L'ENCRIER DE NOS NUITS
Sylvie Benguigui
Jolie plume, douce plume, trempe toi dans cette encre
Afin de nous écrire tout ce qu'il y a entre
Le début de la vie et son assoupissement
Et la fin de la vie et son commencement
Dis nous ce qu'il en est de la joie, du bonheur
Des pavés de bisous envoyés par nos cœurs
Nos amours, nos enfants, souligne les d'un trait
Pour que ce fil d'Ariane, on ne le perde jamais
Evite quand même un peu d'aborder le malheur
De savoir qu'il est là suffira à nos pleurs
Il nous fera grandir, certes, et à grands coups de pelle
Mais il est inutile de raviver les peines
Raconte nous plutôt tes heures autour du Monde
A l'affût de celui qui entre dans la ronde
Du monde des humains et qui veut te parler
Ayant tellement de choses qu'il ne peut pas garder.
Livre-nous ses émois, transmets ses impressions
Révèle nous la couleur de toutes ses sensations
Traduis nous son envie de faire que le bonheur
Puisse réaliser ce qu'exprime son cœur
Quelle que soit sa langue, fais vibrer l'alphabet
Pour qu'il annonce au Monde qu'on ne verra jamais
Plus de guerre, de famine et de gens qui ont froid
Et que la Terre un jour pourra perdre du poids
Le poids de la bêtise et de la vilenie
De tant d'hommes qui se battent sans avoir à l'esprit
Que cette vie est leur et celle de leur fils
Et qu'un jour eux aussi ils auront de beaux fils
Alors…
Ecris nous de belles choses, laisse-toi t'abandonner
A cette feuille rose que je t'avais donné
Un matin de printemps, à l'heure de la rosée
Quand je me suis baissée… pour te ramasser.
© Sylvie Benguigui texte