Les amants fervents
caprou
À demi effrayée par l'étreinte interdite,
elle a voulu s'enfuir, renoncer au désir
– d'un geste conquérant, il la retient.
Une fois de plus,
le verrou vient d'être tiré
pour protéger la naissance
d'une douce souffrance…
La chambre est sombre,
le lit déjà défait par une vaine audace,
prêt cependant pour des ébats torrides…
Il l'attire à nouveau avec violence,
dans une danse
passionnée, audacieuse,
furieusement amoureuse,
vers le lit (tel un gouffre béant)
dans lequel vont les précipiter
les désirs les plus fous, les plus tenaces.
Il l'enlace,
il l'entraîne, il la malmène, il la convoite,
avec l'incoercible ardeur
de son intarissable envie de boire
à ses lèvres,
à son âme,
à sa vie.
Elle se refuse en vain,
fascinée, subjuguée,
attirée par ce qu'elle redoute,
s'abandonne enfin
à la passion qui la dévore.
Plus loin,
sur une table basse,
une pomme, une seule,
appétissante,
belle à croquer,
qui n'a pas encore été entamée…