoute petit, moi, je suis un homme, j’ai rien à voir.
- Et alors ?
- Bon, ok je suis un pétochard de première, j’ai pas envie de mourir.
- Ecoutez, monsieur, si j’étai grand comme vous, moi, je mebatterai.
- On en reparlera quand tu sera grand comme moi, si ça se trouve tu repeindra l’interieur de ton slip comme moi.
- Si vous vous ne battez pas, si ça se trouve, je ne deviendrai jamais grand comme vous, fit-il avec une mine triste. »
Je sentis quelque chose fondre en moi. Cet enfant avait avivé une flamme que je ne connaissais pas en moi. J’avais le torse bombé de fierté et une envie de prouver ma bravoure et ma virilité.
« Donnez-moi une arme !
- Tenez monsieur, me fit un petit en me tendant un katana.
- Mais c’est quoi cette merde ? Fis-je en frappant les mains du gamin pour faire choir le sabre. Je ne veux pas de ce machin-là ! Putain de gosse vous allez voir, c’est quoi une vraie arme. »
Je retrouvai la boutique de la veille et récupéra le fameux sabre laser qui m’attendait bien sagement. Puis, je filai prestement en direction du champ de bataille.
Il y avait un énorme vaisseau de guerre qui flottait dans les airs au-dessus du village lâchant des milliers de ptérodactyles qui arrosaient le sol à l’aide de mitraillettes laser. Je vis des triceratops qui fonçaient dans des tas de Geshirui les empalant à leurs cornes. Je vis des dinosaures grands comme des autruches montés par des Reptides qui fonçaient en direction du cœur du village. C’était un véritable carnage et déjà les deux camps avaient perdu des milliers de soldats.
J’étai abasourdi, mais je n’eut pas le temps de contempler plus la scène lorsque un reptide à pied me repéra et se mit à courir dans ma direction avec la forte envie de me voir décéder.
J’allumai mon sabre laser et fit face au réptide qui s’arrêta et se mit à rire :
« Qu’est-ce que tu comptes faire avec cette scie laser ? Couper un arbre ?
- Putain ! Mais c’est quoi votre problème ? C’est un sabre !
- Ecoute, mon beau-frère tiens un magasin de jardinage à Reptilopolis et je peux t’assurer que c’est bien une scie.
- Viens donc voir si c’est une scie. »
Le reptide sortie son pistolet. J’avai confiance et lorsqu’il tira, d’un petit mouvement je tenta de faire ricocher le rayon laser. Cependant, je n’eu pas le temps et me pris une belle brulure dans l’épaule gauche.
« T’es serieu là ? T’as cru que t’allai avoir suffisement de reflexe pour parer un rayon laser ?
- Et ben oui, j’y ai cru, ça m’avais l’air faisable.
- T’es bien un humain toi. »
Il tira de nouveau, mais par une protection scénaristique dû au fait que je suis blanc, américain et héros de l’histoire, il me rata. Si bien que je me retrouvai à portée de sabre du reptide qui faisait moins le malin.
Je lui plantai mon sabre-laser en plein dans le torse et le reptide chuta au sol en lâchant une gerbe de sang violet qui alla s’étaler à terre. J’étais bloqué, là, en train de l’observer. Je venais de tuer un être vivant doté d’une conscience et je le regardai sombrer dans l’autre monde.
Un des soldats réptides descendit immédiatement de sa monture et alla s’agenouiller près de son camarade blessé.
« Tiens bon Morgolax ! lança celui qui était en bon état des larmes aux yeux. Putain ! Tiens bon !
- Je crois que je ne vais pas réussir à m’en sortir cette fois-ci… répondit son ami en toussant. Ma femelle… Elle en enceinte, et je ne vais jamais voir mes gosses.
- Dis pas de conneries ! s’exclama-t-il alors qu’il enlevait de la terre qui couvrait le visage de son ami. J’entends les ptérodactyle qui arrivent… on va t’emmener dans un bon hôpital, tu vas voir… Tu pourras les voirs tes gamins.
- Tiens, prend cette lettre, tu la lui donneras.
- T’as écrit une lettre pour ta femelle avant d’aller au combat ? Putain Morgolax, fallait t’en douter que t’allai pas survivre, c’est la règle d’or des scénario.
- Putain, mais ferme ta gueule et prend la lettre.
- En l’honneur de toutes les batailles qu’on a fait ensemble, je prends cette lettre, et je te jure sur cet insigne que je la lui remettrai.
- Saurolax ? Questionna-t-il alors que son regard se perdait déjà dans le vide.
- Oui Morgolax ?
- Tu diras… tu diras à ma femelle que je l’aime hein ?
- Oui ! s’exclamma Saurolax en s’essuyant les larmes des yeux avec le revers de sa manche.
- Puis, tu lui diras… que… tu lui diras que les dollars reptiliens, c’est pour les études des petits… qu’ils n’oublient pas que leur père s’est battu pour leur liberté.
- Ils n’oublieront pas, ils n’oublieront pas.
- Adieu Saurolax, je t’aimai comme un frère, finit il en toussant une dernière grosse gerbe de sang
- Non ! hurla-t-il. Je te vengerai Morgolax, poursuivit-il théâtralement en se tournant vers moi, sur cette lettre j’en fais le serment. »
Il jeta alors son pistolet laser au sol et sorti un couteau de sa ceinture.
« Je vais te découper en morceau comme un vrai guerrier, avec ma bite et mon couteau sale humain » hurla-t-il alors qu’il fonça vers moi les yeux injectés de sang et la bave aux lèvres.
Je restai paralysé regardant arriver le moment du contact entre mon bide et la lame aiguisé de ce poignard. Il ne devait rester plus qu’un mètre lorsque Cali intervint en découpant verticalement le lézard en deux.
Nous n’étions plus que tous les deux du camp Geshirui encore vivant et étions encerclé par des milliers de soldats Reptides.
« Ici le général Zorgomax ! Hurlait une voix en provenance du vaisseau amiral. Donnez-nous l’Artefax où vous mourrez foudroyés par mon puissant rayon laser atomique.
- Va te faire foutre Zorgomax, de toute façon nous mourrons, répondit Cali.
- Ecoute, Cali, ça on n’en sait rien, si ça se trouve, ils vont nous laisser repartir.
- Tu es bien naïf Johnny Mayhem, me rétorqua-t-elle, maintenant serre les dents car tu vas mourir. »
Je me pissais dessus et dans un ultime espoir m’agenouilla en tendant le plus haut possible le Zohar pour qu’il m’épargne, mais un rayon sorti du vaisseau dans notre direction.