Les balles

giveletbleiz

Les balles s'envolent loin par dessus les cadavres

Emportées par un vent fait d'un or ténébreux

Qui s'en va vers les yeux où réside ce havre

Artificiel de paix où le vice est vertueux.


Elles valsent au milieu des cafards et des rats   

Pour aller droit au but, faire gagner leurs pays

Et rien ne les arrête, et pas même le bras

Arraché d'un ange       noir échoué par ici.


Transcendant les milliers de pupilles autour,

Elles vont, tout comme eux, se prendre dans la toile   

D'une araignée munie de tant de beaux atours

Qu'on la croit presque humaine, ou bien presque une étoile.


L'horloge       tourne à peine       et le score a bondi

Et des grands cris de joie       accompagnent les pleurs

Des perdants et de ceux que le monde a maudit

Qui sont juste à côté autant plein de sueur.


Leurs corps ne gémissent pas, et mourront aussi digne

Qu'à leurs premiers souffles lâchés pour leurs rêves

Qu'ils poussent encore, toujours, comme le chant d'un cygne

Condamné à rester attaché sur la grève.


Car l'azur    n'est plus bleu mais presque rouge sang

Tout autour de ce monde que le soleil fracasse

Sans qu'il ne bouge d'un pouce même avec une dent

Emportée par le vent et par un coup de masse.

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