Les Béantiens

brooder

Comment tout a commencé

       Bonjour cher ami,

Après avoir traversé un désert et franchie plusieurs montagnes, je suis arrivé dans une ville située sur des sables mouvants entourés par des marécages. Il me faut te décrire cher ami cette ville et ses habitants.

       Les habitations s'enfoncent peu à peu. Les Habitants rajoutent au fur et à mesure des étages. Certains disent que la ville est construite dans la bouche d'un serpent qui avale les constructions, d'autres disent que des poissons vivent dans le sable et détruisent les fondations au gré de leurs migrations. Les habitants n'ont jamais été au-delà des marécages dans lesquels ils utilisent la boue pour construire leur maison, les rues sont faites avec les tiges des roseaux. La ville n'a pas de forme fixe. Elle évolue sans cesse au rythme de l'aspiration des sables mouvants, elle n'a pas de centre. Les habitations sont constituées d'immeubles de deux ou trois étages qui sont reliés par les rues. Il n'y a pas de quartier réellement déterminé.

       Les habitants de la ville de Béant sont immortels. Ils ont oubliés l'origine de leur existence. Selon leurs mythes, ils sont sortis des sables mouvants qui les ont mis au monde. Depuis leur naissance, les sables dans un mouvement inverse avalent les êtres. Leur première activité est la construction de leur habitation qui les protège de l'engloutissement. Les habitants sont des deux sexes. Leur autre occupation est la jouissance qu'ils ressentent avec le sexe opposé mais leur union est stérile.

       Il arrive que certains choisissent de disparaitre en se laissant enterrer avec leur maison. D'après les prophéties, quand tous les habitants auront disparu avec leur ville, les sables mouvants recracheront de nouvelles personnes.

       Selon les Béantiens, les habitants de la ville de Béant, les hommes s'enfoncent dans les sables à cause de leurs pensées. Seuls les hommes et les femmes s'enfoncent, pas leur habitation. C'est l'esprit qui pèse sur les hommes. Ainsi toute pensée est impure. Leur comportement est dénué de toute logique, ils parlent le moins possible, ils ne connaissent pas l'écriture. Quand ils se rencontrent, ils font des bonds pour marquer leur joie. Mais même leurs émotions sont entachées de soupçon. N'ayant pas de culture car leur langage est rudimentaire, ils n'ont pas de gouvernement et vivent par petits groupes autour des habitations. Pour eux, habiter c'est être. Leur maison est leur seul dénominateur commun. Seule la maison qu'ils ont construite leur appartient. Parfois ils se rassemblent pour construire un immeuble car ainsi les appartements durent plus longtemps.

       Les béantiens qui décident de cesser de vivre parlent le plus possible pour remplir leur esprit de pensées, ils restent dans leur maison jusqu'à L'engloutissement.

       Voilà ma découverte que je te fais partager cher ami depuis cette ville mais je ne puis t'en dire plus, déjà je sens les sables bouger sous mes pieds.

Cordialement.

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