Les débuts sont si lointains.

finir_de_tomber

Extrait 1 de mon roman, "L'anneau des abandonnés".

Les débuts sont si lointains.

J'ai tué deux fois en moins d'une semaine. C'est absolument impénétrable qu'une vie, la mienne, se soit éparpillée sans crier gare. Ces choses-là surviennent chez tout le monde, j'en suis sûr. Un matin, vous promenez votre chien ou votre landau avant de vous diriger au boulot pour les sept heures réglementaires jusqu'au soir dans votre chaumière et là, la tragédie arrive qui fera que l'homme ou la femme que vous étiez n'existera plus.

Je suis un assassin complètement normal. Les gens m'ont croisé sans doute en faisant leurs courses, dans le train assis à mes côtés, peut-être même m'ont-ils déjà causé de tout et de rien pour passer le temps. Je suis comme eux dans le miroir, on se ressemble, à peu de choses près. Ils vont succomber un jour ou l'autre tout comme moi, pas si vieux ou plus trop jeune. Autrement dit, ils pourraient être à ma place. Ils n'y croiront donc pas quand on leur dira que j'ai tué sans ciller près de chez eux. Le danger se cache chez les voisins, chez les propriétaires. Rien dans ma vie ne me prédestinait pourtant à cette histoire.

A vrai dire, si. 

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