L'enfant
Henry
L'histoire se poursuit. Elle est sans fin.
C'est une enfant, fruit d'un abus.
Une enfant suffisamment clairvoyante pour savoir que dans une histoire, il y a deux versions.
Une enfant suffisamment naïve non sans croire aveuglement les mots du père, qui remet en question les maux de la mère.
Une mère qui n'a fait toute sa vie que de protéger son enfant contre ce monstre paternel, en parallèle des reproches faits à ce dernier.
Une enfant qui préfère la plus jolie version, qui ne peut imprimer que son père est un pervers.
Une enfant, qui accoure dans les bras du père, suite au décès de la mère.
Une enfant qui fait abstraction des questions, qui recherche simplement un semblant d'autorité pour la guider, la féliciter .
Une enfant qui n'attend que de la reconnaissance, elle en a eue si peu.
Une enfant qui s'inquiète pour ce père, dans un pays lointain.
Une enfant qui somme à son père de faire attention, il est son seul parent vivant.
Une enfant qui s'est vu recevoir comme réponse, celle qu'elle n'a au final jamais voulu voir; " j'aimerai te voir nue à ta prochaine visite", "j'aimerai te voir nue une fois dans ma vie, cela te choques? "
La mère avait raison, la mère tenait la bonne version. L'enfant a trahi sa mère, une mère qui n'est plus pour la prendre dans ses bras.
Le père est un monstre, tenir de tels mots à l'égard de l'enfant.
La mère qui ne désirait pas l'enfant, qui voyait en ce dernier le monstre.
Le père qui ne voit en l'enfant que sa mère.
Il est important de pouvoir se retrouver dans les yeux de ses parents, et quelles visions.