L'enfant qui attendait la lumière
sad8alone
Ça t'est jamais arrivé ?
T'es là dans les transports
Un tram plein de monde
T'es tout seul avec tes écouteurs Ou pire tu les as oubliés et t'es seul avec tes pensées
Les gens parlent, rient, suivent leur ligne de vie parallèlement à la tienne
Et toi, tu regardes autour de toi T'essaie d'imaginer leur vie
De te mettre à leur place
Mais des fois tu t'imagines te lever et leur hurler qu'ils méritent tous de cramer, à rire comme si c'était normal
Tu trouves ça cruel,
De te montrer un truc que tu ressens pas
Parce que tu sais que ça existe,
Parce que t'aimerais bien rire, toi aussi
Mais personne te voit
Et les rires qui éclosent chez toi sonnent immédiatement faux
Le pire
C'est que les gens te regardent
Tu les vois te regarder,
Ils voient une personne, ils en pensent des trucs
Mais ils comprennent pas
Ils t'imaginent comme ce que tu dégages
Mais ton esprit, personne le voit, jamais
Et dans ces moments là
Toi tu penses
Tu te demandes
"Est ce qu'il y a quelqu'un qui me voit?"
Quelqu'un qui regarde que toi
Un espèce d'ange gardien ou de maître de stage
Un mec qui t'regarde et qui met des croix sur une feuille
Quelqu'un qui remarque
Quand dans ta tête y'a des gens que tu connais même pas qui hurlent et qui te déchirent
Quand dans ta tête y'a des gens que tu connais même pas
Tout court
Quelqu'un qui remarque que t'as toujours pas lâché le doigt qui tient la gâchette
Uniquement
Parce que t'es pas sûr que ce soit la bonne croix à cocher
Et que comme au casino tu te dis "la prochaine c'est la bonne, le roue tourne"
Ah
Ah
Ah
Sauf que la roue, elle t'a déjà roulé dessus, beaucoup trop de fois
Et que dans ta tête y'a juste une pièce sombre avec un enfant tout seul, sur une estrade à peine éclairée
Le regard vide, devant la machine à sous, à tirer le levier, tirer le levier, espérant un tirage chanceux
Mais il n'y a plus de jetons,
Pas de solution
Juste une histoire qui veut être considérée,
Qui attend un public qui veuille juste s'asseoir et écouter
Qui attend qu'on lui dise " la punition est finie, t'as assez souffert, va vivre ta vraie vie maintenant"
Mais y'a pas de public
Y'avait pas d'estrade en fait
Même la faible lumière qui éclairait son visage,
N'existe pas
Et il fait super froid
Et super noir
Et tu peux crier, pleurer, t'ouvrir les veines, plonger les mains dans ta poitrine, attraper ton coeur et l'arracher,
Et t'aimerais juste de l'aide
T'aimerais que le mec qui coche des cases descende de son putain de bureau pour t'expliquer, ou juste te serrer contre lui en silence.
Mais la cage d'escalier est vide, et en fait elle existe pas non plus
Et peut être que le mec, dans son bureau, existe pas non plus
Mais si tu crois même plus à son existence
Qui va te sauver ?
Où est le sens ?
Et personne entend, jamais, la détresse, parce que t'as pas assez mal
Et tu comprends que personne t'entendra jusqu'au jour où ce sera ton dernier cri
Le jour où ce sera trop tard pour demander de l'aide
Parce que le vide aura tout pris
Et au final
On s'habitue à considérer cette tristesse vide comme la paix
Parce qu'on peut pas tomber plus bas
Quand on est dans le vide
Et le bonheur tu le vois comme une anguille sous roche, qui attend la moindre occasion, que tu baisses ta garde, pour te ramener au plus profond de l'océan
Mais on dit que c'est parce qu'il faut l'apprécier.
Oui, l'apprécier.
Mais
Comment vous voulez
Que j'apprécie un moment
Qui n'est que mensonge
Le bonheur c'est un putain de xanax,
Ça va mieux une heure, l'effet retombe et il reste que des souvenirs nostalgiques
Et des espoirs plus douloureux que le vide lui même
Qui a décidé
Que chaque moment de bien être
Serait suivi par une énorme pêche dans le visage ?
C'est pour ça que les gens deviennent fous
En tout cas c'est pour ça que toi tu deviens fou
Et que ce soit vrai ou pas,
Tu trouveras toujours un moyen
De niquer tout ce qui ressemble à un truc bien
En te convainquant
Que ça suffit pas
Que tu le mérites pas
Et que quand bien même ce soit réel, ça l'est pas pour longtemps.
Et ce qui suivra sera pire
Alors on perd espoir, parce que ça fait trop mal, on laisse couler des larmes qui crient " qu'est ce que j'peux bien faire à tout ça"
Qui suis-je moi ?
C'est pas moi qui met les croix sur une feuille
J'ai pas lu le formulaire, le contrat,
Peut être que lui il sait
Cet enfoiré de fonctionnaire
Pourquoi Il met des croix sur une feuille
Peut être que lui il est déjà en train de cocher les prochaines cases à ma place
Tu te sens contrôlé, manipulé, par absolument tout
Tout ce qui te construit c'est le fruit des mille influence autour de toi et leur effet
Au final, ce qui te fait C'est même pas toi
Alors du coup tu penses à ce mec qui coche des cases
En espérant qu'il sait pourquoi il le fait
Mieux que toi
Et t'espère qu'un jour Il descendra dans ton noir avec une bougie
T'expliquer pourquoi il fait toujours aussi froid