Les Créateurs

chill

Tout semblait tellement différent ce matin-là. Il était encore très tôt, la ville se réveillait lentement, ses habitants s’activaient au rythme du soleil dont les premiers rayons commençaient à estomper la grisaille des façades et des vieux faubourgs. Ils étaient encore peu nombreux à se croiser dans les rues sombres, rejoignant pour la plupart leurs lieux de travail, et on pouvait déjà sentir le malaise de ce jour si particulier. Les visages des passants étaient crispés, les regards encore plus fuyants que d’ordinaire. Sur les comptoirs, aux terrasses des cafés, la tension était palpable. L’incompréhension et le doute se lisaient sur les lèvres et il était inutile d’entendre les conversations pour en connaître le sujet. Ce jour-là tout le monde parlerait du même événement. Dans tous les bureaux, sur tous les chantiers, dans tous les messages et les conversations téléphoniques. Et ce dans toute les langues et dans le Monde entier. Ce qui s’était passé la veille ne pouvait épargner personne, il était impossible de ne pas être au courant, et tous se souviendraient sans aucun doute toute leur vie d’où ils se trouvaient et ce qu’ils faisaient au moment précis où ils avaient appris la nouvelle insensée.Marie hésita à s’installer en terrasse, l’automne semblait déjà avoir pris possession des derniers jours d’été. Elle entra finalement dans la brasserie et commanda un grand crème après avoir répondu timidement aux saluts du barman et des quelques clients accoudés au comptoir, qui reprirent leur conversation.- Un truc de dingue, quand même…- Franchement, j’en reviens toujours pas moi…Elle s’apprêtait à s’asseoir lorsqu’elle s’arrêta, comme foudroyée par ces quelques mots et choisit finalement de s’isoler au fond du bar, tournant le dos à l’assistance. Marie avait les larmes aux yeux lorsqu’elle s’installa à sa table, elle porta ses écouteurs à ses oreilles pour s’assurer de ne plus entendre les voix qui s’échappaient du comptoir encore trop proche. Les notes de musique, si elles lui masquaient les conversations, ne dominaient malheureusement pas ses propres pensées. «Comment continuer à vivre si je ne peux plus écrire…» Depuis la veille, depuis cet événement incroyable, cette question revenait sans cesse. Elle avait occupé son esprit tard dans la nuit, elle avait hanté son sommeil et réapparu dès la sonnerie du réveil. Elle l’accompagnerait sans doute toute la journée jusqu’à ce qu’elle s’endorme, comme un refrain que l’on voudrait oublier. Comme cette chanson qu’elle détestait mais dont la mélodie envoûtante semblait écrite pour prendre possession de son esprit. Marie s’efforçait d’effacer cette pensée, mais comment oublier qu’elle était condamnée à ne plus faire la seule chose qui donnait un sens à sa vie, cette passion qui l’accompagnait depuis l’enfance.Le drapeau de l’hôtel de Ville chatouillé par la brise légère, se détachait sur un ciel bleu maquillé de quelques nuages. Face au Palais St Pierre, Marie avait pris l’habitude d’observer les allées et venues des passants contournant les flaques qui se dessinaient autour des petites fontaines de la Place des Terreaux. Chaque matin, elle commandait son café crème à la terrasse de la Brasserie Les Trois Rivières, et chaque matin, la vie de ce quartier l’émerveillait et l’inspirait. Aujourd’hui son carnet et sa plume n’avaient plus leur place sur cette table servant de support aux délires artistiques des étudiants du quartier. Elle déchiffra avec amertume les prénoms et les mots gravés au hasard dans le bois vieilli, et ne put retenir ses larmes.Marie était effrayée par les mots, effrayée par l’idée même de laisser son imagination prendre le dessus, convaincue désormais qu’une seule de ses pensées pouvait changer le destin de ceux qui l’entouraient. Les mots étaient toute sa vie, ils l’avaient guidé vers son métier, vers sa vocation, et ils devenaient désormais son fardeau. Elle écrivait depuis tant d’années, elle avait rempli tant de carnets intimes, autant de feuilles volantes, tellement de pages virtuelles stockées son disque dur. Pourtant, Il lui semblait aujourd’hui impossible que toutes ces années d’écriture n’aient eu aucun impact sur sa vie et celle de ceux qu’elle aimait ou qu’elle détestait. Il était inimaginable de croire que la découverte d’hier était le fruit du hasard ou d’une sorte de prémonition qui serait apparue dans sa Création, un peu comme dans certains rêves. Il y avait bien eu quelques signes, des signes qu’elle avait jusqu’alors assimilés à de simples coïncidences ou à sa bonne étoile. Marie avait passé une bonne partie de la nuit à relire les notes qu’elle avait prises juste avant les événements marquants de sa vie, essayant d’y dénicher quelques indices troublants. Elle avait remarqué que certains textes écrits au futur avaient eu une influence sur sa vie. Il y aurait donc un lien entre la forme de ses écrits et cet étrange pouvoir? Rien ne permettait de le vérifier, à part écrire… Ecrire était certainement l’unique moyen de savoir, mais Marie s’y refusait encore pour l’instant. La révélation était encore trop récente, trop violente et trop déstabilisante.- Un autre café mademoiselle?Dans un sursaut, Marie revint à la réalité lorsque le serveur s’excusa.- Désolé je ne voulais pas vous faire peur.- Non, excusez-moi, j’étais juste… pensive.- A vrai dire, je ne travaille ici que depuis quelques jours et il me semble vous avoir toujours vue pensive. D’habitude vous ne lâchez jamais votre carnet et votre stylo, sauf pour demander l’addition et partir.Il avait dit cette phrase avec un sourire complice, mais Marie hésita à lui demander de quoi il se mêlait. Elle se ravisa aussitôt.- Et bien, aujourd’hui vous voyez, je n’ai pas besoin de fermer mon carnet pour vous demander l’addition.Elle fouilla dans son sac à la recherche de son portefeuille.- Ah oui, je n’avais pas remarqué, une panne d’inspiration?Marie était sur le point d’exploser, elle savait qu’il avait prononcé la phrase de trop en ce jour où elle remettait en question toute son existence. Mais ce jeune homme n’y était pour rien, et elle préféra se persuader que sa conversation avait pour seul but de montrer un certain intérêt à son égard, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Il était plutôt séduisant, elle avait déjà remarqué ce nouveau venu parmi les serveurs de la Brasserie, ses yeux pétillants, son sourire, et l’aisance de sa démarche qui le distinguait immanquablement des autres employés de l’établissement. Elle se souvenait même avoir ouvert une nouvelle page de son carnet pour lui consacrer quelques lignes. Son regard se figea a l’évocation de ce souvenir et la crainte se lut sur son visage. Elle consulta sa montre et se leva précipitamment.- Je dois vraiment y aller, gardez la monnaie.Esquissant un sourire timide, elle se retira et plonge sa main dans son sac pour sortir son Moleskine, traversant la place en direction de la Fontaine de Bartholdi sans se soucier des jets d’eau qu’elle évita de justesse. Elle tourna les pages en hâte à la recherche de celle qui hantait son esprit, et marqua une pause aux pieds de la statue de plomb pour lire le passage dans les moindres détails.«Quel âge peut-il bien avoir? Vingt-cinq ans, peut être trente. Disons une dizaine d’année de moins que moi. Je me plais à croire que son sourire et ses attentions me sont réservées, qu’elles témoignent de l’intérêt qu’il porte à venir plusieurs fois me demander si tout va bien, si je ne désire rien d’autre. Mais en le voyant jongler avec son plateau de table en table et s’attarder à celles occupées par les jeunes étudiantes – dont certaines font partie de mes élèves – mes illusions s’effacent aussi vite que leurs yeux s’illuminent. Toutes le regardent s’éloigner en espérant son retour au plus vite, et n’hésitent pas à multiplier leurs consommations de café et de Coca pour forcer le destin. Dans mois d’une heure elles seront dans ma classe, et mon acharnement à leur communiquer ma passion des oeuvres de nos plus grands auteurs ne fera plus le poids face au souvenir de son charme envoûtant dans leurs têtes d’adolescentes excitées par la caféine et la nicotine. Ce qui me désole le plus, c’est d’être consciente de réagir comme elles lorsqu’il vient me proposer une autre café. La sagesse des années me pousse peut être à refuser le troisième et à me préparer pour le départ, bien que je sache pertinemment que je vais devoir attendre mes élèves et me plaindre de leur retard. Je lui règle ma note, en laissant un généreux pourboire qui me donne un autre avantage sur mes jeunes rivales, et son dernier regard me laisse envisager une suite prometteuse à ces quelques lignes. A suivre.»A la lecture de cette dernière phrase, Marie s’interrogea, elle relut à voix haute. «envisager une suite prometteuse à ces quelques lignes. A suivre» Etait-ce suffisent pour imaginer que cela puisse avoir une incidence sur le futur, qu’en était-il de la tournure de cette dernière phrase? Depuis hier, depuis ce spectaculaire événement qui avait sans aucun doute bousculé à jamais l’histoire de toute l’humanité, Marie n’avait cessé de penser à son premier roman, qu’elle venait à peine d’entamer, et à ces quelques lignes constituant le véritable déclencheur de son récit. A cette phrase si précise, si juste, si réelle, qu’elle se remémorait désormais sans cesse en regrettant de l’avoir écrite, en regrettant d’avoir imaginé ce scénario horrible. Cette terrible phrase qui disait très exactement :«Le 11 septembre 2001, à 8h56, le Boeing 767 du vol 11 d’American Airlines percute la tour nord du World Trade Center»

Tout semblait tellement différent ce matin-là. Il était encore très tôt, la ville se réveillait lentement, ses habitants s’activaient au rythme du soleil dont les premiers rayons commençaient à estomper la grisaille des façades et des vieux faubourgs. Ils étaient encore peu nombreux à se croiser dans les rues sombres, rejoignant pour la plupart leurs lieux de travail, et on pouvait déjà sentir le malaise de ce jour si particulier. Les visages des passants étaient crispés, les regards encore plus fuyants que d’ordinaire. Sur les comptoirs, aux terrasses des cafés, la tension était palpable. L’incompréhension et le doute se lisaient sur les lèvres et il était inutile d’entendre les conversations pour en connaître le sujet. Ce jour-là tout le monde parlerait du même événement. Dans tous les bureaux, sur tous les chantiers, dans tous les messages et les conversations téléphoniques. Et ce dans toute les langues et dans le Monde entier. Ce qui s’était passé la veille ne pouvait épargner personne, il était impossible de ne pas être au courant, et tous se souviendraient sans aucun doute toute leur vie d’où ils se trouvaient et ce qu’ils faisaient au moment précis où ils avaient appris la nouvelle insensée.
Marie hésita à s’installer en terrasse, l’automne semblait déjà avoir pris possession des derniers jours d’été. Elle entra finalement dans la brasserie et commanda un grand crème après avoir répondu timidement aux saluts du barman et des quelques clients accoudés au comptoir, qui reprirent leur conversation.
- Un truc de dingue, quand même…
- Franchement, j’en reviens toujours pas moi…
Elle s’apprêtait à s’asseoir lorsqu’elle s’arrêta, comme foudroyée par ces quelques mots et choisit finalement de s’isoler au fond du bar, tournant le dos à l’assistance. Marie avait les larmes aux yeux lorsqu’elle s’installa à sa table, elle porta ses écouteurs à ses oreilles pour s’assurer de ne plus entendre les voix qui s’échappaient du comptoir encore trop proche. Les notes de musique, si elles lui masquaient les conversations, ne dominaient malheureusement pas ses propres pensées. «Comment continuer à vivre si je ne peux plus écrire…» 
Depuis la veille, depuis cet événement incroyable, cette question revenait sans cesse. Elle avait occupé son esprit tard dans la nuit, elle avait hanté son sommeil et réapparu dès la sonnerie du réveil. Elle l’accompagnerait sans doute toute la journée jusqu’à ce qu’elle s’endorme, comme un refrain que l’on voudrait oublier. Comme cette chanson qu’elle détestait mais dont la mélodie envoûtante semblait écrite pour prendre possession de son esprit. Marie s’efforçait d’effacer cette pensée, mais comment oublier qu’elle était condamnée à ne plus faire la seule chose qui donnait un sens à sa vie, cette passion qui l’accompagnait depuis l’enfance.
Le drapeau de l’hôtel de Ville chatouillé par la brise légère, se détachait sur un ciel bleu maquillé de quelques nuages. Face au Palais St Pierre, Marie avait pris l’habitude d’observer les allées et venues des passants contournant les flaques qui se dessinaient autour des petites fontaines de la Place des Terreaux. Chaque matin, elle commandait son café crème à la terrasse de la Brasserie Les Trois Rivières, et chaque matin, la vie de ce quartier l’émerveillait et l’inspirait. Aujourd’hui son carnet et sa plume n’avaient plus leur place sur cette table servant de support aux délires artistiques des étudiants du quartier. Elle déchiffra avec amertume les prénoms et les mots gravés au hasard dans le bois vieilli, et ne put retenir ses larmes.
Marie était effrayée par les mots, effrayée par l’idée même de laisser son imagination prendre le dessus, convaincue désormais qu’une seule de ses pensées pouvait changer le destin de ceux qui l’entouraient. Les mots étaient toute sa vie, ils l’avaient guidé vers son métier, vers sa vocation, et ils devenaient désormais son fardeau. Elle écrivait depuis tant d’années, elle avait rempli tant de carnets intimes, autant de feuilles volantes, tellement de pages virtuelles stockées son disque dur. Pourtant, Il lui semblait aujourd’hui impossible que toutes ces années d’écriture n’aient eu aucun impact sur sa vie et celle de ceux qu’elle aimait ou qu’elle détestait. Il était inimaginable de croire que la découverte d’hier était le fruit du hasard ou d’une sorte de prémonition qui serait apparue dans sa Création, un peu comme dans certains rêves. Il y avait bien eu quelques signes, des signes qu’elle avait jusqu’alors assimilés à de simples coïncidences ou à sa bonne étoile. Marie avait passé une bonne partie de la nuit à relire les notes qu’elle avait prises juste avant les événements marquants de sa vie, essayant d’y dénicher quelques indices troublants. Elle avait remarqué que certains textes écrits au futur avaient eu une influence sur sa vie. Il y aurait donc un lien entre la forme de ses écrits et cet étrange pouvoir? Rien ne permettait de le vérifier, à part écrire… Ecrire était certainement l’unique moyen de savoir, mais Marie s’y refusait encore pour l’instant. La révélation était encore trop récente, trop violente et trop déstabilisante.
- Un autre café mademoiselle?
Dans un sursaut, Marie revint à la réalité lorsque le serveur s’excusa.
- Désolé je ne voulais pas vous faire peur.
- Non, excusez-moi, j’étais juste… pensive.
- A vrai dire, je ne travaille ici que depuis quelques jours et il me semble vous avoir toujours vue pensive. D’habitude vous ne lâchez jamais votre carnet et votre stylo, sauf pour demander l’addition et partir.
Il avait dit cette phrase avec un sourire complice, mais Marie hésita à lui demander de quoi il se mêlait. Elle se ravisa aussitôt.
- Et bien, aujourd’hui vous voyez, je n’ai pas besoin de fermer mon carnet pour vous demander l’addition.
Elle fouilla dans son sac à la recherche de son portefeuille.
- Ah oui, je n’avais pas remarqué, une panne d’inspiration?
Marie était sur le point d’exploser, elle savait qu’il avait prononcé la phrase de trop en ce jour où elle remettait en question toute son existence. Mais ce jeune homme n’y était pour rien, et elle préféra se persuader que sa conversation avait pour seul but de montrer un certain intérêt à son égard, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Il était plutôt séduisant, elle avait déjà remarqué ce nouveau venu parmi les serveurs de la Brasserie, ses yeux pétillants, son sourire, et l’aisance de sa démarche qui le distinguait immanquablement des autres employés de l’établissement. Elle se souvenait même avoir ouvert une nouvelle page de son carnet pour lui consacrer quelques lignes. Son regard se figea a l’évocation de ce souvenir et la crainte se lut sur son visage. Elle consulta sa montre et se leva précipitamment.
- Je dois vraiment y aller, gardez la monnaie.
Esquissant un sourire timide, elle se retira et plonge sa main dans son sac pour sortir son Moleskine, traversant la place en direction de la Fontaine de Bartholdi sans se soucier des jets d’eau qu’elle évita de justesse. Elle tourna les pages en hâte à la recherche de celle qui hantait son esprit, et marqua une pause aux pieds de la statue de plomb pour lire le passage dans les moindres détails.
«Quel âge peut-il bien avoir? Vingt-cinq ans, peut être trente. Disons une dizaine d’année de moins que moi. Je me plais à croire que son sourire et ses attentions me sont réservées, qu’elles témoignent de l’intérêt qu’il porte à venir plusieurs fois me demander si tout va bien, si je ne désire rien d’autre. Mais en le voyant jongler avec son plateau de table en table et s’attarder à celles occupées par les jeunes étudiantes – dont certaines font partie de mes élèves – mes illusions s’effacent aussi vite que leurs yeux s’illuminent. Toutes le regardent s’éloigner en espérant son retour au plus vite, et n’hésitent pas à multiplier leurs consommations de café et de Coca pour forcer le destin. Dans mois d’une heure elles seront dans ma classe, et mon acharnement à leur communiquer ma passion des oeuvres de nos plus grands auteurs ne fera plus le poids face au souvenir de son charme envoûtant dans leurs têtes d’adolescentes excitées par la caféine et la nicotine. Ce qui me désole le plus, c’est d’être consciente de réagir comme elles lorsqu’il vient me proposer une autre café. La sagesse des années me pousse peut être à refuser le troisième et à me préparer pour le départ, bien que je sache pertinemment que je vais devoir attendre mes élèves et me plaindre de leur retard. Je lui règle ma note, en laissant un généreux pourboire qui me donne un autre avantage sur mes jeunes rivales, et son dernier regard me laisse envisager une suite prometteuse à ces quelques lignes. A suivre.»
A la lecture de cette dernière phrase, Marie s’interrogea, elle relut à voix haute. «envisager une suite prometteuse à ces quelques lignes. A suivre» 
Etait-ce suffisent pour imaginer que cela puisse avoir une incidence sur le futur, qu’en était-il de la tournure de cette dernière phrase? Depuis hier, depuis ce spectaculaire événement qui avait sans aucun doute bousculé à jamais l’histoire de toute l’humanité, Marie n’avait cessé de penser à son premier roman, qu’elle venait à peine d’entamer, et à ces quelques lignes constituant le véritable déclencheur de son récit. A cette phrase si précise, si juste, si réelle, qu’elle se remémorait désormais sans cesse en regrettant de l’avoir écrite, en regrettant d’avoir imaginé ce scénario horrible. Cette terrible phrase qui disait très exactement :
«Le 11 septembre 2001, à 8h56, le Boeing 767 du vol 11 d’American Airlines percute la tour nord du World Trade Center»

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