L'éléphant Bleu

esteban

Un éléphant bleu d’un mètre de haut, ce n’est pas courant sur un vélo, et pas très pratique quand vous l’avez sous le bras. Il est midi et je suis en retard. Ma femme va encore me passer un savon. C’est vrai que si je n’avais pas oublié l’anniversaire de mon fils. Trois ans, c’est fou comme le temps passe vite.

Me voilà près du but, mais avec leur foutu sens interdit, il faut que je fasse tout le tour. Tant pis j’y vais quand même. Un coup d’œil à droite, un coup d’œil à gauche. Personne. Tout se passe bien, la fin de la rue est proche. Le sifflet retentit alors. Les policiers sont toujours là quand on n’a pas besoin d’eux. Je cherche à attraper le frein, mais malheur, l’éléphant m’en empêche. Je continue donc à filer. Apparemment, l’agent ne l’entend pas de cette oreille :

-          Arrêtez-vous immédiatement ! siffle-t-il alors.

-          J’aimerais bien, lui dis-je en me retournant.

Il se met à courir. Il vaudrait mieux que je m’arrête. Je pose les deux pieds sur le sol, ce qui a pour conséquence de provoquer ma chute immédiate. Heureusement, elle est amortie par mon acolyte en peluche.

Le policier arrive, le souffle court. Sans ménagement, il m’attrape par le col et m’emmène au commissariat.

J’ai beau lui expliquer que je ne pouvais pas freiner, il ne me croit pas. Il fait des allers-retours entre le bureau et le couloir.

Il est cinq heure. Me voilà enfin libre. Je suis plus qu’en retard. Je n’ai pas de cadeau. Allez, je file au bistrot.

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