L'écoute

Albert Laurizan

Tout les murs ont des oreilles.

La voiture l'attendait au pas de sa porte. Il portait sa veste habituelle avec ses poches habituelles contenant ses objets habituelles. Le portier lui ouvre la porte de son domicile, puis le chauffeur celle de la voiture. Il se mit en route pour le 238 rue Vaugirard comme tout les lundis matins et mercredi après midi. Autrement il ne faisait l'aller-retour que pour récupérer des documents importants ou des réunions improvisées qui sont tout aussi importante comme celle-ci. Le grand patron convoquait ses hommes de confiance. Ce qu'il aimait dans cette traversée de Paris depuis son appartement 126 rue Saint Maur ce sont les fenêtres baissées lui permettant de prendre tout en écoutant les murmures dès potron minet devenu voix haute à cette heure avancée dans laquelle l'a amené l'embouteillage. Cette parole, le souffle de Paris, portait tout les secrets les plus important de la ville mais aussi de la Nation. La capitale portait ce fardeau d'être le tabernacle des décisions politiques par la décision de Phillipe Auguste au moyen-âge. Ce fardeau permettait aussi à cette ville d'être le centre de toute les attentions dont la sienne, à notre héros. Ainsi, il écoutait les passants et les observer quand bloqué dans les embouteillages, confortablement installé dans les fauteuils de cuirs de sa mercedes, il s'ennuyait.

Il monte les escaliers et atteint le bureau dans lequel le grand patron l'attendait. Ce qui se jouer durant cette réunion était crucial, et pour lui et pour le patron. Il s'agissait de faire un choix décisive sur la politique du groupe. Soit elle devenait plus extrême et alors c'était quitte ou double, ou alors elle renforçait ses acquis pour les éparpiller ce qui était plus sûr. Ce dernier voulait la première solution comme notre personnage anonyme. Mais la plupart des membres de cette assemblée réduite ne partageait pas le désir de tenter le Diable. Rapprocher se position de l'extrême semble compromettre une certaine crédibilité quant à leur sens éthique, cependant il n'en avait pas. Un autre point négatif serait que l'extrême engloutisse les acquis du groupe. Ce fût un dilemne cornélien dans lequel les uns et les autres défendaient âprement leurs positions, ne lâchant pas un pouce. Certains proposaient d'incorporer des membres de l'extrême dans le groupe pour un marché entre les deux groupes. D'autres proposaient au contraire des les arroser d'argent et de privilèges. Enfin, certains qui avaient cette éthique qui n'existait pas dans le groupe en terme général proposait de rejeter totalement cette menace et de la combattre, même avec les ennemis. Toute ces propositions devaient se dérouler de façon officieuse évidemment. Et notre personnage écoutait petit à petit. Et au fur et à mesure que la conversation avançait le sujet dérivait. Ils sont venus à parler des personnes absentes à cette réunion, des personnes qui n'ont pas à venir à cette réunion, de leurs affaires personnelles. Tout leurs secrets destinés à rester entre eux, à rester confidentielle. Notre anonyme restait là à écouter les malhonnêtetés de chacun, dont celles du grand patron qui lui faisait toute confiance. Après la réunion ce dernier le pris à parti pour lui dire : Il faut que tu vois avec eux par rapport à la sécurité et au traitement des pauvres cons d'immigrés, Patrick. Il nous faut un geste de leur part, tu comprends ? Ou alors leur mettre au moins des bâtons dans leurs roues. Ils sont en train de tout bouffer ces salauds, leur jeu est plus fort que le nôtre sur ce point là. Et surtout pas un mot aux autres débiles, ils savent rien faire eux, je te fais confiance pour gérer cette histoire.

Patrick tripotait son dictaphone cachée dans sa poche sur le chemin du retour à travers Paris.

Il avait tout enregistré.

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